« Il doit régner dans ces grands édifices, ainsi que l’ont voulu les constructeurs du Moyen Age, une pénombre qui ajoute de la grandeur et convient aussi au recueillement. Mais nous reconnaissons que l’éclairage électrique peut donner aux monuments des aspects nouveaux, insoupçonnés et d’un grand caractère. » Pierre Paquet, inspecteur général Cathédrale Notre-Dame de Paris, 1935
Le projet
L’église Saint-Pierre, abbatiale du monastère fondé par Urbain V en 1364, érigée en cathédrale en 1536, est un des lieux les plus visités de la ville, qui fait cohabiter dans un respect réciproque affectation cultuelle et animation culturelle. Insérée au cœur d’un des quartiers majeur de la ville, elle est à la fois symbole religieux, politique et architectural.
Par l’opération dénommée « Objectif cathédrales », la direction régionale des affaires culturelles d’Occitanie s’est engagée depuis quelques années dans la conservation et la valorisation des cathédrales de la région.
Le projet de rénovation de l’installation électrique et de l’éclairage de la cathédrale Saint-Pierre de Montpellier s’inscrit dans une politique de valorisation des monuments de l’Etat, destinée à faire découvrir ces monuments majeurs du patrimoine. Il fait suite aux recommandations des experts sûreté / sécurité du patrimoine Eric Blot et Régis Prunet lors de leur visite en 2014, de mise aux normes du système électrique engendrant un éclairage artificiel approprié.
Sa conception a été réalisée par l’architecte en chef des Monuments historiques Dominique Larpin en partenariat avec la paroisse, la Conservation régionale des Monuments historiques d’Occitanie et l’UDAP de l’Hérault. Les compétences de l’éclairagiste conseil Jean-Jacques Ezrati ont permis de concevoir un éclairage spécifique aux œuvres d’art des chapelles et du chœur. Un volet de suivi archéologique est prévu dans le programme.
Le chantier
Le chantier de rénovation nécessite la fermeture de la cathédrale de juin 2017 à mars 2018. La cathédrale réouvrira pour les fêtes pascales. La DRAC est maître d’ouvrage et les travaux sont sous la responsabilité de l’architecte en chef des Monuments historiques.
Le protocole de protection du mobilier, objets et œuvres d’art de la cathédrale a été confié à l’atelier de conservation restauration des œuvres d’art de Danièle Amoroso selon une méthodologie définie par Laure Cadot et Iris Bruner. Toutes les œuvres ont fait l’objet d’un constat sanitaire précis et celles pouvant être déplacées ont été dépoussiérées, emballées et stockées. Tous les objets restant en place ont fait l’objet d’une protection contre la poussière réalisée avec un intissé de type géotextile ou par coffrage. La protection de l’orgue restaurée de mai 2011 à janvier 2014 a été réalisée selon les prescriptions du technicien conseil du ministère pour les orgues Roland Galtier.
Le parti de restauration est de remettre en valeur l’espace intérieur sombre en apportant de la clarté, notamment dans les espaces méridionaux particulièrement obscurs. Les effets naturels, changeants au cours de la journée et au cours des saisons, ainsi que la diffusion de la lumière par les vitraux, ont été pris en compte et accentués de façon subtile au besoin.
Afin de créer un éclairage d’ambiance propice au recueillement, de mettre en valeur les œuvres d’art des chapelles et du chœur et de permettre la déambulation dans la nef, trois configurations d’éclairage ont été développées répondant aux différents usages de la cathédrale : visites, célébrations cultuelles et concerts. Le projet prend aussi en compte la restauration de la lustrerie existante, lustres, candélabres, chandeliers d'autel et appliques (45 pièces)
Le chantier a nécessité la dépose en conservation des dallages en pierre afin de permettre le passage des câblages électriques et fibre optique.
Le principe est d’abîmer le moins possible le monument et de trouver les chemins les plus courts. La distribution électrique dans les chapelles, à partir des « chapelles de distribution », sera fait en aérien et sera dissimulée derrière les nervures des piles et au-dessus des chapiteaux des piles, jusqu’aux chapelles adjacentes.
L’installation d’une nacelle pour la pose aérienne des câbles électriques a permis de s’approcher des murs gouttereaux de la chapelle Saint-Roch faisant découvrir des traces de peintures murales. Les sondages réalisés font apparaître une peinture de grande qualité sur l’ensemble de la paroi. Les diagnostics sont en cours afin d’étudier la possibilité d’une éventuelle restauration.
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