Sécurisation des édifices religieux : une priorité nationale
Les édifices religieux sont des témoins privilégiés de l'histoire et du patrimoine français. Toutefois, leur architecture ancienne, composée de matériaux vulnérables comme le bois et la pierre, les rend particulièrement exposés aux risques d’incendie. La cathédrale Notre-Dame de Rouen, joyau gothique du XIIIe siècle, n’échappe pas à cette règle.
Le Plan d'actions "Sécurité des Cathédrales", mis en place par le ministère de la Culture, s'inscrit dans une volonté de préserver ces monuments historiques. Il concerne les 87 cathédrales françaises, toutes propriétés de l’État, et vise à renforcer leur sécurité. Ce plan comprend la modernisation des systèmes de détection et de lutte contre les incendies, la formation des équipes locales ainsi qu'une approche renforcée de prévention. L'exercice organisé s'inscrivait pleinement dans cette démarche, en testant la réactivité des moyens humains et matériels face à un potentiel incendie.
Le Plan de Sauvegarde des Biens Culturels (PSBC) : un dispositif clé
Lors de cet exercice, l’un des volets les plus importants était l'application du Plan de Sauvegarde des Biens Culturels (PSBC), un dispositif central pour protéger les œuvres et objets d’art menacés en cas d’incendie. Ce plan est conçu pour garantir l’évacuation rapide et sécurisée des biens patrimoniaux ou leur protection sur place s'agissant des objets les plus volumineux, tout en prenant en compte les priorités de sauvetage définies en amont avec les conservateurs et les pompiers.
Le PSBC mobilise plusieurs acteurs, dont le personnel de la cathédrale, les agents de la DRAC de Normandie et les sapeurs-pompiers du SDIS 76. Ces derniers, en collaboration avec les experts du patrimoine, doivent intervenir rapidement pour préserver les biens les plus vulnérables, comme les tableaux, les sculptures ou le mobilier liturgique. L'efficacité de ce plan repose sur la parfaite coordination entre les équipes et la connaissance préalable des biens à sauver. Lors de l'exercice d'aujourd'hui, cette coordination a été mise à l'épreuve avec succès.
Déroulement de l'opération : un succès grâce à une bonne préparation
L'exercice incendie, autorisé par Brigitte Lelièvre, conservatrice de la cathédrale de Rouen, s’est déroulé dans des conditions optimales. Le scénario simulait un incendie se déclarant dans une des tours de la cathédrale, nécessitant l’intervention rapide des sapeurs-pompiers et l’évacuation des biens les plus précieux.
Les pompiers ont pu déployer les équipements nécessaires sans difficulté, et les œuvres d'art ont été déplacées en suivant des protocoles stricts. La fluidité des opérations a démontré la bonne préparation des équipes, que ce soit au niveau de la gestion du sinistre ou de la mise en sécurité du patrimoine.
À l'issue de l'exercice, un point presse a été organisé en présence du colonel Jean-Christophe Delbassé-Leflon directeur départemental adjoint et du capitaine Guillaume Lalande du SDIS 76, du sous-Préfet Clément Vivès et de Florie Alard, conservatrice régionale adjointe des monuments historiques au sein de la DRAC. Ils ont tous salué la réactivité et le professionnalisme des équipes mobilisées. Ils ont également rappelé l'importance cruciale des dispositifs de prévention et de protection, soulignant que ce type d'exercice est indispensable pour éviter des drames irréversibles.
L’exercice d'aujourd'hui a montré que la cathédrale de Rouen est bien protégée contre les risques d’incendie, tant par ses dispositifs techniques que par la qualité de la préparation des équipes sur le terrain. Ce type de mobilisation est essentiel pour garantir la sauvegarde de ce patrimoine inestimable, tout en assurant la sécurité des visiteurs et des habitants. D’autres exercices seront prévus à échéance régulière afin d’améliorer encore la coordination des acteurs, la familiarisation des sapeurs-pompiers au patrimoine mobilier et immobilier et les solutions techniques de sauvetage des objets.
Le public et les professionnels du patrimoine présents ont pu constater la solidité des mesures mises en place, ce qui contribue à renforcer la confiance dans les capacités de protection des monuments historiques en France.
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