Le musée des Avelines présente l'exposition "Tendre porcelaine de Saint-Cloud. Des formes et des usages au XVIIIe siècle ". Il propose ainsi de redécouvrir 200 pièces de porcelaine tendre créées entre 1695 et 1766 à la manufacture de Saint-Cloud - première manufacture de porcelaine en France - dont 80 sont issues de la riche collection du musée. Du 17 novembre 2016 au 19 mars 2017.
Ces pièces seront montrées aux côtés de prêts exceptionnels de grandes institutions publiques telles que la prestigieuse collection du Musée des Arts Décoratifs de Paris, la Cité de la céramique - Sèvres et Limoges, les musées de Sceaux, Rouen et Saumur, ainsi que des pièces inédites de collections privées.
Pot à fard et sucrier, manufacture de Saint-Cloud © Ville de Saint-Cloud - Musée des Avelines / A. Bonnet La Manufacture de Saint-Cloud : découverte d’un secret de porcelaine. Dans les années 1690, après de nombreuses expérimentations, la manufacture de Saint-Cloud parvient à mettre au point une nouvelle pâte de porcelaine sans kaolin, |
onctueuse et ivoirée, composée d’une fritte au dosage savant : la porcelaine dite "tendre". Jusqu’alors, les faïences de Delft restent les imitations les plus fidèles mais ne peuvent concurrencer les porcelaines extrême-orientales tant convoitées à l’époque du Roi Soleil. Pari réussi par la manufacture de Saint-Cloud qui devient pionnière dans ce domaine et la seule à détenir le secret d’une porcelaine exceptionnellement laiteuse. Sa finesse et sa délicatesse en font une porcelaine très prisée qui orne alors les tables et intérieurs du roi et de la cour. De la forme à l’usage : une porcelaine innovante. À travers un parcours thématique, l’exposition "Tendre porcelaine" s’attache à mettre en valeur les formes de ces porcelaines et leurs usages. Les artisans s’émancipent des codes empruntés à la porcelaine d’Extrême-Orient pour créer un nouveau vocabulaire ornemental. De nouvelles formes naissent alors et font la renommée de ces créations dans l’art du décor, de la toilette, de la table ou encore des boissons chaudes. Cette production prolifique, sur un peu moins d’un siècle, laisse derrière elle un héritage majeur et significatif de l’excellence de la porcelaine et de l’art de vivre à la française. |
La Table. À partir de la fin du XVIIe siècle, la porcelaine de Saint-Cloud s’invite sur les tables royales et princières côtoyant l’orfèvrerie. Dans le service à la française dont les règles sont fixées à cette époque, les assiettes comme les plats sont placés sur la table par séries successives appelées "service". Pour présenter les condiments sur la table, la manufacture de Saint-Cloud va abondamment s’inspirer des formes de l’orfèvrerie comme dans ses salières en bleu et blanc ou polychromes, ses boîtes à épices à trois compartiments, pour le poivre, la muscade et la cannelle ou encore ses sucriers à poudre, de forme verticale à couvercle bombé et ajouré. Les assiettes restent d’orfèvrerie. Enfin, Saint-Cloud fait preuve d’une grande créativité dans le domaine des manches pour les couverts individuels. Si les métaux précieux, or ou argent, restent par excellence la matière de choix de ces ustensiles, l’apparition des couverts à lame d’acier et à manche de porcelaine, apporte à moindre coût, sur la table, une indéniable note de charme à la tendre porcelaine de Saint-Cloud. | Les boissons chaudes. Saint-Cloud a été la première manufacture en Europe à concevoir des cabarets de porcelaine pour la dégustation des boissons exotiques en vogue, le café, le thé et le chocolat. Vantés pour leurs vertus thérapeutiques, les nouveaux breuvages, mieux préparés, sont passés de remèdes à des boissons de plaisir dégustées dans l’intimité familiale ou durant des visites de courtoisie. Orfèvrerie, grès rouge et porcelaine orientale ont formé un temps, regroupés sur des plateaux de laque, d’hétéroclites services pour les préparations à base de feuilles de thé, de poudre de café et de pâte de cacao. La paternité du service entièrement de porcelaine rassemblant tasses, soucoupes, verseuses et sucriers revient à Saint-Cloud. La pièce la plus produite est la tasse, qualifiée indifféremment de "gobelet" dont l’anse est une invention clodoaldienne à part entière. Elle sert tout autant pour le chocolat, le thé ou le café dans des formats divers. |
La toilette et les bagatelles. Les dames de la cour se plient au cérémonial de la toilette. Autour d’un miroir de chevalet éclairé de flambeaux se répartissent coffrets, pelotes à épingles, boîtes à poudre, pots à fard, brosses, aiguière et bassin, disposés à la vue de ceux à qui l’on accordait audience tout en se faisant coiffer. La manufacture de porcelaine de Saint-Cloud puise dans les formes des grands services de métal précieux pour produire des ustensiles de toilette. Ils côtoient les modèles traditionnels en orfèvrerie et même les substituent. Les pots à eau et leurs jattes font partie des plus brillantes créations osées dans une pâte de porcelaine dont la complexité et l’instabilité interdisent de plus grands formats. En marge de ces pièces insignes, Saint-Cloud propose d’innombrables ensembles de pots contenant les fards, indispensables touches finales de la toilette. Ces pots cylindriques, complétés d’un couvercle à prise en bouton, sont réalisés en plusieurs grandeurs et selon des décors variés. La porcelaine fait également une apparition dans l’art du costume sous Louis XIV. Il s’agit essentiellement de "pômes" de canne et de "boestes". des bagatelles vendues par les bimblotiers mais aussi les marchands-merciers. | Les vases d’ornement et la sculpture. La manufacture de porcelaine de Saint-Cloud a produit en quantité des vases d’ornement à l’imitation des Bleus importés de Chine, promis au décor des appartements et des bibliothèques, selon une mode lancée par l’ornemaniste Français Daniel Marot (1661-1752). En parallèle au répertoire oriental, les ateliers de Saint-Cloud développent les décors de broderie à la Berain, la plus moderne invention décorative de l’époque, héritée des compositions italiennes a raffaellesche du XVIe siècle réinterprétées par le dessinateur du roi. La production de sculpture de Saint-Cloud semble être arrivée tardivement car elle n’est pas mentionnée dans l’inventaire de la manufacture en 1700. Celle-ci a d’abord cherché son inspiration du côté de l’Orient. En 1757, Saint-Cloud va s’attacher pendant six mois les services d’un sculpteur, Jean-Baptiste Balleur, auteur d’un charmant groupe sur terrasse "L’Enfant au chien". Plus que toute autre manufacture française, Saint-Cloud s’est essayé à la sculpture animalière, produisant un étonnant bestiaire caractéristique de ce goût marqué pour l’amusement et la fête. |
Autour de l’exposition
Concerts – (entrée libre, sans réservation)
Samedi 26 novembre, à 16h30 : De la fleur de lotus à la fleur de lys… Duo pipa (luth chinois) et mandora – guitare baroque. Avec Xiaoye Chen et Julien Coulon. (Libre participation au profit des musiciens.)
Samedi 10 décembre, à 16h30 : 18e siècle : Les vraies couleurs. Avec Amélie Berson (flûte traversière), Antoine Baudouin (hautbois), Lester Chio (clarinette), Éric du Fay (cor), Yoko Kaneko (pianoforte) et Stéphane Tamby (basson). Oeuvres de Mozart, Rossini, Beethoven, etc. sur pianoforte et instruments d’époque. En partenariat avec le conservatoire de Saint-Cloud.
Samedi 17 décembre, à 16h30 : Les Buis Sonnants. Concert de l’association Colori Tempi. Aux flûtes : Béatrice Bourdin, Célia Vakanas Charbonnier, Marion Deneux, Bruno Reinhard et au clavecin : Margaret Lakey Reinhard. (Libre participation au profit des musiciens.)
Samedi 25 Février, à 16h30 : Aux temps de Bach et de Mozart. Avec Yuri Kuroda (violon) entourée de Franck Le Bail (hautbois) et Cédric Lorel (piano).
Conférences - (gratuit, sans réservation)
Samedi 21 janvier, à 16h30 : Les secrets de la porcelaine tendre de Saint-Cloud. Par Bernard Dragesco, Antiquaire-Expert et historien de l’art.
Samedi 4 mars à 16h30 : La porcelaine française au XVIIIe siècle, de Saint-Cloud à Paris en passant par Sèvres. Par Antoinette Faÿ-Hallé, Conservateur général du Patrimoine, Directeur honoraire du musée national de Céramique, Sèvres.
Tous les mercredis, samedis et dimanches à 15h :
- Visite guidée gratuite de l’exposition (sans réservation).
- Atelier pour enfants tous les mercredis, week-ends et vacances scolaires (à partir de 4 ans, sur réservation). Plus d'infos, cliquez ici
Informations Pratiques
Musée des Avelines / Musée d’art et d’histoire de Saint-Cloud 60 rue Gounod 92210 Saint-Cloud, tel. : 01 46 02 67 18
- Du mercredi au samedi de 12h à 18h (dimanche de 14h à 18h) / Entrée libre. Fermé les jours fériés. Fermeture du musée du 24 décembre au 1er janvier inclus.
Partager la page