Des fouilles préventives prescrites par la DRAC
Dès octobre 2019, le planning général des travaux de restauration de Notre-Dame de Paris placés dans un premier temps sous maîtrise d'ouvrage de la DRAC, puis à compter du 1er décembre 2019 de l’Établissement public chargé de la conservation et de la restauration de Notre-Dame et la maîtrise d’œuvre de l'architecture en chef des monuments historiques Philippe VILLENEUVE, a intégré la mise en œuvre d’opérations d’archéologie préventive tant dans la cathédrale elle-même qu’à ses abords immédiats
Les fouilles se sont poursuivies jusqu’à la réouverture de la cathédrale. Ce sont au total 22 opérations qui ont menées à l’intérieur et à l’extérieur de Notre-Dame (7 diagnostics, 14 fouilles et une opération de prospection géophysique) : conformément à la loi du 19 juillet 2019 créant l’Établissement public ND, la DRAC a confié la réalisation de ces fouilles à l’Institut national de recherches archéologiques préventives (Inrap).
Deux cercueils de plomb mis au jour lors de la fouille de la croisée du transept, en 2022, ont particulièrement attiré l’attention des médias !. Ils ont livré une partie de leurs secrets grâce au travail en collaboration avec l’institut médico-légal du CHU de Toulouse. L’un des deux squelettes est attribué sans aucun doute à celui du chanoine Antoine de La Porte, décédé en 1710. Les recherches sur le second squelette ont permis de proposer des hypothèses d’identification, qu’il reviendra aux chercheurs de confirmer.
Un joyau révélé : le jubé médiéval de Notre-Dame
Les équipes de l’Inrap ont également mis au jour lors de la fouille de la croisée les fragments polychromes de l'ancien jubé de la cathédrale datant du 13e siècle, détruit au 18e siècle. Plus de de 1 000 fragments de sculptures ont été mis au jour, dont 650 éléments conservant leur polychromie d’origine.
Ces fragments, qui constituent un chef-d’œuvre de l’art gothique, font l’objet d’une attention toute particulière quant à la conservation de leur polychromie. Spécialistes de la DRAC, de l’Inrap, du C2RMF et du LRMH ont mis en place un protocole spécifique pour stabiliser la polychromie sur les blocs et ainsi en permettre l’étude, processus actuellement en cours jusqu’en 2025 ; tandis qu’un projet collectif de recherche, sous la responsabilité de Christophe Besnier (Inrap) a été constitué pour étudier le jubé sous tous ses aspects, proposer un remontage numérique, évaluer la part du jubé encore enfoui et diffuser à court terme les résultats de ces travaux.
Une trentaine de fragments de l’ancien jubé de Notre-Dame sont à admirer au Musée de Cluny (musée du Moyen Âge) à Paris jusqu’au 16 mars 2025, dans le cadre de l’exposition "Faire parler les pierres. Sculptures médiévales de Notre-Dame".
Lire également : Vestiges de Notre-Dame : plongée dans la mémoire de la cathédrale
Pour en savoir plus : Article de l’Inrap
Documentaire à voir sur ARTE : "Enquête sur les trésors enfouis de Notre-Dame" (disponible en replay jusqu’au 30 janvier 2025"
Partager la page