Le label Jardin remarquable est délivré, depuis 2004, par le ministère de la Culture aux jardins ouverts aux public représentant un intérêt culturel, esthétique, historique ou botanique dont le but n’est pas commercial. Le label est attribué par décision du préfet de région pour une durée de 5 ans renouvelable.
Après une année 2020, marquée par une fermeture au public et la difficulté de certains propriétaires à entretenir leur jardin après la stabilisation de la pandémie, les années 2021 et 2022 ont permis de débuter la révision quinquennale des jardins labellisés en 2005. Le groupe de travail régional a pu ainsi visiter et rendre un avis pour un grand nombre de cette promotion qui avait distingué la majeure partie des parcs et jardins appartenant à l’État ou à des collectivités territoriales. Parallèlement à ces renouvellements, il convient de souligner la première labellisation de deux jardins d’exception intervenue en 2021 et 2022 : les serres d’Auteuil (Paris XVIe arr.) et le domaine national de Marly (Marly-le-Roi, Yvelines).
Bilan label Jardin remarquable 2021-2022
Renouvellement et attribution en 2021
75 – Jardin des serres d’Auteuil
Label attribué en 2021. Propriété de la ville de Paris. Inscription partielle au titre des monuments historiques depuis le 1er septembre 1998, situé dans le site classé du bois de Boulogne depuis le 23 septembre 1957.
Le jardin des serres d’Auteuil est l’un des quatre pôles du jardin botanique de Paris. Situé à l’emplacement d’un ancien jardin botanique créé sous Louis XV, il est inauguré en 1898. Sa composition s’organise autour d’un parterre à la française et de cinq serres réalisées par Jean-Camille Formigé. On peut y observer plus de cinq milles plantes ou végétaux d’espèces ou de variétés différentes. Le jardin des serres d’Auteuil est complété par un jardin paysager et un jardin d’inspiration japonaise. Des serres contemporaines construites par l’architecte Mimram ont ouvert en 2019.
Renouvellement en 2021
75 – École Du Breuil, jardins
Label attribué en 2014 et renouvelé en 2021. Propriété de la ville de Paris. Pas de protection au titre des monuments historiques mais l’École est située dans le site classé du bois de Vincennes depuis le 23 septembre 1957.
L’École Du Breuil a été fondée en 1867 par l’arboriculteur Alphonse Du Breuil. Elle est constituée de dix hectares de jardins dont des jardins thématiques à vocation pédagogique : jardin anglais, jardin aquatique, roseraie, potager, verger, serres de production. Ils alternent avec des lieux de démonstration (compostage…) et des lieux d’expérimentation (création récente d’un jardin de pluies dans le cadre d’une étude sur l’impact des techniques alternatives de gestion des eaux pluviales sur le sous-sol parisien).
77 – Roseraie de Provins
Label attribué en 2014 et renouvelé en 2021. Propriété privée. Pas de protection au titre des monuments historiques, mais la roseraie est incluse dans le site patrimonial remarquable de Provins depuis le 14 novembre 2019.
La roseraie de Provins est située dans la ville dite basse, nichée dans la cité médiévale. Cette ancienne pépinière, devenue roseraie est un jardin paysager et arboré qui s’étire sur plus de trois hectares. La roseraie de Provins renferme environ 450 espèces de roses différentes. La roseraie retrace l’histoire de la rose, emblème de la ville, grâce à la présence de chambres de verdure.
77 – Jardin du Moulin Jaune
Label attribué en 2015 et renouvelé en 2021. Pas de protection au titre des monuments historiques. Propriété privée.
Créé en 2001 par Slava Polunin, l’artiste a imprimé son univers fantasque tout au long des quatre hectares du jardin bordé par la rivière du Grand Morin. Ce lieu est pensé comme un "théâtre-jardin" et un lieu d’expérimentation entre la nature, l’art et la vie quotidienne. Chaque jardin a une atmosphère unique et une couleur dominante. On peut y découvrir le jardin rouge, blanc, violet ou noir.
78 – Jardins familiaux des Petits-Bois
Label attribué en 2015 et renouvelé en 2021. Pas de protection au titre des monuments historiques. Propriété privée.
Créés en 1903, les Jardins familiaux des Petits-Bois sont gérés par l’association des jardins familiaux de Versailles qui en est propriétaire. L’association a le souci de conserver la mémoire du lieu et les différentes pratiques jardinières tout en favorisant les liens sociaux entre des personnes d’origines diverses. L’association gère quatre-vingt jardins d’environ cent vingt mètres carrés.
Attribution et Renouvellement en 2022
78 – Domaine National de Marly
Label attribué en 2022. Propriété de l’État. Classé au titre des monuments historiques depuis le 29 septembre 1928 et site classé depuis le 15 octobre 1932.
Le domaine de Marly a été voulu par Louis XIV qui souhaitait un domaine loin de la Cour et de son étiquette pour s’y divertir et se promener dans les jardins, lieux de fêtes et de surprises. Seules 5 années ont été nécessaires à Jules Hardouin-Mansart pour achever ce domaine privé. Rompant avec les usages traditionnels des châteaux et des parcs classiques, le Pavillon royal se trouve à l’intersection de 2 perspectives, l’Allée royale (1,3 km de long) et la Perspective principale (1,2 km de long). Aujourd’hui, on ne peut plus que deviner la splendeur passée du domaine. Il ne reste, en effet, que les vestiges des différents pavillons et quelques bassins. Mais les recherches ainsi que les jeux sur les perspectives et les différents points de vue constituent aujourd’hui la richesse de ce domaine dont on appréhende toute la subtilité et l’inventivité.
Renouvellement en 2022
75 - Jardin du domaine national du Palais-Royal - Paris
Label attribué en 2005, renouvelé en 2011, en 2016 et en 2022. Propriété de l’État, géré par le CMN. Classé au titre des monuments historiques depuis le 14 novembre 1994 et site inscrit depuis le 6 août 1975.
Le Jardin s’inscrit dans écrin palatial représentatif de la fin du XVIIIe siècle. Il a été conçu par Pierre Desgots en 1633 et redessiné par André Le Nôtre en 1694. Victor Louis y construit un lotissement enclavant le jardin sur trois de ses côtés en 1781, formant, ainsi, une promenade ombragée. Le bassin est aménagé par Pierre Fontaine en 1817. À la demande de Jack Lang, Mark Rudkin reprend le jardin en 1992 et crée des salons de verdure bordés de massifs de fleurs.
75 – Arboretum de la ville de Paris
Label attribué en 2015 et renouvelé en 2022. Propriété de la ville de Paris. Classé au titre des monuments historiques depuis le 14 novembre 1994 et site inscrit depuis le 6 août 1975.
Automne à l’Arboretum © Ville de Paris
L’arboretum de Paris est un des quatre sites du Jardin botanique de la Ville. Sur une surface de 12 hectares, il présente 1200 arbres et expose 650 espèces et variétés d’arbres du monde entier, feuillus ou conifères, adaptés aujourd’hui au climat parisien ainsi que différents espaces dont une zone humide et une plaine calcaire. Ce musée vivant permet aux différents élèves d’écoles spécialisées dont ceux de l’École Du Breuil située en face, aux amateurs et aux enfants de la ville ou de la petite couronne de venir y travailler ou de se sensibiliser à la nature. La reprise et la mise à jour de l’étiquetage des arbres a permis un résultat rigoureux prenant en compte les dernières recherches et cela pour le plus grand profit des visiteurs. Grâce aux échanges nationaux et internationaux, les collections sont sans cesse enrichies. Afin de mieux connaître l’évolution climatiques, des parcelles de terrain sont utilisées pour des expériences diverses, ce qui fait de l’Arboretum un laboratoire d’analyse unique.
78 - Domaine national de Versailles
Label attribué en 2005, renouvelé en 2011, 2016, et en 2022. Propriété de l’État, géré par l’Établissement Public du château de Versailles. Classé au titre des monuments historiques depuis le 31 octobre 1906.
Reconnus mondialement comme le modèle du jardin régulier à la française, les jardins du domaine de Versailles ont été aménagés durant la seconde moitié du XVIIe siècle par André Le Nôtre pour Louis XIV. Le jardin régulier s’ordonne sur plusieurs niveaux autour d’un axe principal où se succèdent parterres d’eau, bassins et le Grand canal. De part et d’autre de cette perspective, s’étendent des bosquets et des salles de verdure servant d’écrin à une statuaire signée des plus grands noms de l’époque. Les jardins du Petit et du Grand Trianon complètent le Grand parc. Le jardin du Hameau de la Reine dessiné au XVIIIe siècle est, quant à lui, un modèle de jardin anglais. Le caractère unique, à plusieurs titres, de ce domaine fait l’objet d’un entretien rigoureux de la part de l’équipe de jardiniers de l’EPV.
78 - Domaine national de Rambouillet
Label attribué en 2005, renouvelé en 2011, en 2016 et en 2022. Propriété de l’État, géré par le CMN. Classé au titre des monuments historiques depuis le 30 novembre 2010 et site classé depuis le 04 mai 1942.
Tout d’abord royal, puis impérial et enfin présidentiel, le domaine de Rambouillet conserve différents éléments de son passé prestigieux. Au fil des siècles et des influences, un jardin à la française avec une grande pièce d’eau perpendiculaire au canal a été dessiné au XVIIe siècle, un jardin anglais puis un jardin paysager ont été créés ; plus récemment, le paysagiste Jacques Sgard a recréé des parterres. À ces jardins s’ajoutent des bâtiments d’exception telles la chaumière aux coquillages ou la laiterie de la reine Marie-Antoinette aménagée par Hubert Robert. L’arboretum qui entoure cette dernière est également remarquable en raison d’arbres introduits pour la première fois en France par le botaniste André Michaux au XVIIe siècle.
91 – Domaine départemental de Chamarande
Label attribué en 2005, renouvelé en 2011, en 2016 et en 2022. Propriété du Conseil départemental de l’Essonne depuis 1978. Classé au titre des monuments historiques le 23 février 1955 et site classé depuis le 9 juin 1977.
Le Domaine a été agrandi durant le XVIIIe siècle par Pierre Contant d’Ivry qui y aménage de nouvelles dépendances, un potager, une orangerie et redessine le parc avec un belvédère, un buffet d’eau, une glacière et un bosquet ovale. Après la Révolution, le parc devient irrégulier et les parterres supprimés, une pièce d’eau avec une île et des points de vue pittoresques sont construits. Le caractère paysager du parc est accentué par les travaux du comte de Choulot au XIXe siècle. En 1990, l’intervention de Jacques Sgard intègre des traces du XVIIIe et XIXe siècles.
92 - les trois jardins de Châtenay-Malabry
Le parc de la maison de Chateaubriand, l’arboretum de la Vallée-aux-Loups et le Jardin de l’Île Vert constitue le parc de la Vallée-aux-Loups.
Labels attribués en 2005, renouvelés en 2011, en 2016 et en 2022. Propriétés du Conseil départemental des Hauts-de-Seine. Pas de classement au titre des monuments historiques des parcs et jardins mais classés au titre des sites depuis le 2 octobre 1939 et le 2 septembre 1989.
Parc de la maison de Chateaubriand
Chateaubriand et son épouse Céleste achète cette maison qui fait alors partie d’un hameau en 1807. Passionné de botanique et s’inspirant des grands parcs paysagers qu’il a visités en Angleterre, l’écrivain a créé un jardin autour de la maison en y plantant des espèces rapportées de ses voyages en Amérique et en Orient ou bien échangées avec les botanistes Aimé Bonpland et Alexander von Humboldt.
Arboretum de la Vallée-aux-Loups
Dédié à la botanique dès le XVIIIe siècle, les pépinières Croux - parmi les établissements horticoles les plus prestigieux de France - s’installent dans le site dans la seconde moitié du XIXe siècle. L’arboretum présente de riches collections botaniques sur près de 13 hectares dont un cèdre bleu, unique en son genre en raison de son extraordinaire ramure. Le parc paysager comprend une pièce d’eau avec une île, des ponts suspendus, un kiosque, des fabriques et fontaines ainsi que des jardins à thème avec des collections botaniques historiques.
Jardin de l’Île Verte
Ancienne propriété privée dont celle du peintre Jean Fautrier, le jardin de l’Île verte -nom d’une toile du peintre- conserve un caractère intimiste et un caractère "sauvage" avec des rosiers anciens, des grands arbres, des tonnelles, une serre et une pièce d’eau. La création d’un potager à l’emplacement d’un ancien terrain de tennis est l’un des derniers aménagements du lieu par les services du département dont il est l’un des sites remarquables.
92 - Domaine national de Malmaison, Rueil-Malmaison
Label attribué en 2005, renouvelé en 2011, en 2016 et en 2022. Propriété de l’État, géré par la RMN. Classement au titre des monuments historiques depuis le 20 décembre 1991 et site classé depuis le 15 décembre 1971.
Acheté par Joséphine Bonaparte en 1799, la future impératrice manifeste un grand intérêt pour l’aménagement du parc qu’elle ne cessera d’agrandir et d’embellir. Elle le fait rénover par les architectes Percier et Fontaine puis par Jean-Marie Morel. Enfin l’architecte Louis-Martin Berthault conçoit un parc paysager avec rivière, lac et fabriques. Aujourd’hui, le parc s’étend sur 6 hectares, il est composé d’un jardin de roses anciennes, d’un jardin de roses modernes et de parterres, ainsi qu’une grande prairie et d’une rivière anglaise.
92 - Domaine départemental de Sceaux
Label attribué en 2005, renouvelé en 2011, en 2016 et en 2022. Propriété du Conseil départemental des Hauts-de-Seine depuis 1923. Classé au titre des monuments historiques depuis le 24 septembre 1925, et site classé depuis le 24 janvier 1958.
Ordonnancé par André Le Nôtre, le domaine de Sceaux est représentatif des jardins "à la française". Il est structuré autour de deux grands axes : une double perspective ponctuée de grandes étendues, des bosquets, des bassins, des jeux d’eau, une cascade et le grand canal. L’architecte Léon Azéma en reprend le dessin du jardin dans les années 30, et aménage de nouvelles cascades. Au début des années 2010, des parterres de broderies inspirés de ceux dessinés par Le Nôtre sont recréés dans les parterres sud.
95 - Jardins du château d’Ambleville
Label attribué en 2005, renouvelé en 2014 et en 2022. Propriété privée. Le parc du château est inscrit au titre des monuments historiques depuis le 13 décembre 2006 et est site inscrit depuis le 19 juin 1972.
Jardin à l’italienne Crédits photo : © DRAC IdF, photo Joëlle Weill
Le château est agrémenté d’un ensemble de jardins disposés sur quatre terrasses largement ouvertes sur le paysage environnant dont la vallée de l’Aubette. Si leurs structures sont anciennes, les jardins sont principalement l’œuvre de la famille Villefranche qui a acquis le domaine en 1928 et qui est à l’origine du jardin italien, largement inspiré par celui de La Gamberaia près de Florence. L’actuel propriétaire s’attache à pérenniser les réalisations précédentes tout en créant de nouveaux espaces : jardin des simples, jardin de la Lune, échiquier créé par des parterres de fleurs. Les allées de grands sujets, comme l’allée de tilleuls, ont malheureusement été victimes d’une taille peu respectueuse.
95 - Potager-fruiter du château de la Roche-Guyon
Label attribué en 2011 et renouvelé en 2016 et en 2022. Propriété et gestion par le Conseil départemental du Val-d’Oise. Classé au titre des monuments historiques depuis le 6 janvier 1943 et site classé depuis le 16 juillet 1990.
Parcelle de légumes du potager-fruitier.Crédits photo : © Emmanuelle Bouffé, Conseil départemental
Le potager-fruitier daté de 1741, clos de murs, occupe une vaste terrasse en bord de Seine. Il a fait l’objet d’une importante restauration au début des années 2000 menée par l'ACMH Pierre-André Lablaude, qui a permis de retrouver son tracé original. Le jardin se compose d’un grand carré de 3 hectares, divisé en 4 parterres, eux-mêmes découpés en 32 parcelles triangulaires bordées d’arbres fruitiers lui redonnant son tracé original. Ce potager-fruitier est un lieu de production exemplaire en matière de culture, d’accueil du public et de partage de savoir-faire. Les fruits et les légumes du jardin, certifiés "AB" sont en vente à la boutique du château.
Toutes photos : © DRAC IdF, Agnès Chauvin, sauf mention contraire
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