La politique des dépôts permet la circulation et l’exposition d’œuvres d’art sur l’ensemble du territoire national et à l’étranger. Les récoler régulièrement garantit la préservation et l’intégrité de ce patrimoine souvent mal identifié de l’Etat. Le bilan de l’avancée des récolements des dépôts dans la région des Hauts-de-France vient de paraître sur le site du ministère de la culture.
Récoler les dépôts : de quoi s’agit-il exactement ?
Un dépôt est la mise à disposition par une institution publique (musées de France, Mobilier national, Manufacture de Sèvres, Centre national des arts plastiques…) à une autre institution publique (musées, administrations…) d’une œuvre pendant un temps relativement long (au moins cinq ans). La politique des dépôts, qui regroupent peintures, sculptures, objets archéologiques ou historiques, mobilier, vaisselle ou tapisseries, remonte à l’arrêté Chaptal de 1801 et s’est intensifiée sous le second Empire.
Les textes prévoient que les institutions dites « déposantes » vérifient sur place, généralement tous les dix ans, la présence et l’état de conservation de ces œuvres. C’est le « récolement » ; il permet de rendre compte des disparitions et d’éventuels besoins de restauration. Lorsque la disparition d’une œuvre d’art est constatée et que son identification est rendue possible par une documentation suffisante, l’institution déposante demande à celle qui l’avait reçue en dépôt de déposer plainte. La plainte a notamment pour effet d’enregistrer la notice de l’œuvre disparue sur la base des services de police (Office central de lutte contre le trafic de biens culturels).
Les dépôts d’œuvres d’art dans les Hauts-de-France
Commencé il y a plus de vingt ans, le récolement des dépôts dans les Hauts-de-France n’est pas achevé puisque seuls 9350 dépôts dans la région ont été récolés sur les 17157 identifiés, soit 54,50 %. En effet, la Manufacture de Sèvres n’a récolé que 8 objets sur les plus de 7000 déposés, le Mobilier national n’a pas récolé ses 300 dépôts au musée de Compiègne, ni le Cnap ceux qu’il a consentis au FRAC d’Amiens. Les Conservateurs des antiquités et objets d’art (CAOA) peuvent être mobilisés pour participer au récolement.
Ce bilan pointe également le fort taux de disparition des biens déposés dans la région (30,12 %), avec 2885 biens non localisés. Ce taux s’explique en partie par les dommages subis par les Hauts-de-France durant les deux guerres mondiales, et la destruction de nombreux biens déposés au XIXe siècle notamment dans les mairies et églises des petites communes dévastées par les combats.
En tout 59 plaintes ont été déposées. 50 autres, demandées par les déposants, doivent encore être déposées auprès des services de police par différents dépositaires.
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