Les travaux d’aménagement liés au percement du Tunnel Euralpin Lyon Turin (TELT) nécessitent la construction de plateformes affectées au stockage de matériaux, comme celle des Tierces, à Villarodin-Bourget. Les fondations de murs et les autres structures repérées en diagnostic en novembre 2020, ont fait l’objet d’une prescription de fouille, qui s’est déroulée du 4 juillet au 23 septembre 2022.
Le site médiéval des Tierces (XIVe-XVIe s.)
Le site médiéval des Tierces est localisé à l’extrémité orientale d’un petit plateau surplombant la vallée de l’Arc et s’organise autour de plusieurs unités d’habitation arasées, d’un chemin médiéval, d’une chapelle et d’un chemin creux contemporain, dans un terrain pentu, entre 1130 m et 1148 m d’altitude.
Vue générale du site de Villarodin-Bourget, les Tierces. © Guillaume Martin/Inrap
Les premières sources historiques signalent le lieu-dit, « In Tertiis » en 1214, puis au XVe s., dans des comptes de châtellenies, mais il faut attendre 1539 pour rencontrer la première mention du village « villagium Tertiarum » des Tierces. Au XVIIIe s., une seule mention signale « la chapelle de St-Jacques en colline au mas des Tierces » sur un registre lié à la Mappe sarde, sans autre précision de l’existence d’un village, ce qui supposerait qu’il avait disparu. La tradition historique du XIXe s., révèle que la chapelle Saint-Jacques aurait été construite vers 1661, en remplacement d’une chapelle médiévale non localisée. Tous les bâtiments sont construits en pierres de provenance locale, extraites du rocher localisé à 90 m à l’ouest du site, ou issues de carrières proches et d’éboulis de pente. Les murs sont liés par du mortier de terre ou du mortier de chaux provenant du four à chaux localisé près du rocher.
Villarodin-Bourget, les Tierces, secteur 1, chapelle Saint-Jacques.
© Guillaume Martin et Mathilde Duriez/Inrap
La fouille de cet habitat déserté du bas Moyen Âge s’est avérée enrichissante quant à la localisation géographique du site par rapport à la topographie, à son environnement et à son identification. Habitat permanent, le village a pu être déserté au moment des guerres de religion. L’absence de mobilier aussi bien céramique, que métallique tendrait à indiquer que les habitants ont préparé leur déménagement en emportant tout ce qui pouvait resservir, même le bois de construction, seul le mobilier fragmenté a été abandonné sur place ; à moins que le mobilier n’ait été jeté dans la pente au nord-est du site.
Aménageur : SAS
TELT
Contrôle scientifique :
DRAC
Auvergne-Rhône-Alpes, Service régional de l’archéologie
Recherche archéologique :
Inrap
Responsable scientifique : Michel Goy,
Inrap
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