L'église Saint-Joseph
Construite au début du XVIIIe siècle, l'église a conservé de cette époque sa façade occidentale avec sa porte monumentale en pierre taillée, la nef, et le clocher qui était alors isolé du reste de l'édifice. De 1952 à 1963, des travaux d'agrandissement selon les plans de l'architecte Isnard sont réalisés et permettent de combler l'espace entre la nef et le clocher, grâce à un transept doublé par deux sacristies. Quatre clochetons entourent la tour de croisée et l'ensemble a souvent été repris, à la suite de catastrophes naturelles. Demeurent tout de même la façade pignon, côté sud, le clocher et la charpente. L'église possède un orgue de chœur de belle facture qui, malheureusement, ne fonctionne pas à ce jour. Le vaisseau central et le clocher constituent des éléments patrimoniaux anciens qui feraient de cet édifice l’église la plus ancienne de Guadeloupe. Elle est inscrite au titre des monuments historiques en 2006 puis partiellement classée en 2007.
L'urgence de la réhabilitation
De nombreuses infiltrations d’eau constatées en toiture mais également par capillarité endommageaient très sérieusement l’édifice. A cela s’ajoutait la présente de termites au niveau de la charpente, qui outre un traitement généralisé nécessitait le changement de nombreux éléments. L’ancrage d’IPN métalliques (poutre ayant une section en forme de I) directement dans la maçonnerie du clocher fragilisait l’édifice nécessitant l’arrêt de leur balancement et la réalisation d’un beffroi totalement désolidarisé des parties maçonnées. Enfin les parties en béton armé, plus contemporaines, souffraient d’éclatements dû d’une part à un enrobage insuffisant et à une qualité médiocre des aciers utilisés. La proximité de la mer et les nombreux micro-séismes accéléraient le vieillissement.
La réhabilitation
L’opération consistait en la rénovation et la restauration des couvertures, la mise aux normes de l’électricité, l’embellissement intérieur et la restauration complète de la tour du clocher, isolée du chevet de l’église, avec création d’un beffroi neuf recevant deux cloches permettant leur remise en service.
Le beffroi et sa prise d’appui ont été conçus pour résister au tremblement de terre. Une prise d’appui au sol désolidarise totalement ce beffroi de la maçonnerie du clocher. Le clocher retrouve un type de couverture ancien conforme à sa disposition d’origine. Le clocher a été restitué dans sa disposition ancienne avec une toiture en essences de Wapa (bois originaire de Guyane) fendus et posés au clou. Le clocher sera également enduit à la chaux naturelle colorée en rose pâle reprenant le coloris de la façade occidentale classée.
Pour cette réhabilitation, le montant de l'accompagnement de la Direction des affaires culturelles se porte à 398 000€ sur un coût total de 1 360 000€.
La réhabilitation de l'église Saint-Joseph, c'est aussi de l'archéologie avec :
- Une première phase d’intervention concernant le sol intérieur du clocher, qui a livré du mobilier daté du début du XXe siècle et des éléments agencés pour recevoir les solives d’un plancher. Plusieurs sépultures d’immatures ont également été mises au jour, fouillées et prélevées pour études, dans un espace qui devait constituer une zone d’inhumation privilégiée pour les plus jeunes individus. Par ailleurs, les observations des fondations de l’édifice ont permis de comprendre qu’un mur de l’église actuelle a été construit sur un mur plus ancien arasé qui a conservé un enduit extérieur, témoin d’un premier état de l’église. Des dalles de basalte en place renseignent sur le niveau de sol ancien autour de l’église.
- Une seconde phase a concerné la dépose, pour restauration à l’identique, de l’ancienne charpente du clocher, afin de réaliser des relevés et prélèvements des pièces de bois permettant d'identifier les essences employées et de comprendre les techniques de façonnage et d’assemblage.
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