Argentière-la-Bessée (L') - Horloge des Hermes
- département : Hautes-Alpes
- commune : L'Argentière-la-Bessée
- appellation : Horloge des Hermes
- auteur : Gilbert PLANCHE (ingénieur)
- date : 1909-1922
- protection : édifice non protégé
- label patrimoine XXe : Commission régionale du patrimoine et des sites (CRPS) du 28 novembre 2000
A la fin du XIXème siècle, sous l’impulsion de l’entrepreneur de travaux public Gilbert Planche, naquirent les premiers grands projets de transformation de l’énergie produite par la captation et la conduite forcée des eaux en électricité appliquée à l’industrie métallurgique.
Originaire de la vallée de la Maurienne, la famille Planche participa au creusement des premiers tunnels ferroviaires alpins, à la construction des premiers barrages hydroélectriques. Il est dit qu’elle "avait l’art de rassembler les terrains et les droits de riveraineté pour les revendre aux fabricants d’aluminium avec l’obligation implicite ou explicite pour ces derniers de les choisir pour les chantiers qui en résulteraient" (in histoire générale de l’électricité en France).
Ce fut le cas sur le site de l’Argentière où Gilbert Planche acquit en 1906 des communes de l’Argentière, Vallouise, les Vigneaux et Saint-Martin de Queyrières, l’ensemble des droits sur les cours d’eau du Gyr, de l’Onde et de la Durance, ainsi que l’autorisation d’occuper les terrains communaux à la Bessée afin d’y établir une usine hydroélectrique.
Celle-ci allait alimenter l’industrie électrométallurgique et chimique dont l’usine, construite pour la société électrométallurgique française (SEMF), inaugurée le 4 décembre 1909, permettra de produire à moindre coût l’aluminium auparavant importé d’Allemagne.
L'horloge des Hermes, Gilbert PLANCHE (ingénieur), 1922
Le cadran solaire rappelait aux paysans alpins le cours du temps et rythmait les journées de travail. Au siècle de l’industrie l’horloge prit sa place.
Bâtie sur une éminence stérile (hermes en langue d’oc) elle fut élevée en 1922, face à l’entrée de l’usine du Quartz Fondu Planche Frères.
De section carrée aux murs légèrement en fruit, l’édifice se termine par un petit campanile en charpente couvert d’une flèche polygonale. Ses quatre faces portent un cadran d’horloge.
La centrale de l’Argentière fut l’une des plus importantes de l’époque. Détruite en partie en 1944, elle est remise en état grâce aux dommages de guerre et fonctionne à nouveau à plein régime en 1949. Elle a été transférée à EDF en application de la loi de nationalisation du 8 avril 1946. Elle est abandonnée en 1973 et remplacée par une nouvelle centrale construite sur la rive gauche de la Durance qui dépend aujourd’hui de l’unité de production Méditerranée d’EDF.
La commune de l’Argentière et EDF vont mettre en place un circuit d’interprétation du patrimoine hydroélectrique dont la présence est très prégnante tout au long du cours de la Durance.
- Rédacteur : Martine Audibert, drac paca crmh, 2005
- Sources :
- Jacquignon Louis, Histoire de l’électricité dans les Hautes-Alpes, des origines à la nationalisation de 1946, Paris, Association pour l’histoire de l’électricité en France, Jouve, 2000
- Histoire générale de l’électricité en France, Collectif, Paris, Editions Fayard et Association pour l’histoire de l’électricité en France, Jouve, 1991
- Bonnet Louis, Les barrages du soleil, Breil-sur-Roya, Edition du Cabri, 1993
- et avec la collaboration du CCSTI de l’Argentière-la-Bessée
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