La nécessité d’une Bibliothèque départementale de Prêt :

Pourquoi une BDP ?

La bibliothèque départementale de prêt, encore appelée centre régional des bibliothèques du département des Bouches-du-Rhône en 1945 était située dans les locaux de la bibliothèque municipale. En 1946, ce centre régional devient l’une des 17 bibliothèques centrales de prêt avec, pour la première fois en France, un bâtiment (600 m²) entièrement dédié à cette activité. C’est en 1986 que les BCP sont renommées BDP et deviennent ainsi un service géré par le Conseil Général.

Comme les archives, la bibliothèque départementale de prêt a du pallier, après plusieurs années, des problèmes d’espaces trop étroits, insuffisants et restreints auxquels elle était confrontée. C’est pourquoi, en 2000 le Conseil Général décida de lancer un projet de construction d’une nouvelle BDP sur le même site que celui des archives départementales ce qui donna naissance aux Archives et Bibliothèque départementales Gaston Defferre (ancien maire de Marseille et père de la décentralisation) inaugurées en 2006.

Sa principale mission est d’aider au développement d’un réseau départemental de lecture publique. Pour ce faire, la BDP doit constituer et mettre à disposition une offre diversifiée de documents pour le réseau qui compte 96 bibliothèques (média/bibliobus actifs pour desservir toutes les communes de moins de 20 000 hab.). Elle joue également un rôle de conseil quant à la construction, à l’aménagement et à l’équipement de ces dernières et propose des formations pour les personnels des bibliothèques de son réseau. Sa deuxième mission concerne davantage un rôle de médiation. Elle favorise l’accès à la culture et cherche à élargir les publics. Ainsi, la BDP propose un large panel d’animations, de rencontres, de spectacles et installe régulièrement des expositions. De plus, une salle d’actualité (kiosque, revues de presse, activités multimédia) permet aux personnes qui le souhaitent de découvrir un lieu d’échanges et de rencontres. Enfin, la dernière mission, et non des moindres, de la BDP est d’encourager les acteurs locaux de la chaîne du livre grâce à des aides à la création et à l’édition, au développement de résidences d’artistes (écrivaines, illustrateurs…), et à des achats conséquents.

Mise en scène de la bibliothèque :

Regard de l’architecte

En tout premier lieu, le Conseil général avait mis à disposition deux terrains (derrière l’église St Martin d’Arenc et celui actuellement occupé par les ABD) afin d’y construire les archives d’un côté et la bibliothèque de l’autre. En parallèle à cette demande, le Conseil Général avait fixé d’autres règles. Celles-ci concernaient tout d’abord l’établissement d’un hall d’entrée commun pouvant accueillir les publics concernés par les deux services afin de les faire se rencontrer en un même lieu. La seconde exigence était la réalisation d’une salle de conférence et d’une salle d’exposition également communes aux deux établissements. Une première contrainte s’imposait donc avec la mise en commun de plusieurs salles. Si les bâtiments avaient été disjoints, il aurait fallu les relier par une passerelle.

La deuxième difficulté à laquelle s’est confrontée l’architecte, Corinne Vezzoni, fut la présence de deux sites forts : le port maritime et les axes autoroutiers. Ainsi, réaliser deux bâtiments différents aurait ôté de l’importance aux ABD. C’est pourquoi, face à ce paysage urbain, et dans l’optique de répondre aux directives posées par le CG, il était primordial de surélever et d’imposer un bâtiment central au rayonnement fort pour répondre à l’immensité du port et de l’autoroute.

Le choix du terrain actuel s’est fait (face au port) afin de prolonger l’axe historique du XIXème des calanques jusqu’à la ville.

La disposition actuelle des archives et de la bibliothèque a été travaillée de manière à ce que les archives soient situées au Nord pour bénéficier d’une lumière constante et ne pas détériorer les documents conservés. Elles sont situées plus en retrait du bâtiment afin d’offrir un lieu plus calme et sécurisé. La bibliothèque est, quant à elle, située à l’Est et borde les balcons vers le jardin. Sa situation est ainsi plus favorable car plus silencieuse et plus abritée du mistral.

Les "jardins de lecture" sont eux ouverts sur les quartiers (Arenc-Joliette) en cours de réaménagement. Ils sont rattachés aux équipements, isolés des bruits extérieurs, surveillés et entretenus par le département. Les abords extérieurs incitent donc les gens à pratiquer les bâtiments.

Retombées - impacts…

La bibliothèque départementale dispose aujourd’hui de 5 400 m² de réserves, de bureaux et de lieux ouverts au public. Elle rassemble 466 000 ouvrages, 35 000 CD, 820 CD-Rom et 16 000 DVD et vidéos. Une annexe se tient à Saint-Rémy-de-Provence.

La BDP dessert 95 des 119 communes du département soit 490 000 habitants sur 1 905 000.

La réunion d’une BDP avec un service d’archives n’avait jamais été réalisée auparavant. En se situant en zone portuaire, dans l’espace Euroméditerranéen, entre le Dock de la Joliette et celui des Suds, les ABD participent au développement de ces quartiers. Elles mènent un effort de démocratisation de la lecture via une salle d’actualité, les expositions, un auditorium (200 places), ainsi que de lieux ouverts sur l’extérieur. A l’heure de la rénovation urbaine de cet espace, la mutualisation de deux services du département participe à une ouverture plus grande des services publics.

Surface : ABD = 28 000 m² / BDP = 5 400m²
Architecte : Corinne Vezzoni ; agence Vezzoni-Laporte et associés.
Coût : 65 M€ (22% bibliothèque / 78% archives)

• Fiche réalisée par Margaux Baussant, stagiaire à la drac Paca auprès du conseiller pour le livre et la lecture dans le cadre d’un Master 1 "Droit et Management de la culture et des médias" à L’IMPGT, Institut de Management Public et de Gouvernance Territoriale, Université d’Aix-Marseille.

Archives et Bibliothèque départementales Gaston Defferre
18, rue Mirès  13003 Marseille