Le mobilier des synagogues comtadines
Le mobilier des synagogues comtadines
Les deux synagogues de Carpentras et Cavaillon pour la seconde moitié du XVIIe siècle, ainsi que celle d’Avignon pour le XIXe siècle, ont conservé leurs aménagements liturgiques, qui présentent des caractères communs.
La niche abritant les rouleaux de la Torah est protégée par des rideaux, puis par des portes de bois. Celles-ci comportent un encadrement architecturé (pilastres, entablement, couronnement) qui les apparente à une porte triomphale davantage qu’à une armoire.
La téba, ou table depuis laquelle sont proclamés les textes sacrés, est
placée à la tribune dans les deux édifices du XVIIIe siècle, tandis qu’à Avignon un cercle de stalles l’entoure.
A côté du véritable fauteuil de circoncision, se trouve (ou se trouvait, celui d’Avignon, attesté par des textes, ayant disparu) un fauteuil d’Elie, meuble de petit format manifestant la présence symbolique du prophète à la cérémonie.
Les trois synagogues ont également conservé un luminaire important, lustres et chandeliers en bois doré, verre ou métal.
Lorsqu’on connaît, grâce aux prix-faits, le nom des artisans qui ont fabriqué ce mobilier, il s’agit de praticiens locaux, chrétiens. Le style de leurs réalisations pour les communautés juives ne diffère pas de celui de leurs autres commandes, profanes ou religieuses. Il en est ainsi de la mouluration et de la polychromie des boiseries, par exemple, ou du très habile travail des ferronniers comtadins : on retrouve celui-ci à Cavaillon, dans la grille qui isole l’arche sainte de la Torah, et dans celle du balcon de la tribune.
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