Seul le prononcé fait foi
Monsieur le Ministre, cher Mohamed Mehdi Bensaid,
Monsieur le Président de la Fondation Hiba, cher Younes Boumehdi,
Monsieur le Directeur de la Fondation Hiba, cher Marwane Fachane,
Monsieur l’Ambassadeur, cher Christophe Lecourtier,
Mesdames et Messieurs, chers artistes, chers amis,
C’est un bonheur d’être à vos côtés ce soir pour ce premier moment de mon déplacement au Maroc. Je tenais à cette rencontre sous le signe des arts, de la création, des industries culturelles, de l’entrepreneuriat et de la jeunesse. Je tiens à remercier la Fondation Hiba qui a organisé cette soirée qui me permet de vous rencontrer dans un cadre si agréable.
Cette soirée me donne l’occasion de m’adresser à vous en premier, à vous artistes, créateurs, entrepreneurs culturels : vous êtes les acteurs quotidiens de cette extraordinaire vitalité de la création qui anime le Maroc, et de cette soif de culture qui rassemble nos deux pays.
Ce message d’enthousiasme et d’admiration pour votre créativité, je suis heureuse de pouvoir l’adresser en votre présence, Monsieur le Ministre, parce que nous partageons une même conviction : au Maroc, comme en France, pour répondre à l’envie de créer et d’entreprendre dans le domaine culturel, il faut des politiques publiques ambitieuses. Je tiens à saluer votre engagement, Monsieur le Ministre, pour décupler le potentiel du secteur culturel dans tout le Royaume du Maroc, fort de l’attention que Sa Majesté Mohammed VI porte aux enjeux culturels. Je pense notamment à l’ouverture prévue de 150 salles de cinéma, aux nouvelles Maisons des Jeunes, à la vitalité de la musique et de la littérature marocaine, ou au lancement sous votre égide, Monsieur le Ministre, du Forum marocain des industries culturelles et créatives.
Ce qui fait la richesse d’une scène culturelle, c’est tout cela : la combinaison des talents d’une société, et des politiques culturelles qui visent à les soutenir. C’est aussi le développement de partenariats internationaux, dans un contexte culturel mondial en profonde évolution, où les enjeux internationaux ne sont pas un supplément accessoire, mais une donnée de départ de toute stratégie culturelle ambitieuse.
Dans ce contexte, je tiens à affirmer la volonté de la France de répondre présente à vos côtés, pour contribuer à cette dynamique qui fait résonner culture, innovation et création, avec un souci particulier pour l’inclusion de tous les publics, dans les villes, mais aussi dans les zones rurales.
C’est l’objectif que nous nous sommes donné dès notre premier échange, Monsieur le Ministre, et c’est ce que nous avons conclu lors de la visite d’État du président de la République Emmanuel Macron en octobre dernier, en signant une nouvelle feuille de route culturelle, avec des objectifs précis et des secteurs prioritaires clairement identifiés : les industries culturelles et créatives ; le livre, les bibliothèques et la francophonie ; le patrimoine et les musées ; les échanges entre artistes et professionnels de la culture ; les métiers d’art.
Ma visite des prochains jours vise à mettre en œuvre cette ambition partagée, à affirmer que la culture est une composante centrale de la refondation du partenariat auquel nous travaillons depuis de nombreux mois : notre partenariat culturel est un engagement politique à part entière. Je le démontrerai à vos côtés ces deux prochains jours, à travers les nombreuses visites que nous effectuerons et les nouveaux partenariats que nous annoncerons à cette occasion.
Ensemble, nous allons écrire un nouveau chapitre de notre histoire commune.
Il y aura des continuités bien sûr, mais je souhaite aussi que ce partenariat culturel soit la démonstration concrète du renouvellement de notre approche. C’est pourquoi nous allons nous engager dans de nouveaux secteurs, en réponse directe au dynamisme de la scène culturelle marocaine, et en réponse à vos priorités, Monsieur le Ministre. Et je souhaite que l’exigence de réciprocité, d’un partenariat d’égal à égal, soit au cœur de notre démarche.
En France, je mène un combat pour chercher à sortir de certaines habitudes et d’un certain entre-soi culturel. Dans le partenariat que je souhaite avec vous, j’ai une approche similaire : ouvrir les horizons, prendre en compte les nouveaux enjeux de notre relation, mettre en œuvre des projets concrets qui renforceront la rencontre entre nos institutions, nos artistes, nos intellectuels, nos entrepreneurs. C’est tout l’enjeu par exemple des partenariats que nous voulons développer dans le domaine des industries culturelles, je pense au cinéma ou au jeu vidéo notamment, mais également dans le domaine des cultures urbaines ou des métiers d’art.
Pour répondre ensemble aux défis contemporains du secteur culturel, la France et le Royaume du Maroc disposent de nombreux atouts. Le premier d’entre eux, c’est la proximité de nos scènes artistiques qui se connaissent et travaillent ensemble depuis tant de décennies. Ma conviction, c’est qu’une culture est forte des rencontres qu’elle suscite, des partenariats qu’elle nourrit, des projets qu’elle développe. C’est le cas entre nous, surtout grâce au travail commun entre artistes marocains et français, Français travaillant au Maroc, artistes marocains exerçant des responsabilités au sein du secteur culturel français, binationaux circulant entre les deux rives de la Méditerranée. Tous sont les artisans d’une relation culturelle qui a ceci d’exceptionnel qu’elle permet aussi l’émergence d’une scène culturelle nouvelle, une scène « trait-d’union » : la scène culture franco-marocaine, la scène de nos diasporas respectives, des deux côtés de la Méditerranée.
Vous le voyez, je souhaite que nous bâtissions ensemble l’avenir : en renforçant encore nos échanges, en favorisant la circulation des savoirs et des œuvres, en nous projetant grâce aux atouts de nos deux pays : la créativité, la volonté d’innover, la francophonie et nos jeunesses. Oui nos jeunesses sont notre meilleur atout et c’est à celle que nous souhaitons nous adresser en priorité, elles dont les aspirations sont immenses.
Pour répondre à cette ambition, le Maroc peut compter sur l’Institut français du Maroc, le plus important et le plus vaste réseau culturel que la France compte à l’étranger. Grâce à ses 12 antennes réparties dans tout le Royaume, fort de ses 50 000 apprenants de français et de ses 800 événements menés chaque année, l’Institut français du Maroc est un véritable pilier, ici, de notre relation bilatérale. Il porte la relation de cœur, celle des rencontres humaines et des échanges culturels entre nos deux pays au sens le plus large qui soit : échanges linguistiques, scientifiques, intellectuels, artistiques, éducatifs.
Ainsi à travers cette nouvelle feuille de route et les actions qui suivront, nous faisons notamment le choix de diriger notre partenariat culturel sur de nouveaux secteurs pour soutenir davantage encore les industries culturelles et créatives au Maroc : ce sera l’objet des annonces que je ferai ces deux prochains jours. Ce qui nous anime ici, c’est une vision qui conjugue culture et économie. Ces deux domaines ne s’excluent pas, bien au contraire. La France comme le Maroc en sont deux parfaits exemples : nos patrimoines respectifs sont autant la clé de voûte de notre identité qu’un instrument incomparable d’attractivité touristique, de rayonnement international mais aussi d’innovation, à travers les technologies numériques en particulier. Quant aux industries culturelles, elles sont un relais de croissance, porteur d’emploi, d’innovation et de développement pour les territoires.
A ce titre, je souhaite ici remercier la Fondation Hiba qui, en partenariat avec les services du ministère de la Culture, avait accueilli en décembre dernier une délégation de 12 entreprises françaises lors du dernier Forum des industries culturelles et créatives au Maroc. Je suis très heureuse d’annoncer que la France accueillera à son tour en juillet prochain, une délégation d’entreprises marocaines pour notre forum Entreprendre pour la Culture organisé à Paris.
Favoriser, soutenir et développer les échanges culturels des deux côtés de la Méditerranée, c’est aussi promouvoir ensemble, au plus près de la société civile et des artistes, au plus près des lieux de savoir et de formation, une conception de la culture qui fait autant droit à l’universel qu’au respect de la diversité culturelle. C’est aussi agir avec la conviction que la culture joue un rôle fondamental pour la cohésion sociale, l’éducation, la citoyenneté, et que la culture permet de sensibiliser aux grands enjeux de notre temps comme l’environnement, l’accès aux droits, la justice, et la paix.
Monsieur le Ministre,
Mesdames et Messieurs,
Vous le voyez, notre ambition est grande. Je crois qu’elle est tout simplement à la mesure des liens entre nos deux pays, avec cette conviction qui nous rassemble que la culture, loin d’être un domaine accessoire, est le cœur battant de l’amitié qui nous unit.
Je vous remercie.