Madame l’ambassadrice,
Madame et messieurs les élus,
Mesdames et messieurs,
Chers compatriotes,
Je suis très heureux d’être parmi vous ce soir à Cotonou.
Il y a un proverbe fongbe qui dit : « L’oiseau ne va pas tout seul ; c’est deux à deux que nous irons. »
Je crois qu’il s’applique bien à la relation qui unit nos deux pays.
Entre le Bénin et la France, c’est deux à deux que nous allons. C’est deux à deux que nous irons.
C’est deux à deux que nous irons pour assurer votre sécurité.
La sécurité des Français de l’étranger, votre sécurité, est une priorité du Gouvernement.
Elle l’est tout particulièrement ici, dans la zone sahélo-saharienne, où la menace terroriste est plus présente qu’ailleurs.
L’attaque contre un camp militaire, mardi, au Niger, nous l’a tristement rappelé.
Je voudrais remercier tous ceux qui, ici, au Bénin, s’impliquent dans l’organisation du plan de sécurité piloté par notre ambassade.
Notre pays reste résolument engagé dans la lutte contre le terrorisme, notamment au Sahel.
Et cette lutte, nous ne la menons pas seuls ; nous la menons aux côtés des pays de la région.
Cette lutte contre le terrorisme, vous le savez, n’est pas seulement militaire.
Car la terreur se nourrit de la pauvreté.
C’est également en investissant dans le développement et l’éducation que nous gagnerons ce combat.
Justement. En matière d’éducation aussi, c’est deux à deux que nous irons.
Le 20 mars 2018, le Président de la République a présenté à l’Institut de France la stratégie pour la langue française et le bilinguisme.
Il y annonçait l’objectif de doubler le nombre d’élèves des établissements français, d’ici 2030.
Je sais que d’importantes marges de développement existent ici, au Bénin.
De nouveaux établissements pourraient être intéressés à proposer une offre d’enseignement français pour accueillir des élèves : c’est tout l’intérêt du label de qualité que constitue l’homologation.
Au-delà de cette question, l’accompagnement de la communauté française au Bénin se manifeste par la présence du lycée Montaigne.
Le lycée Montaigne, c’est plus de 1000 élèves de la maternelle à la terminale ; de très bonnes conditions d’accueil ; de nombreux enseignants détachés par l’Education nationale ; un enseignement de qualité – et cela se reflète dans ses résultats.
Le lycée Montaigne, c’est tout bonnement la preuve que l’école française, par son excellence, contribue à l’attractivité d’un pays pour les expatriés.
C’est deux à deux que nous irons pour soutenir nos opérateurs économiques présents au Bénin.
Je pense autant aux filiales qu’aux ressortissants français qui ont choisi le Bénin pour y développer leur entreprise.
Car, à côté des investisseurs historiques qui démontrent leur attachement à ce pays par de nouveaux engagements, de nouveaux profils arrivent aussi des bureaux d’ingénierie et des PME, dans des secteurs très variés, de l’énergie solaire jusqu’au maraîchage.
Les implantations françaises ont réalisé en 2019 un chiffre d’affaires qui dépassera les 500 millions d’euros, grâce notamment aux marchés d’infrastructures.
Elles emploient plus de 6000 collaborateurs en emplois directs.
Et ce chiffre dépassera probablement les 7000 en 2020.
Cette diversification des activités, ce dynamisme, sont autant de signes encourageants pour l’avenir de nos liens économiques.
Nous ne pouvons que nous en réjouir, et accompagner ce mouvement.
Nous devons tout faire pour encourager les efforts des autorités béninoises pour améliorer cette tendance.
Pour donner confiance aux investisseurs.
Pour les rassurer quant à la stabilité du pays.
Enfin, c’est évidemment deux à deux que nous irons en matière culturelle.
C’est la raison même de ma venue.
C’est pour développer notre coopération culturelle, plus spécifiquement dans les domaines du patrimoine et des musées.
Cette coopération est déjà significative.
Et l’expertise et les financements de projets du Ministère de la Culture n’y sont pas pour rien.
Dans le domaine de la formation supérieure et professionnelle, le cycle de formation à distance « e-patrimoine » a connu un vrai succès auprès des conservateurs, administrateurs, directeurs de musée, animateurs du patrimoine béninois.
Le Ministère de l’Europe et des Affaires étrangères apporte aussi une contribution importante.
Je pense au Fonds de Solidarité Prioritaire Innovant, qui a permis la création en 2018 d’une route touristique autour du patrimoine des Tatas Sombas dans le Nord Bénin.
Ils sont classés au patrimoine mondial de l’Unesco au Togo : le Bénin pourrait parfaitement solliciter une extension de ce classement.
Je rencontrerai demain nos partenaires, au Ministère du Tourisme, de la Culture et des Arts, et au Ministère des Affaires étrangères et de la coopération.
Ensemble, nous discuterons d’un programme commun de travail pour la coopération muséale et patrimoniale.
Un programme qui fait la part belle à l’innovation.
Un programme qui prévoit notamment l’appui à la construction, à Abomey, du musée de l’épopée des Amazones et des Rois d’Abomey et la rénovation des palais existants, avec un financement de l’Agence française de développement.
Ce sera la première fois qu’elle interviendra dans ce secteur de la culture au Bénin.
Le Ministère de la Culture sera associé au projet de musée d’Abomey par son expertise – qui est déjà en cours –, par la formation des professionnels, et par l’appui au projet scientifique et culturel du musée, qui devrait être achevé dans deux ans.
C’est un projet ambitieux.
Et je veux croire que notre dialogue permettra d’en faire une réussite partagée.
Un autre projet en commun nous anime, je veux parler de la prochaine la restitution des 26 œuvres prises dans les palais royaux d’Abomey, lors des combats de 1892 et qui sont aujourd’hui exposée au Musée du Quai Branly Jacques Chirac.
En novembre 2017, le Président de la République, dans son discours à Ouagadougou, a fixé un cap clair : que la jeunesse africaine ait accès en Afrique et non plus seulement en Europe à son propre patrimoine et au patrimoine commun de l’humanité.
La jeunesse africaine doit pouvoir découvrir, chez elle, ces œuvres qui sont les traces de son passé, et qui attestent de la richesse des civilisations africaines.
Cette nouvelle politique de circulation des œuvres passe par des échanges, des prêts, des expositions.
Elle passe aussi par des restitutions.
Le 23 novembre 2018, le Président de la République s’est engagé à restituer au Bénin 26 œuvres.
Je rencontrerai demain le Président Patrice Talon afin de concrétiser dans les meilleurs délais et les meilleurs conditions ces restitutions.
Nous discuterons aussi d’une exposition au Bénin qui permettrait de valoriser cette démarche.
Au-delà de la question des restitutions, une politique d’échanges culturels bien plus large doit voir le jour.
C’est tout l’objet de nos discussions avec les autorités béninoises et du programme de travail qui sera signé demain.
De nombreux chantiers restent à ouvrir, approfondir ou promouvoir pour enrichir notre relation de confiance et d’amitié avec le Bénin et plus largement le continent africain.
Je pense au soutien de la France en matière de formation et de création ou de rénovation de musées, à une plus grande circulation des collections muséales et patrimoniales françaises sur le continent africain, à la mise en place d’un programme de recherche sur la provenance des collections africaines dans les musées français.
Enfin, je veux saluer l’apport de l’Institut français du Bénin à notre coopération culturelle.
Saluer ses équipes et leur engagement à faire « vivre les cultures et allier les talents ».
C’est la devise de cet Institut.
Une devise qui atteste d’une volonté de partage et de création commune.
Cela passe par des projets coproduits, des résidences artistiques en France et au Bénin et par le développement des Industries culturelles et créatives, avec l’opportunité extraordinaire que nous offre le numérique pour diffuser les œuvres et faire connaitre les créateurs.
La Saison Afrique 2020 en France devrait également y contribuer.
Le continent africain, dans son infinie diversité de cultures, viendra se raconter en France.
Il nous dira ce qu’il est, comment il perçoit son avenir et comment il veut transformer le monde.
Un regard audacieux, bouillonnant, un regard aux couleurs de l’Afrique.
On y parlera d’arts et de recherche, d’éducation et d’enseignement, d’innovation et de gastronomie, d’économie ou bien encore de sports.
On y parlera de tous ces jeunes talents qui font rayonner le continent africain.
Bref, on parlera de l’avenir.
L’avenir d’une Afrique forte et confiante.
Chers compatriotes,
Il était très important pour moi de venir vous rencontrer, de vous écouter.
Parce que le gouvernement est très impliqué pour apporter son soutien à la communauté des Français de l’étranger.
Et parce qu’il se doit d’être attentif à vos préoccupations, comme le sont vos conseillers élus.
Ils sont présents à mes côtés et je salue leur engagement.
Ils sont là, à votre écoute, pour relayer vos idées, vos remarques, vos difficultés, auprès de l’ambassade et des instances en France.
Je les remercie de leur soutien, aux côtés des services de l’ambassade, et de leurs contributions de qualité aux différents conseils consulaires.
Chers amis,
Cette amitié qui lie nos deux pays, que je suis venu célébrer et renforcer, cette amitié, nourrie par une histoire commune et des liens étroits et profonds, cette amitié, vous en êtes les dépositaires.
Et vous lui faites honneur.
Parce que vous la prolongez et vous l’amplifiez, chaque jour.
Par les fils que vous tissez, par les ponts que vous érigez, par la solidarité que vous encouragez, notamment à travers les nombreuses initiatives des associations de Français – qu’il s’agisse de sections locales d’associations comme « Français du Monde » et « l’Union des Français de l’Etranger », ou d’associations spécifiquement implantées ici, au Bénin.
Je les remercie de leur présence ce soir.
Tous, vous êtes les porte-paroles de notre pays, de sa culture, de ses valeurs.
Je veux vous en remercier, vous dire toute ma gratitude, pour tout ce que vous faites ici, pour la France.
Vive l’amitié entre la France et le Bénin.