Auteur mondialement reconnu de la Trilogie new-yorkaise, il était pour les Français le grand écrivain américain par excellence, qui menait par son art du récit et de l’intrigue une réflexion profonde sur les contradictions, les contingences et les hasards de l’existence. M. Paul AUSTER s’est éteint le 30 avril 2024, à l’âge de 77 ans.
Né comme son aîné de 14 ans, l’écrivain Philip Roth, à Newark, au sein d’une famille juive originaire d’Europe de l’Est, M. Paul AUSTER était entré en littérature au début des années 1980, à la suite du décès de son père, avec L’Invention de la solitude (1982). S’ensuivirent des dizaines de livres, essais, textes autobiographiques, et même une pièce de théâtre et des scénarios de films, dont certains qu’ils avaient réalisés en personne.
Mais c’est surtout par son œuvre romanesque que M. Paul AUSTER s’était imposé comme une figure majeure de la littérature, traduit et lu dans le monde entier, avec des titres comme Cité de verre (1985), Revenants (1986) et La Chambre dérobée (1986), qui forment sa fameuse Trilogie new-yorkaise, ou encore son œuvre-somme 4 3 2 1, publiée en 2017. Dans ses romans, écrits dans une langue claire et lumineuse et qui ont pour décor privilégié New York et le quartier de Brooklyn, il joue avec les codes de l’enquête et du roman policier pour déployer des personnages souvent étranges et aux destins méandreux.
Francophile et fin connaisseur de la littérature et de la culture françaises, M. Paul AUSTER avait vécu quatre ans à Paris au début des années 1970, où il avait fréquenté la scène poétique de l’époque, se liant avec des poètes comme Jacques Dupin ou André Du Bouchet, dont il traduisit certaines œuvres en anglais. La France, qu’il considérait comme son « deuxième pays », avait fait un accueil enthousiaste à son œuvre. Il avait reçu le Prix Médicis étranger en 1993 pour Léviathan. Son dernier livre, Baumgartner, a été publié en mars chez Actes Sud, son éditeur en France depuis des décennies.
J’adresse toutes mes condoléances à son épouse, Mme Siri HUSTVEDT, ses enfants, sa famille et ses proches. Je m’associe à la peine que ressentent aujourd’hui les nombreux admirateurs de l’œuvre de M. Paul AUSTER.
Rachida DATI,
Ministre de la Culture