Roselyne Bachelot-Narquin, ministre de la Culture, adresse ses plus vives félicitations aux architectes français Anne Lacaton et Jean-Philippe Vassal, lauréats du Prix Pritzker 2021. Décernée depuis 1979 par un jury indépendant, cette récompense est souvent considérée comme le « Nobel de l’architecture ».
C’est la troisième fois que ce prix prestigieux récompense le travail d’architectes français, après Christian de Portzamparc en 1994 et Jean Nouvel en 2008.
Formés à l’école nationale supérieure d’architecture de Bordeaux, Anne Lacaton et Jean-Philippe Vassal sont engagés dans un mouvement architectural centré sur la qualité du logement et le confort de l’habitant. Ils sont remarqués dès 1991, avec les albums des jeunes architectes. On leur doit une nouvelle conception des espaces d’habitation, plus ouverts, plus spacieux, et accessibles à tous, déjà présente dans l’une de leurs premières réalisations marquantes, la maison Latapie à Floirac en Gironde (1993).
Ils sont précurseurs d’une architecture sobre et économe plaçant au cœur de leur démarche la protection de l’environnement, qu’ils ont toujours pensée dans un lien indissociable avec le bien-être des habitants. Leur projet de logements sociaux dans la cité du Grand Parc à Bordeaux, récompensé par le prix Mies van der Rohe 2019, est à cet égard exemplaire.
Anne Lacaton et Jean-Philippe Vassal ont développé très tôt une importante activité de réhabilitation. Ils se sont attachés à redonner une seconde vie à des immeubles de logements dont les caractéristiques ne correspondent plus aux usages et aux normes actuelles. La remarquable réhabilitation de la tour Bois-le-Prêtre à Paris (2009), qui leur avait valu l’Equerre d’Argent en 2011, témoigne de cette approche. Opération réalisée en site occupé, elle a également permis à Anne Lacaton et Jean-Philippe Vassal d’associer étroitement les usagers à ce projet de transformation important.
Anne Lacaton et Jean-Philippe Vassal sont également intervenus sur des bâtiments culturels ou universitaires, et sont à l’origine du site de création contemporaine dans le Palais de Tokyo (2001), du café de l’Architektur Zentrum à Vienne (2001), de l’école nationale supérieure d’architecture de Nantes (2009) ou encore du FRAC du Nord-Pas-de-Calais à Dunkerque.
Cette reconnaissance internationale vient couronner le travail de deux architectes profondément généreux, convaincus du rôle social éminent que leur discipline est appelée à jouer. Elle est aussi une nouvelle preuve de l’excellence et du dynamisme de l’architecture française, qui a su se réinventer pour affronter les défis humains et écologiques du XXIe siècle.