Roselyne Bachelot-Narquin, ministre de la Culture, se félicite de la restitution à l’État de 313 télégrammes manuscrits du général de Gaulle et du manuscrit de son discours prononcé à l’université de Damas le 29 juillet 1941.
D’abord conservé par la famille de la responsable du secrétariat du général de Gaulle à Londres puis Alger entre 1940 et 1943, cet ensemble de messages adressés à divers responsables civils et militaires français ainsi qu’à de nombreux chefs d’État étrangers avait été vendu en 1996 à la société Aristophil.
Produits dans l’exercice de ses fonctions par le chef de la France libre, ces documents constituent des archives publiques et sont, à ce titre, des Trésors nationaux, imprescriptibles et inaliénables. Leur revendication a donc été formulée par le ministère de la Culture et a donné lieu à une procédure judiciaire qui s’est achevée, le 2 décembre 2021, par un arrêt de la cour d’appel de Paris confirmant la nature publique des documents. Ils ont récemment été réintégrés aux Archives nationales parmi les fonds de la France libre et sont désormais accessibles à toutes et à tous.
Parmi ces documents restitués à l’État se trouve une pièce emblématique : le discours prononcé par le général de Gaulle à l’université de Damas le 29 juillet 1941, rédigé dans le contexte stratégique des combats menés au Levant par les Alliés pour conserver un point d’appui susceptible de contrer la présence allemande dans les Balkans. Ce texte illustre également le rôle du Général comme chef des Forces françaises libres, travaillant en même temps à l’indépendance des anciens pays sous mandat français, le Liban et la Syrie, et exhortant les Françaises et les Français à combattre pour la liberté : « Sur la route cruelle et glorieuse qui mène à la libération de la France, cette réunion ici à Damas des bons Français et des bonnes Françaises que vous êtes est une preuve décisive du fait que l’âme de la France est indivisible. […] Nous sommes tous ici les fils et les filles du même grand peuple, momentanément malheureux, mais résolu à recouvrer sa liberté et sa grandeur. »
Après une longue procédure judiciaire, ces restitutions permettent de rendre au patrimoine national des sources majeures de l’histoire du XXe siècle.