Le ministère de l’Europe et des affaires étrangères et le ministère de la Culture, sur invitation du ministère italien des affaires étrangères et de la coopération, ont le plaisir d’annoncer que la France participera à la 23e édition de l’exposition des Arts Décoratifs et de l’Architecture Moderne de la Triennale de Milan (15 juillet - 11 décembre 2022), organisée pour la France par l’Institut français, et où sera présenté un projet porté par les designers Pablo Bras, Juliette Gelli et Romain Guillet.
Inaugurée en 1933, la Triennale de Milan se positionne depuis 2016 (après une pause de vingt ans) comme un forum important de réflexion sur les multiples manifestations et perspectives du design.
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L’édition 2022 – « Inconnus inconnus. Une introduction aux mystères » – sous le commissariat d’Ersilia Vaudo, astrophysicienne, cheffe de la diversité à l’agence spatiale européenne, et de Francis Kéré, architecte, sera un hommage à la « partie inconnue » du micro et macro univers. Formidable vitrine des modes de conception de demain, elle donnera l’occasion de questionner les nouveaux courants de pensée et les perspectives des pays invités.
Cette 23ème édition sera pour la France l’occasion de mettre en valeur une nouvelle génération de designers français, au travers de l’équipe pluridisciplinaire lauréate du concours lancé par l’Institut français, formée autour du designer Pablo Bras et composée de Juliette Gelli (graphiste, plasticienne et scénographe) et de Romain Guillet (scénographe et designer).
En réponse à la thématique formulée par Ersilia Vaudo, le projet initié par Pablo Bras s’efforce de trouver des pistes pour habiter l’instable. Il prend le parti que pour avancer, il ne faut pas explorer l’inconnu ou inventer de nouveaux mondes, mais observer l’actuel pour être à même de le configurer, d’en épuiser les combinaisons possibles. A rebours des grands projets, il estime que notre quotidien et les objets qui le constituent peuvent révéler des possibilités et des utilités insoupçonnées.
Avec Juliette Gelli et Romain Guillet, ils penseront l’espace d’exposition comme une zone d’accueil dans laquelle seront réunies une quinzaine de pièces variées : industrielles, artisanales ou expérimentales, d’auteurs ou du quotidien, anciennes et nouvelles, constituant un ensemble fonctionnel, à la fois convivial et précaire.
Les éléments de l’exposition, de la scénographie au graphisme, auront été pensés au sein d’un cycle d’usages qui dépasse le moment de la Triennale. Le regard du visiteur sera ainsi porté « au-delà » des objets, sur ce qui les précède et ce qui leur succède.
Selon la commission d’attribution, présidée par Constance Rubini, directrice du Musée des Arts décoratifs et du Design de Bordeaux : « Nourri par des recherches scientifiques et épistémologiques, et avec un regard d’une grande acuité sur le monde contemporain, le projet reformule la question de l’objet à l’heure des réseaux, en s’appuyant sur des objets du quotidien, anonymes ou signés et fabriqués en France, qui sont à même de révéler les systèmes culturels et perceptifs sous-jacents. Le projet réaffirme ainsi, dans le champ du design, la polysémie de la notion de milieu. »
Composition de la commission d’attribution :
- Constance Rubini - directrice du Musée des Arts décoratifs et du Design de Bordeaux (présidente de la commission)
- Marie Pok - directrice du CID Grand-Hornu, centre d’innovation et de design depuis 2012
- Olivier Zeitoun - attaché de conservation au département Design et Prospective industrielle du Musée National d’Art Moderne, Centre Pompidou
- Eva Nguyen Binh - Présidente de l’Institut français
- Matthieu Peyraud - Directeur de la culture, de l’enseignement, de la recherche et du réseau / Ministère de l’Europe et des Affaires étrangères
- François Quintin - Conseiller pour les arts visuels à la Direction générale de la création artistique / Ministère de la Culture
Composition de l’équipe pluridisciplinaire lauréate :
Pablo Bras
Pablo Bras conçoit des images des objets, des espaces et des textes. Il travaille aujourd’hui essentiellement pour des artistes, des institutions publiques, des architectes et des commandes de particuliers. Il a exposé dans de nombreux centres d’art et de design en France et est lauréat en 2019 de l’Agora pour la recherche en design.
Juliette Gelli
Juliette Gelli est artiste plasticienne multimédia, graphiste, scénographe et designer. Ses recherches la mènent autant vers les laboratoires de chercheurs en data & télécommunications qu’aux paillasses du CNRS ou vers de nombreux voyages musicaux. Depuis 2015, elle est intervenante dans des écoles supérieures d’art et à l’ENSCI - Les Ateliers.
Romain Guillet
Romain Guillet, designer, développe son travail en scénographie, mobilier, ou image de synthèse. Il fonde Confort Mental en 2018 à Paris, un espace-projet ouvert aux pratiques de l’art, du design, de la pensée ou de la politique. Parallèlement, il signe des projets pour le Centre Pompidou, les Beaux-Arts de Paris, le Palais de Tokyo, le Printemps de septembre à Toulouse et collabore régulièrement avec Lafayette Anticipations.
Le thème de la 23ème édition : « Inconnus inconnus. Une introduction aux mystères »
Les changements technologiques, biologiques et climatiques de l’époque actuelle ont conduit l’humanité à faire désormais face à un monde différent. Il est par ailleurs évident que la réalité est remplie de mystères : non seulement dans les coins les plus reculés de l’univers, au fond des océans et aux origines de la conscience, mais également dans des espaces plus proches de nous, tels que nos corps, les villes et les forêts qui nous entourent. En détournant notre regard des certitudes anthropocentriques et en permettant un échange entre les arts et les sciences, la 23e Exposition Internationale de la Triennale Milano invitera les visiteurs à découvrir, à se laisser surprendre et à se sentir fragiles devant l’immensité des mystères, non pas pour les dominer ou les éradiquer, mais pour apprendre à cohabiter avec eux.
Instruments de spéculation, prototypes, expérimentations scientifiques et artistiques seront amenés à interagir afin de mettre en évidence la capacité de l’espèce humaine à imaginer ce qui n’est pas là, et à y faire face. L’objectif étant d’aborder « Inconnus inconnus » avec émerveillement et enchantement, et d’imaginer des futurs différents et de nouvelles façons de les habiter.