Sur proposition de Franck Riester, ministre de la Culture, le Président de la République va nommer Sam Stourdzé, directeur de l’Académie de France à Rome – Villa Médicis. Il prendra ses fonctions à l’été 2020.
Né en 1973, Sam Stourdzé a étudié l’économie et l’histoire de l’art à la Sorbonne puis l’anglais langue étrangère à l’université de Berkeley. Spécialiste de l’image contemporaine, des relations entre art et cinéma, il est commissaire de nombreuses expositions et auteur de plusieurs ouvrages de référence.
Depuis 2014, il est le directeur des Rencontres d’Arles. En cinq ans, il a insufflé une nouvelle dynamique au festival en faisant dialoguer la photographie avec l’art contemporain, la musique, l’architecture et la littérature, en développant fortement la fréquentation, et en élargissant le réseau des partenaires régionaux comme internationaux. Il a ainsi lancé une version chinoise du festival à Xiamen et conçu le nouvel Institut pour la Photographie, ouvert à Lille en octobre dernier.
Auparavant, directeur du musée de l’Elysée à Lausanne de 2010 à 2014, Sam Stourdzé est un ancien pensionnaire de l’Académie de France – Villa Médicis en section cinéma. Il a séjourné à Rome de 2007 à 2008 où il a conçu un projet d’envergure autour de Federico Fellini donnant lieu à la première grande exposition consacrée au maestro italien, présentée dans plus de 15 villes européennes, et à une rétrospective de ses films à la Cinémathèque française.
Après plusieurs mois de consultations et réflexions portant sur l’avenir de la Villa Médicis et le développement des résidences d’artistes en France comme à l’étranger, les missions de l’Académie de France à Rome sont amenées à évoluer pour affirmer des priorités nouvelles : une orientation résolument européenne, une ouverture plus grande à la diversité des champs artistiques et à la diversité sociale des parcours, des synergies internationales renforcées avec l’Europe, le bassin méditerranéen et l’Afrique.
Sam Stourdzé propose de repenser la Villa Médicis comme un lieu de mobilité : mobilité artistique, mobilité sociale et mobilité européenne.
Mobilité artistique pour jouer pleinement un rôle d’incubateur, de laboratoire, de lieu d’émulation et de recherche, en favorisant le dialogue des disciplines, les liens entre l’art et la science, l’artisanat ou encore la philosophie.
Mobilité sociale pour faire de la Villa un lieu plus inclusif, en ouvrant des résidences courtes à des pensionnaires accueillis dans le cadre de collaborations avec un réseau associatif.
Mobilité européenne pour inscrire l’Académie de France à Rome dans de nouveaux réseaux d’échanges et de coproductions, et contribuer à la circulation des artistes en Europe. Sam Stourdzé envisage par ailleurs de développer des collaborations avec les scènes artistiques de la Méditerranée et de l’Afrique francophone.
Créée par Louis XIV en 1666, principale résidence d’artistes à l’étranger, l’Académie de France à Rome est un établissement public qui occupe le domaine de la Villa Médicis. Elle est placée sous la tutelle du ministre chargé de la Culture et dotée par l’État de trois missions statutaires : l’accueil en résidence et l’accompagnement d’artistes et de chercheurs engagés dans la vie professionnelle (« mission Colbert »), la participation aux échanges culturels et artistiques via une programmation ouverte au public (« mission Malraux »), et la conservation et mise en valeur de la Villa Médicis (« mission patrimoine »).
Le ministre de la Culture salue le travail mené par Stéphane Gaillard, directeur par intérim de la Villa Médicis, qui a su, avec le soutien de l’ensemble du personnel, assurer la continuité des missions de l’institution.