Le vendredi 1er décembre, la ministre de la Culture, Rima Abdul Malak, a présidé la séance annuelle du Comité ministériel Egalité, élargi à partir de cette année aux enjeux de diversité. Après être revenue sur le bilan des actions du Ministère en matière d’égalité, de parité et de lutte contre les violences dans le cinéma et l’audiovisuel, la Ministre a demandé au Centre national du cinéma et de l'image animée (CNC) de renforcer son action de lutte contre les violences et harcèlements sexuels et sexistes dans le cinéma, en rendant obligatoire une formation pour l’ensemble de l’équipe au début de chaque tournage de film.
Le ministère de la Culture mène depuis plusieurs années une politique ambitieuse en matière de parité, d’égalité et de luttes contre les violences en déployant plusieurs outils, dont la majorité ont fait l’objet d’expérimentations par le CNC avant d’être étendus à l’ensemble des secteurs de la culture.
Ainsi, le CNC s’est fortement engagé dans la promotion de la place des femmes dans les domaines du cinéma, de l’audiovisuel et des jeux vidéo, notamment aux postes clés de la production. Après avoir mis en place la parité des commissions attribuant des aides, la parité des jurys pour les festivals et écoles soutenus par le CNC et déployé un observatoire de l’égalité femmes-hommes, le CNC a instauré à partir de 2019 un « bonus parité », bonus de 15% pour les films dont les équipes sont paritaires, qui a porté ses fruits comme levier incitatif. En 2018, seul un cinquième des films y était éligible, aujourd’hui plus d’un tiers d’entre eux le sont.
Pour être atteintes, la parité et l’égalité réelles exigent la mise en place d’environnements de travail sûrs, où les violences et harcèlements n’ont pas leur place. Le Ministère a ainsi déployé depuis 2018 un arsenal de mesures pour prévenir les violences, mettre en place des procédures de signalement, des cellules d’alerte et d’écoute, désigner des référents harcèlement et accompagner les victimes. Rima Abdul Malak déclare ainsi : « Le mouvement #MeToo a agi comme un électrochoc sur le secteur et le ministère de la Culture a pris les devants en conditionnant depuis 2021 l’attribution d’aides publiques à la formation des personnels d’encadrement sur ces sujets. »
Avec près de 9500 agents formés au sein du Ministère, 5300 employeurs dans le domaine du cinéma et de l’audiovisuel et 1700 professionnels de structures artistiques et culturels depuis 2019, le ministère de la Culture agit face au fléau des violences et harcèlements sexuels et sexistes (VHSS).
En complément de ces formations, le Ministère a réitéré son soutien financier en 2023 à la cellule d'écoute mise en place en 2020 par la FESAC et Audiens. Accessible gratuitement aux salariées et salariés permanents et intermittents du spectacle vivant, de l'audiovisuel, du cinéma, du jeu vidéo, des arts visuels et du livre victimes ou témoins de VHSS, celle-ci est très identifiée et donne des résultats particulièrement encourageants : 805 entretiens réalisés dans le cadre de la cellule depuis juin 2020 dont 278 concernaient directement le périmètre de la cellule, 91 saisines recensées par Audiens au premier semestre 2023, contre 83 sur toute l’année 2022. Ces outils sont de mieux en mieux connus des professionnels et ont permis de mettre en place 61 suivis psychologiques ou juridiques au premier semestre 2023.
Aujourd’hui la ministre de la Culture souhaite aller plus loin. Afin de renforcer l’efficacité de l’action du Ministère dans la lutte contre les violences sexistes et sexuelles dans le cinéma, il semble indispensable de ne plus former uniquement les encadrants mais bien celles et ceux qui sont sur le terrain et peuvent être victimes ou témoins de harcèlement voire de violences sur leur lieu de travail. La ministre a donc souhaité qu’une formation obligatoire soit dispensée à l’ensemble de l’équipe au début de chaque tournage de film pour prévenir ces violences et, si elles se produisent, pouvoir réagir efficacement.
Pour mettre en œuvre cette mesure ambitieuse, Rima Abdul Malak a demandé au CNC de travailler avec l’AFDAS qui définira la formation et en assurera le financement. Aux Assises du Collectif 50/50, le 11 décembre 2022, la secrétaire générale du CNC et le directeur général de l’AFDAS ont ainsi présenté les contours de ce nouveau dispositif. Il sera discuté dans les semaines à venir avec l’ensemble des partenaires sociaux, avec pour objectif un déploiement dès 2024 et une obligation de suivi de la formation pour tout film de cinéma soutenu par le CNC.
A la mise en place de cette mesure, le soutien des aides du CNC pour une œuvre cinématographique de long métrage sera conditionné au suivi de cette formation.