Mesdames et Messieurs,
Chers amis,
Cette semaine dédiée à la langue française est une semaine de fête de partage de ce que nous avons de plus beau en commun. La langue, c’est merveilleux, on peut la partager, on peut en avoir plusieurs sans priver personne. Plus on la connaît et plus elle nous libère, plus on pratique ses subtilités, plus elle nous porte loin.
Grandir avec plusieurs langues, c’est une richesse extraordinaire, car on a la pensée formée à la différence. Je pense à Assia Djebar, entre le français, le berbère, l’arabe, à Amin Maalouf que l’Académie française a fait entrer avec toute la richesse de son histoire, à Jacques Derrida et son enfance algéroise.
A Dany Laferrière, à Alain Mabanckou qui va cette semaine faire sa leçon inaugurale au Collège de France.
Et bien sûr, le français ce sont les langues de France, leurs accents joyeux, le patrimoine immatériel qu’elles charrient. Et c’est aussi le français parlé ailleurs. C’est grâce à Marguerite Abouët que j’ai appris ce qu’est vraiment un deuxième bureau et me voilà une femme plus avertie. Et grâce aux québécois que le carrosse est destiné au bébé.
Nous célébrons cette langue hybride, polymorphe aux registres multiples, loin des assignations identitaires, toujours généreuse. Je le disais.
Cette semaine du français et de la francophonie est un moment de fête.
Les multiples opérations organisées tant à Paris qu’en régions, en France, à l’étranger, poursuivent cet objectif : susciter le goût de la langue, et donner ou redonner à chacun confiance dans sa capacité à s’exprimer en français.
C’est dans cet esprit que j’ai souhaité ouvrir le ministère de la Culture et de la Communication à des projets exemplaires conduits dans le cadre de la Semaine de la langue française et de la Francophonie. Sesuccéderont ainsi rue de Valois plusieurs manifestations : un trophée d’improvisation, un concours d’orthographe ou encore une épreuve d’art oratoire. Le grand public ne sera pas oublié et pourra assister à des spectacles spécialement conçus pour l’occasion. C’est ainsi qu’Elliot Jenicot, pensionnaire de la Comédie-Française, nous plongera dans l’univers poétique de Raymond Devos, génie comique des mots, et que Mathieu Boogaerts nous offrira des « mots composés » en chansons. Que Flor Lurienne et Léonore Chaix présenteront leur spectacle « Déshabillez mots ».
Nous entendrons cette semaine au Palais Royal des délégations venus de Marcoussis, de Trappes, de Villejuif, d’Alfortville, des Mureaux, de Sarcelles, de Vigneux-sur-Seine, des Ulis, de Maison-Alfort, d’Orsay, et j’en passe.
Au-delà, la Semaine de la langue française mobilise plus de 100 villes partenaires, et plus de 200 librairies sur tout le territoire.
Enfin, l’édition 2016 : entend spécialement mettre en évidence la richesse de notre langue telle qu’elle est parlée sur tous les territoires de la Francophonie, dont je salue les représentants qui sont venus nous rejoindre aujourd’hui.
Dans le plaisir de l’improvisation, de la chorale, du cabaret, du théâtre, des concours d’éloquence, il y a un message fort en direction de la jeunesse.
Le partage de la langue est notre responsabilité vis-à-vis de la jeunesse car en luttant tôt contre les inégalités face à la langue, on réalise la promesse républicaine d’une égalité des chances donnée à nos enfants.
La langue, c’est la capacité pour ces enfants de choisir la juste expression de leurs choix, de leurs émotions, de leur volonté. C’est la condition pour être dans la République.
Et je suis convaincue que la pratique des arts est d’une puissance inégalée pour développer la maîtrise et le plaisir de la langue.
C’est ainsi qu’un appel à projets national a été lancé l’année dernière pour soutenir des initiatives qui mettent l’action culturelle au service de la maîtrise du français.
Cet appel à projet a rencontré un très large écho dans les organismes chargés de l’apprentissage du français comme dans les milieux artistiques et culturels, avec près de 150 projets répartis sur toute la France métropolitaine et les Outremers, dont environ un quart dans les territoires relevant de la politique de la ville.
Il sera poursuivi et amplifié.
Je tiens, pour finir, à adresser mes plus vifs remerciements aux nombreux partenaires qui accompagnent cette opération, en particulier l’Organisation internationale de la Francophonie, l’Institut français, l’Education nationale, les éditions Le Robert, France Télévisions, RFI, TV 5 Monde, et Radio France.