Monsieur le maire, cher Olivier Bianchi,
Madame la directrice du musée d’art Roger Quilliot, chère Nathalie Roux,
Monsieur le président du musée d’Orsay, cher Guy Cogeval,
Mesdames, Messieurs
Je suis très heureuse d’être avec vous aujourd’hui, au musée d’art Roger Quillot, à Clermont-Ferrand, à l’occasion de l’inauguration de l’exposition Autoportraits. Chefs-d’œuvre de la collection du musée d’Orsay, une manifestation qui marque un nouveau type de collaboration entre deux musées labélisés « Musées de France ».
Les œuvres se déplacent souvent, pas toujours assez, ce sont les prêts ou les dépôts.
Les musées également : je pense à la politique des antennes de nos grands musées en région, celle du Centre Pompidou à Metz, celles du Louvre à Lens.
Les Ministres aussi vont à la rencontre des régions, de leurs richesses culturelles et de leur public.
J’y attache une grande importance.
Je viens voir ce que vous faites, dans quel contexte, pour quel public, quels enjeux de société, de transmission, de culture.
J’ai vu aujourd’hui une librairie extraordinaire, née des cendres du volcan et qui a repris vie grâce à ses salariés.
J’ai rencontré l’équipe du plus grand festival de court métrage du monde, qui œuvre toute l’année pour l’éducation à l’image et la promotion du cinéma auprès de tous les publics y compris les plus éloignés.
Le projet de construction de la nouvelle scène nationale m’a été présenté. Après trente ans de gestation, ce nouvel écrin au service des artistes verra le jour en 2019.
J’ai rencontré des étudiants et des jeunes artistes au travail dans les ateliers de l’école d’art.
Enfin, Monsieur le Maire, vous m’avez présenté des projets structurants et innovants, comme la bibliothèque communautaire qui verra le jour sur le site de l’Hôtel-dieu, ou le centre d’initiation artistique pour les enfants de 0 à 6 ans, dont l’idée a germé dans les Etats généraux de la culture que vous avez conduits auprès des Clermontois six mois durant.
Cette ville a fait le choix de la culture pour son avenir. Elle place l’éducation artistique et culturelle comme priorité du contrat de ville.
Elle nous prépare une véritable effervescence culturelle pour les années à venir, dans la perspective d’être capitale européenne de la culture en 2028.
Je crois qu’il ne peut y avoir de projet culturel dans la durée sans un partenariat étroit entre l’Etat et les collectivités locales, sans l’enthousiasme et le travail des acteurs culturels et des artistes. Vous pouvez comptez sur mon engagement à vos côtés.
Mesdames et Messieurs, dans toute manifestation artistique est par nature un acte de transmission et une adresse aux générations futures.
La collection du musée où nous sommes provient d’abord d’un legs - transmission encore - celui de Jean-Baptiste Bargoin, dont le nom a été donné au premier musée des beaux-arts de la ville, avant de devenir le MARQ.
Il est installé dans des bâtiments anciens, un couvent des 17e et 18e siècles, qui a été restauré et restructuré par les architectes Adrien Fainsilber et Claude Gaillard en 1990.
Le patrimoine dot être protégé ; il peut être transformé. Ce sera l’un des points forts de la future loi Liberté de Création, Architecture et Patrimoine, qui est discuté ce mois-ci au Parlement, que d’inscrire l’architecture dans la société contemporaine.
Je veux à saluer le travail accompli par la directrice du musée, Nathalie Roux, son adjointe Amandine Royer, et leurs équipes.
L’inauguration qui nous rassemble aujourd’hui autour des autoportraits du musée d’Orsay témoigne de cette ambition de circulation des œuvres, mais de façon renouvelée.
Le musée d’Orsay a développé une véritable action territoriale, avec dépôts, prêts et partenariats. Mais il a surtout entamé l’an dernier une nouvelle forme de collaboration avec les musées de région en mettant leur expertise en commun, croisant les regards et les expériences pour des expositions réalisées spécialement pour eux à partir des collections d’Orsay.
Ainsi, après le musée des Beaux-Arts de Nancy et avant le musée des Beaux-Arts de Quimper, l’exposition des autoportraits arrive aujourd’hui à Clermont-Ferrand.
Ici, les autoportraits importants des collections du musée répondent à ceux des toiles d’Orsay : parmi d’autres œuvres, un Portrait de l’artiste de Van Gogh, L’homme blessé de Courbet ou Portrait de l’artiste au fond rose de Cézanne.
Il s’agit de faire circuler au plus près du public des œuvres majeures mais aussi d’autres moins connues – par exemple le travail de Clémentine-Hélène Dufau, seule femme dont le travail est présenté – qui trouvent là l’occasion d’être redécouvertes. La collaboration est ainsi exemplaire : entre les scientifiques, les institutions culturelles, l’Etat et les collectivités.
Il y a déjà plus de 200 groupes scolaires qui ont réservé leur visite. Nul doute que les professeurs pourront faire travailler les enfants sur cette notion si riche dans l’histoire de l’art, de l’autoportrait, eux pour qui la version moderne du selfie n’a pas de secret.
C’est là une nouvelle façon de remplir notre mission, celle qui a été confiée à ce ministère, de transmettre et de partager.
L’œuvre circule, voyage, s’installe ailleurs. Le public évolue, il se renouvelle, et a toujours droit à cette part d’humanité, qu’il retrouve dans l’œuvre d’art, et qui est aussi la sienne.
Je vous remercie.