Le créateur de bijoux Robert Goosens vient de disparaître. Il était âgé de 88 ans.
Iconoclaste, anarchiste, baroque... À la façon d’un artiste contemporain, cet artisan de génie aura, tout au long de sa vie, suscité des qualificatifs à l’image de ses créations. Car ses bijoux de couture – c’est ainsi que l’on a baptisé son travail d’orfèvre – avaient toujours quelque chose d’inattendu et de singulier, hors normes.
A vingt-cinq ans, Robert Goosens fait une rencontre qui infléchira définitivement son travail : celle de Coco Chanel. Pour elle, il invente, avec des pièces en cristal de roche, le fameux style byzantin qui restera attaché à sa griffe. Plus tard au début des années 70, il fera la connaissance d'Yves Saint-Laurent avec qui il collabore pendant plus de 30 ans. C’est à travers ces deux rencontres capitales pendant l’âge d’or de la Haute Couture parisienne que l’orfèvre au style affirmé a pu, paradoxalement, libérer toute sa créativité.
Monsieur Bijou – c'était le surnom que lui aura donné la profession – aura ainsi réussi son pari : révéler, comme il le disait, "la vraie nature du faux".
À ses enfants, Patrick et Martine, qui dirigent aujourd’hui la maison de leur père, j’adresse mes plus vives condoléances.