Créé en 1981 par le ministère de la Culture et de la Communication, le Grand Prix national de la poésie a récompensé chaque année, jusqu’en 1996, un poète de langue française pour l’ensemble de son œuvre. Il a été réinstitué en 2012.
Après, Francis Ponge, Aimé Césaire, Jacques Roubaud, Yves Bonnefoy, et Anne Perrier l’an dernier, le jury, présidé par Sylvia Baron Supervielle, a souhaité récompenser Claude Vigée pour l’ensemble de son œuvre.
Le jury a ainsi souhaité distinguer l’œuvre d’un poète qui est aussi un héros de la liberté et qui a puisé son inspiration de la victoire de la lumière et de la paix sur les ténèbres.
Âgé de près de 93 ans, Claude Vigée, de son vrai nom Claude Strauss, est né le 3 janvier 1921 dans une famille juive d’Alsace qui participe à l'organisation de la résistance juive durant ses études.
Poète ouvert sur le monde, il a ensuite enseigné aux États-Unis, où il s’est réfugié pendant la guerre et a poursuivi sa carrière universitaire en Israël jusqu’à sa retraite.
Homme de son siècle, il a entretenu des relations personnelles et épistolaires, avec André Malraux, Vladimir Jankélévitch, Jean Wahl, Emmanuel Lévinas ou Stéphane Moses.
Traducteur, on lui doit la lecture en français des œuvres de Rilke ou T.S Eliot. Théoricien de la poésie, il a exploré avec talent le lien entre poésie et spiritualité pour mieux explorer l’essence poétique de l’homme.
Son œuvre est riche d’une cinquantaine d’ouvrages . Ses poésies complètes intitulées "Mon heure sur la terre" ont été éditées en 2008 aux Éditions Galaade. Un choix de poèmes "L’homme naît grâce au cri" vient de paraître aux Éditions du Seuil.