Dans une langue magistrale aux amples périodes, Jérôme Ferrari, écrivain
voyageur qui enseigne la philosophie à travers le monde, campe le rêve et
l'amertume d'une famille et d'un village corses, depuis le patriarche, étreint au
corps et au coeur d’une mortelle angoisse, jusqu'aux deux jeunes protagonistes,
Libero et Matthieu, qui se jettent dans l’étude de la philosophie. Il atteint des
sommets de beauté et de lucidité sur cette île natale qui le hante, ce monde
corse disparu qui est la métaphore de la famille, du sens de la vie, de la mémoire
et de la mort. On se relève changé, grandi, de ce « Sermon sur la chute de
Rome » qui, dans le sillage de ses précédents romans (« Dans le secret », « Où
j'ai laissé mon âme », « Un dieu un animal »), nous entraîne aux confins des
rythmes et des lieux.
Je félicite cet auteur talentueux.