La lauréate. Frédéric Mitterrand a remis le 21 juin le premier Prix Barbara à Carmen Maria Vega, jeune chanteuse lyonnaise au sein d’un groupe de jazz manouche - guitare, contrebasse, batterie - auquel elle a donné son nom. Son guitariste lui compose des textes à sa mesure: drolatiques, vindicatifs, riches en émotions fortes. Carmen Maria Vega les chante avec un swing comme elle irrésistible.
S’adressant à Carmen Maria Vega, le Ministre a estimé qu’avec ses musiciens « dans une sorte d’alchimie effervescente, c’est un peu comme un « boeuf » perpétuel pris sur le vif, dans sa spontanéité volontiers rebelle qui dérange sans brutaliser, qui secoue nos habitudes et fait bouger les lignes mélodiques et musicales. Ce sont à chaque fois aussi un peu comme des « stand-up » développant, en musique, des saynètes improvisées, riches en satires fugaces et en rebondissements hilarants. »
Le jury de la 1ère édition du Prix Barbara était composé de : Camille Bazbaz, auteur-compositeur-interprète; Marie-Paule Belle, chanteuse; Gérard Daguerre, musicien et pianiste de Barbara; Gérard Depardieu, acteur; Liane Foly, chanteuse; Richard Galliano, accordéoniste; Emily Loizeau, auteur-compositeur-interprète; Guesch Patti, chanteuse; Martin Pénet, journaliste et historien; Alexandre Tharaud, pianiste.
Prix Barbara. Monique Serf, dite Barbara, est née à Paris en 1930. Auteur-compositeur-interprète, sa voix, sa poésie, la qualité de ses textes et de ses mélodies lui ont permis de devenir l’un des très grands noms de la chanson française, à laquelle elle a offert quelques-uns de ses plus beaux titres : « Nantes », « Ma plus belle histoire d’amour », « Dis quand reviendras-tu ? » , « Rémusat », « Au bois de Saint-Amand », « Göttingen », « L’aigle noir »… Barbara apparaît également au cinéma dans« Aussi loin que l’amour », réalisé par Frédéric Rossif, « Franz », réalisé par Jacques Brel, « L’Oiseau rare », réalisé par Jean-Claude Brialy.
Après quarante ans de carrière, celle qu’on appelait aussi « la dame en noir » s’en est allé le 24 novembre 1997. Elle aura eu 80 ans cette année. En hommage à cette grande artiste, le ministère de la Culture et de la Communication créé le Prix Barbara pour encourager une jeune chanteuse auteur–compositeur-interprète dont le talent s’inscrit dans le sillage de Barbara.
«Chaque année, a précisé Frédéric Mitterrand, ce prix célébrera donc, en somme, deux artistes : Barbara, « telle qu’en elle-même enfin l’éternité la change », et un ou une jeune artiste française qui, par son talent, peut lui être affiliée. Chaque année, ce jeune artiste sera comme éclairé par le « soleil noir » de cette grande écorchée vive qui a marqué à jamais notre sensibilité. Et en même temps, à chaque fois je l’espère, c’est Barbara aussi qui réapparaîtra un peu, rajeunie au miroir de ces voix nouvelles. Nous sentirons ainsi, à chaque fois, le mouvement et la continuité de la chanson française.»
Avec la remise de ce prix musical le 21 juin, à midi, Frédéric Mitterrand a lancé officiellement la 29e Fête de la Musique.
Un événement international. Depuis sa naissance en 1982, la Fête de la Musique a largement dépassé les frontières de notre pays. La gratuité des concerts, le soutien de la SACEM, le relais des médias, l’appui des collectivités territoriales et l’adhésion de plus en plus large de la population en ont d’abord fait en quelques années une des grandes manifestations culturelles françaises. Elle commence à s’exporter en 1985, à l’occasion de l’Année européenne de la Musique. En moins de quinze ans, la Fête de la Musique, sera reprise dans plus de cent pays, sur les cinq continents.
La musique au féminin. Les femmes sont une source d’inspiration intarissable a qui l’on doit les plus grandes mélodies. Muses, chanteuses ou musiciennes, Frédéric Mitterrand a voulu leur rendre hommage, en plaçant la 29e édition de la Fête de la Musique sous le thème de « la musique au féminin ».
La Fête de la Musique 2010 était donc dédiée à toutes les femmes, qu’elles soient compositrices, cantatrices ou chefs d'orchestre, chanteuses de rue, auteurs, interprètes ou même « Djettes ». Tous les artistes, amateurs ou professionnels, étaient invités à célébrer la Fête de la Musique au féminin en interprétant des compositions faites pour ou par des femmes…
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