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Les sourds, c’est comme ça. Ethnologie de la surdimutité

DELAPORTE Yves. Paris: Éditions de la Maison des sciences de l'homme, 2002, 398 pages illustrées, ISBN 978-7351-0935-7

Parution le 2 mars 2002

  • Publication
  • Ethnologie de la France
  • Publications
  • Collection Ethnologie de la France
  • Direction générale des patrimoines et de l'architecture

   Pendant tout le XXe siècle, les sourds-muets – aujourd'hui rebaptisés “sourds”, ce qui n'est pas sans entraîner quelques confusions – ont été considérés comme porteurs de la pire infirmité qui soit, et souvent soupçonnés de débilité. En toute bonne foi, les sciences humaines ont cru qu'ils ne relevaient que du seul point de vue médical, et s'en sont donc entièrement désintéressées : dans toute l'histoire de l'ethnologie française, il n'y a pas un seul article qui leur soit consacré.

   Ce livre, écrit par un ethnologue, est donc le premier du genre. Le chercheur, se mettant à l'écoute des sourds pendant sept années, a commencé par apprendre leur langue, passeport indispensable pour pénétrer un monde étonnant, d'une extraordinaire richesse.

   Fidèle à sa vocation, qui est de décrire les productions d'un groupe humain, telles qu'elles sont vécues et pensées par lui, il donne à voir l'autre côté du miroir. Ce qu'il décrit, ce sont les aspects collectifs de la surdimutité, alors que celle-ci est communément considérée comme un malheur individuel. Les sourds ont non seulement une langue à eux, mais également leurs propres manières de se nommer et de se catégoriser, un humour spécifique, de fabuleux jeux de signes qui n'ont aucun équivalent dans les langues vocales, des formes de sociabilité, des règles de politesse et de comportement qui leur sont propres. Ils ont aussi un mythe fondateur, qui attribue l'origine de leur langue à l'abbé de l'Epée.

   Mais leur culture peut être définie avant tout par la manière qu'ils ont de se penser, qui est à l'opposé des idées ordinaires. Les entendants définissent les sourds par leur déficit d'audition et de parole ; les sourds se définissent sur des critères culturels et langagiers, comme locuteurs de la langue des signes. Symétriquement, l'entendant est moins celui qui est pourvu d'audition que l'autre culturel : celui qui, ne connaissant pas la langue des sourds, se méprend sur ce qu'ils sont.

   Pour les entendants, entendre est normal, et plus on est sourd plus on s'écarte de la norme pour les sourds, il n'y a pas une norme mais deux : être entendant et être sourd. Au regard de pitié ou de répulsion que portent sur eux les entendants, les sourds opposent un profond sentiment de complétude, fondé sur l'existence d'une langue qui, pour emprunter un canal différent de celui de toutes les autres langues humaines, n'en présente pas moins les mêmes fonctions et la même complexité : une langue qui permet de tout dire et de tout traduire, bien que cela ait été nié par des générations d'éducateurs et de psychologues.

   Pour les entendants, la surdimutité héréditaire est la pire des choses ; pour les sourds, les familles où la surdité se transmet de génération en génération constituent au contraire une aristocratie, le noyau de la culture sourde. Dans de telles familles, l'enfant reçoit en effet la langue des signes comme langue maternelle, exactement comme dans n'importe laquelle des multiples cultures humaines.

   Les sourds ne cessent de penser la différence culturelle. Le titre du livre, Les sourds, c'est comme ça, est la traduction d'une expression très fréquente dans les conversations et les récits en langue des signes, expression qui a pour fonction de souligner les multiples différences entre sourds et entendants. Le fait d'entendre ou de ne pas entendre n'en fait pas partie.

   Loin d'être naturelle et intemporelle, la stigmatisation de la surdimutité et la volonté de “rééducation” de l'ouïe et de la parole sont au contraire historiquement datées : au XIXe siècle, les sourds-muets étaient reconnus comme une catégorie anthropologique, avant que la langue des signes ne soit interdite pendant un siècle dans les instituts d'enseignement, à partir de 1880. Des centaines de sourds intervenaient dans l'enseignement des enfants sourds, souvent comme professeurs ou directeurs d'instituts. Les vingt dernières années, que les sourds appellent l'époque du “réveil”, ne sont donc pas une nouveauté dans l'histoire des sourds : avec la réhabilitation progressive de la langue des signes, son apprentissage par un nombre croissant d'entendants, son utilisation par des artistes entendants (Florent Pagny, Noir Désir) ou la publicité (Nissan, Toyota, etc.), sans oublier la médiatisation d'Emmanuelle Laborit, les sourds retrouvent peu à peu la place qu'ils occupaient dans l'espace public au XIXe siècle, avant l'interdiction de leur langue dans les établissements d'enseignement.

   Les sourds nous apprennent beaucoup de choses sur l'espèce humaine : que les langues vocales ne sont pas les seules langues de l'humanité ; qu'il est possible de contourner une déficience physiologique par des créations collectives ; que malgré l'ouverture de la pensée moderne à l'altérité culturelle, nous restons, face aux sourds, d'incorrigibles audiocentristes. Ils ouvrent aussi une nouvelle voie de recherche prometteuse sur la vieille question de l'origine du langage.

Yves Delaporte est directeur de recherche au CNRS, attaché au Laboratoire d’anthropologie urbaine. Après avoir longtemps travaillé dans les domaines de l’ethnologie lapone et de l’anthropologie du vêtement, puis s’être intéressé aux pratiques des entomologistes, il se consacre depuis 1994 à l’exploration du monde sourd.

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