« Aborder les aspects pratiques des métiers artistiques »
Bruno Mantovani, directeur du Conservatoire national supérieur de musique et de danse de Paris
« Alors qu’en ce qui concerne les enseignements musicaux, le Conservatoire a adopté depuis quelques années le schéma « L-M-D » (licence-master-doctorat) pour toutes ses filières, il devenait urgent d’avoir une attention particulière pour la danse en créant un deuxième cycle supérieur. C’est dans un contexte de réflexion sur les enseignements chorégraphiques qu’un tel parcours est maintenant proposé aux élèves, reposant sur un contenu orienté vers la polyvalence des pratiques et la recherche. Autre nouveauté importante mise en œuvre lors de cette rentrée, des modules abordant les aspects pratiques des métiers artistiques. Le premier concerne la santé (prévention des troubles auditifs, gestion du stress, travail sur la posture), le deuxième aborde la communication et la rédaction de projets, le troisième est davantage orienté vers l’administration artistique (contrats, statuts, intermittence…). Enfin, deux disciplines récemment entrées au Conservatoire – l’interprétation spécialisée de la musique contemporaine et la composition pour le cinéma – sont renforcées et concernent maintenant un plus large public, dans une logique de créativité et de transversalité ».
Conservatoire national supérieur de musique et de danse de Paris
« Améliorer les perspectives de professionnalisation de nos étudiants »
Géry Moutier, directeur du Conservatoire national supérieur de musique et de danse de Lyon
« Deux innovations pédagogiques illustrent notre souci d'améliorer sans cesse les perspectives de professionnalisation de nos étudiants. Le premier est la création, à l'international, du master CoPeCo. Il s'agit d'un master commun itinérant en interprétation et composition, porté par quatre établissements supérieurs européens partenaires : l'Académie nationale de musique et de théâtre d’Estonie, l'Université musique et théâtre de Hambourg, le Conservatoire royal de musique de Stochkholm et le Cnsmd de Lyon. La première promotion de ce cursus a débuté à Tallin en Estonie et nous accueillerons les étudiants à Lyon entre septembre 2015 et janvier 2016. Le deuxième cursus, Artist Diploma/3e cycle, vise à inscrire dansune dynamique d’insertion professionnelledes étudiants qui se sont déjà signalés par leur engagement auprès des publics. Ainsi, en partenariat avec le Théâtre de la Renaissance à Oullins, nos étudiants font aboutir leur projet artistique devant les publics. Ils sont accompagnés par l'équipe du théâtre, elle-même impliquée dans l'accompagnement de jeunes artistes. Je signale aussi le parcours Musique/théâtre avec l'ENSATT (Ecole nationale supérieure des arts et techniques du théâtre) : une expérience qui ouvre de réels champs de liberté dans les univers pédagogiques et créatifs portés par les étudiants eux-mêmes. J'évoquerai enfin nos liens avec l'Orchestre national de Lyon / Auditorium. Pour la première fois, le Maestro Leonard Slatkin invite l'Orchestre du Cnsmd à partager un programme complet avec l'ONL - sous sa baguette ! Pupitre par pupitre, les musiciens de l'ONL partageront leur expérience avec les étudiants ».
Conservatoire national supérieur de musique et de danse de Lyon
« La formation à la mise en scène va connaître de profonds changements »
Sébastien Lenglet, adjoint au directeur des études au Conservatoire national supérieur d'art dramatique (Paris)
« A l'intérieur de notre deuxième cycle, la formation à la mise en scène va connaître de profonds changements. L’année 2014/2015 sera consacrée à l’élaboration d'un tout nouveau cursus. En effet, nous mettons au point un nouveau projet pédagogique spécifiquement consacré à la mise en scène et aux écritures collectives de plateau. Ce programme proposera dans un premier temps une formation et pourrait, à moyen terme, permettre la délivrance du grade de Master. D’une durée de deux ans, il débutera en septembre 2015 et accueillera dix élèves environ, recrutés tous les deux ans. Un programme d’enseignements sera proposé comprenant des cours, des stages et des ateliers de réalisations collectives. Pour ce qui est du troisième cycle, la formation doctorale SACRe (sciences, arts, création, recherche) créée en 2012 poursuit son cours. D'une durée de trois ans, elle comprend l’accompagnement des projets menés par les artistes-chercheurs au sein des écoles d’art, et se concrétise par la présentation régulière de maquettes par les doctorants. Le Conservatoire compte actuellement deux doctorantes : Léna Paugam (recrutée 2012) et Linda Duskova (recrutée 2013). Un troisième doctorant sera accueilli très prochainement ».
Conservatoire national supérieur d'art dramatique
« Se confronter à différentes pratiques artistiques contemporaines »
Gérard Fasoli, directeur général du Centre national des arts du cirque (Châlons-en-Champagne)
L'école supérieure du Cnac fonde ses enseignements sur la diversification des contextes et des méthodologies pédagogiques. Cela se traduit par la mise en place d'échanges avec des structures d’enseignement artistique nationales et internationales. Cette année, un partenariat inédit entre le Cnac et l'Ecole Boulle (Ecole supérieure des métiers d’art, de l’architecture intérieure et du design) permet aux étudiants circassiens et designers de travailler ensemble afin de confronter différentes pratiques artistiques contemporaines. Cette collaboration s’ancre dans le programme sur la philosophie du corps au sein du cursus du Cnac. Par ailleurs, pour la 2e année consécutive, l'Université de Picardie, la maison de la Culture d’Amiens et le Cnac développent un vaste workshop à l’occasion du festival "Tendance Europe" (27 janvier-1er février 2015). Ce dispositif pédagogique conduit circassiens, étudiants en arts du spectacle et plasticiens à se mesurer à différents types de réalisations artistiques. Ils peuvent ainsi enrichir leur culture des spectacles, développer leur analyse par la rédaction d'un blog, s'exercer à la prise de parole par les retours critiques en groupe, confronter les approches et travailler en échange, par la création de formes brèves circassiennes dans l'espace public, autour de sculptures ou de matériaux apportés par les plasticiens.
Centre national des arts du cirque
« Une ouverture prononcée en France et à l’international »
François Brouat, directeur de l’Ecole nationale supérieure d'architecture de Paris-Belleville
En tant que membres de la COMUe (Communauté d’universités et d’établissements) Université Paris Est, nous sommes associés avec les écoles d’architecture de Paris-Malaquais et de Marne-la-Vallée, mais également avec le Laboratoire de recherche des monuments historiques et l’Institut national de l'audiovisuel. Ces liens renforcent notre capacité de coopération et symbolisent notre volonté d’ouverture. Très active à l’international, l'Ecole de Paris Belleville accueille 20% d'étudiants étrangers, tandis que 80% des élèves effectuent une mobilité à l'étranger. En plus des nombreux accords de partenariats en Europe et dans le monde, nous développons des programmes de coopération, notamment en Asie, et participons au doctorat européen Villard de Honnecourt avec les universités de Venise, Delft et Madrid. L’ouverture se fait aussi avec de grands établissements d’enseignement supérieur : des double cursus sont proposés avec l’Ecole nationale supérieure de création industrielle et le Conservatoire national des arts et métiers, permettant l’acquisition de doubles diplômes d’architectes-designers et d’architectes-ingénieurs. L'école de Belleville coopère aussi avec les autres écoles d'architecture. Ainsi, cette année pour la première fois, des cours optionnels sont ouverts, dans les trois écoles, aux étudiants de Belleville, Malaquais et Marne-la-Vallée. Autre innovation : un diplôme de spécialisation en architecture « risques majeurs », organisé avec les écoles nationales supérieures d'architecture de Grenoble et de Marseille. Notre lien avec la COMUe nous autorise à imaginer des masters co-habilités, des thèses codirigées, des contrats de recherches partagés…
Ecole nationale supérieure d'architecture de Paris-Belleville
« Nous inaugurons un double diplôme avec Sciences Po »
Philippe Durey, conservateur général du patrimoine, directeur de l'Ecole du Louvre
« Fondée en 1882 selon le grand dessein de Jules Ferry, l'Ecole du Louvre avait d'abord pour but d'enseigner l'archéologie... Aujourd'hui, alliée à d'autres hauts-lieux d'enseignement, elle ouvre sur beaucoup d'autres champs. Dès cette rentrée, deux cursus originaux se partagent la vedette. Concernant la classe préparatoire aux concours de restaurateurs, déjà existante, nous initions une troisième année de licence d' « Histoire de l'art et préparation à la restauration » : une préparation extensive aux concours d'écoles de restaurateurs (Institut national du patrimoine, Ecole de restaurateurs de Tours...). Pour cela, trois institutions se sont associées : l'Université de Paris Ouest Nanterre La Défense (département d'histoire de l'art et d'archéologie), l'Ecole du Louvre et le musée Rodin. Une vingtaine d'étudiants ont été sélectionnés pour cette rentrée 2014-2015. Deux stages complètent cette formation, l'un se déroulant avec le C2RMF – Centre de recherche et de restauration des Musées de France - l'autre permettant de suivre individuellement les activités d'un restaurateur. L'autre cursus constitue une première : il s'agit du double diplôme Sciences Po (Paris) – Ecole du Louvre, destiné à un petit nombre d'élèves (cinq élèves de chaque établissement dans un premier temps). Ce programme d'excellence propose deux parcours dans chacune des deux écoles. La filière « Culture » du Master affaires publiques de Sciences Po et les « Parcours professionnels » de l'École du Louvre d'un côté.
Le Master d'histoire de Sciences Po et le « Parcours recherche » de l'École du Louvre, de l'autre. Ainsi se rencontreront la formation en sciences humaines et sociales de Sciences Po, et la formation en histoire de l'art et en muséologie de l'Ecole du Louvre. Bien d'autres alliances existent à l'international, comme avec l'Université de Saint Andrews en Ecosse, ou avec le Bard Graduate Center de New-York : un lieu de formation des futurs professionnels des musées et du marché de l'art. Pour 2015, nous préparons un échange en Master et un échange doctoral ».
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