Jardins remarquables en région
La région Occitanie possède, en 2022, 43 parcs et jardins labellisés "Jardin remarquable".
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Trois grandes tendances caractérisent les 43 jardins remarquables d'Occitanie
Les parcs thématiques, arboretums, pépinières
Au parc aux bambous de Lapenne (Ariège), les espèces principales sont les bambous et les graminées dans un environnement mettant en scène la thématique du temps. En un jeu d’ombre et de lumière, la bambouseraie propose une collection exceptionnelle de plus de 200 variétés, entretenues par ses propriétaires.
La bambouseraie de Prafrance à Générargues (Gard), ouverte au public depuis 1953, a été créée en 1856 par Eugène Mazel. Le domaine de Prafrance structure le parc avec les allées qui rayonne vers lui, dont la grande allée de séquoias alternant avec des bambous géants. D'autres plantations historiques (micocouliers, ginko biloba, cèdres, chamaecyparis) se mêlent à la collection de bambous classée avec le label CCVS (conservatoire des collections végétales spécialisées). Le village laotien met en valeur les possibilités de construction en bambou tandis que la Vallée du Dragon composée en 2000 par Erik Borja apporte une note contemporaine. Le jardin de l'eau a été refait en 2014 avec accessibilité pour les personnes à mobilité réduite et de nombreuses installations artistiques animent en permanence les lieux.
Autre parc thématique, la Palmeraie du Sarthou à Béthous (Gers) se décline autour du thème du palmier et des plantes exotiques, et présente aussi un verger conservatoire d’arbres fruitiers de Gascogne. C’est encore la passion des propriétaires qui fait glisser le lieu d’une occupation de loisir à une complète activité professionnelle depuis près de 25 ans.
À La Romieu, l’arboretum de Coursiana (Gers), œuvre d’un botaniste émérite, Gilbert Cours-Darne, a été agréablement augmenté de plusieurs jardins thématiques par ses nouveaux propriétaires. La collection des 700 essences rares d’arbres et d’arbustes en est l’attraction principale et a reçu de nombreux prix qui en reconnaissent la valeur internationale.
Enfin à Giroussens, le jardin des Martels (Tarn) se déploie dans une succession de plans où l’eau joue un rôle important. Tous les types de jardins y sont représentés de façon à mettre en scène plus de 2 500 variétés de plantes qui sont disponibles dans la pépinière attenante.
Tous ont été créés grâce à la connaissance, au goût de la composition mais surtout à la passion pour les plantes de leurs propriétaires. Les mises en scène présentées se déclinent soit sur le thème d’une ou plusieurs essences végétales, soit sur le thème d’une collection.
Les parcs classiques, réguliers ou irréguliers
À la française
Parmi les lieux inspirés du jardin à la française, le jardin de l’Évêché de Castres (Tarn) a des plans attribués au maître en la matière, André Le Nôtre. Il a su au fil des siècles en conserver toutes les subtilités. C’est pourtant sur une parcelle petite et irrégulière que l’archevêque de Castres, Auguste de Maupéou, décide de planter son jardin régulier : l’axe du jardin est légèrement décentré, le bassin circulaire, apparemment centre de la composition, est reculé ; les parterres de broderies sont modelés en creux ; enfin, l’allée de tilleuls, parallèle aux parterres, masque la déformation de la rive. Tous ces effets visuels, destinés à augmenter l’effet de perspective depuis le bâtiment surélevé, sont le résultat de l’heureuse application des recherches de l’époque sur la géométrie paysagère.
Le jardin du palais de la Berbie à Albi (Tarn) revendique lui aussi ses origines régulières dans cet espace si particulier que constituent les terrasses du palais de la Berbie. Ces jardins, insérés dans l’ancien palais épiscopal, fermés par la courtine du XIVe siècle, sont le fruit de la transformation d’un lieu à vocation militaire et de la volonté de deux archevêques d’Albi, sous le règne de Louis XIV. Au début du XXe siècle, sacrifiant au renouveau du jardin régulier alors en vogue à l’époque, c’est un dessin d’arabesques de buis que l’on choisit pour ce lieu.
À Montpellier (Hérault), le château de Flaugergues offre un jardin régulier « à la française » devant le château du XVIIe siècle avec des parterres de buis taillés et un bassin central. La grande allée latérale plantée d’oliviers surplombe le parc paysager créé au XIXe avec orangerie, collection de bambous, orangers des Osages, palmiers dont un remarquable Washingtonia Filifera. L'approche pédagogique est privilégiée, jardin des sens, spirale écologique… dans ce lieu de réception et d'animations.
À Margon (Hérault), le château est enclavé dans le village et le jardin régulier a été repris en 1980 après avoir été délaissé au XIXe siècle : un grand parterre de pelouse a été planté au droit de la façade et des terrasses, il est bordé d’une haie taillée assez bas et de grands arbres limitant la vue en face et coté ouest. Il adopte l'aspect très structuré des jardins italiens : allées rectilignes bordées de lauriers roses, cyprès en colonnes, topiaires en lauriers sauce, hibiscus, remarquable pergola de grenadiers...
Au château de Pennautier (Aude), le jardin a été recréé en 1935 par les propriétaires en restituant le grand axe central et les parterres réguliers devant le château visibles sur le plan de 1768 tout en gardant l’allée courbe avec les bosquets marquant les limites du parc paysager aménagé au XIXe siècle, créant ainsi un jardin de style mixte à la mode au début du XXe. Les grandes pelouses sont laissées en prairies enherbées progressivement ornées de vivaces et de graminées. Elles se poursuivent par des vignes jusqu’aux limites boisées, dont les bosquets de cèdres bicentenaires sont les plus remarquables.
Le jardin de la Fontaine de Nîmes (Gard) créé au XVIIIe siècle sur un sanctuaire antique est le plus ancien jardin public européen. Il se compose de deux parties bien distinctes : un axe central qui structure un jardin régulier et plat autour des vestiges romains et un aménagement romantique sur les pentes de la colline plantée au début du XIXe sur le Mont Cavalier : les cheminements au milieu des pins d'Alep, chênes verts, cyprès et autres végétations méditerranéennes permettent de découvrir différentes mises en scène : grotte en rocaille, place du cèdre, emplacement de l'ancien théâtre antique...
Dans la lignée des jardins classiques, les jardins de l’abbaye de Combelongue à Rimont (Ariège), réguliers et juxtaposés, bien que de création récente, évoquent l’histoire de l’art des jardins du XIIe au XVIIIe siècle : médiéval, renaissance, classique, théâtre de verdure, verger. Les espèces botaniques acclimatées ou indigènes ont été choisies ou maintenues en place pour leur adaptation au sol et au climat. Enfin, depuis les jardins, la vue sur le paysage environnant est orientée grâce à une attention particulière apportée à la taille des végétaux extérieurs. L'abbaye est inscrite au titre des Monuments historiques depuis 2007.
De la même manière, les jardins du château de Bournazel (Aveyron) reconstituent les jardins Renaissance, tel qu'ils auraient pu être pensés dès la construction du château. Les plantes introduites aujourd'hui font l'objet d'un programme expérimental de mise en culture de plantes connues et utilisées au XVIe siècle et adaptées au climat local.
Paysagers
Même si les collections de plantes et d’arbres du monde entier du jardin Massey de Tarbes (Hautes-Pyrénées) font plutôt penser à un parc thématique, son dessin et l’intention de son créateur le rattachent plutôt au parc paysager et romantique cher au XIXe siècle. La belle orangerie de fer et de verre (1880), constituée d’une serre à palmiers, d’une serre chaude et d’une autre tempérée est occupée aujourd’hui par des plantes succulentes. Les allées sont jalonnées d’une statuaire de la même époque et permettent de joindre les différents points d’attraction du site : musée, kiosque, buvette, cloître, orangerie…
À Albi encore, le parc Rochegude (Tarn) romantique et paysager, rassemble tout ce que peut contenir le parc privé d’un amateur féru de botanique. Il est composé de deux parties bien délimitées dont la dépression naturelle a été utilisée pour marquer la différence de style : régulière et plate d’un côté, vallonnée et d’un effet plus naturel de l’autre.
À Toulouse, les jardins du Grand Rond et Royal, retravaillés dans le cadre de la rénovation urbaine mise en œuvre depuis 2016, ont su conserver les caractéristiques des jardins du Second Empire (palette végétale, éléments de décoration et mise en espace) tout en s'adaptant aux contraintes de l'ouverture au public.
À l'abbaye de Fontfroide à Narbonne (Aude), une roseraie a été créée en 1990 au sud de l'église à l'emplacement d'un verger et de l'ancien cimetière des moines : les massifs sont délimités par des buis et rythmés de cyprès de Florence et de mûriers blancs. Les jardins en terrasses créés à la fin du XVIe siècle et repris au XIXe offrent une promenade dans un sous-bois méditerranéen ponctuée de divers jardins thématiques évoquant le Moyen-Âge tout en offrant de belles vues d’ensemble sur l'abbaye et le site environnant.
À Saint-Victor-des-Oules (Gard), le parc du château créé à la fin du XIXe siècle par Léonce Pascal, maire, député et conseiller général a été longtemps délaissé, y compris la grande orangerie, puis repris par de nouveaux propriétaires en 2013. Le paysagiste Emmanuel de Sauveboeuf a conservé les grandes allées bordées d'arbres et a ajouté une allée de cyprès et un labyrinthe de 1 200 oliviers pyramidaux avec un théâtre de verdure de 250 places créé par Frédéric Sichet. Le parc comprenait aussi des grottes, bassins et rivière serpentine remis en eau. Il abrite une collection permanente de sculptures originales monumentales en grès et argile.
À Villeneuve-lès-Avignon (Gard), l'abbaye Saint-André possédait de beaux parterres réguliers avant sa vente comme bien national et sa démolition partielle. Elle est rachetée par Gustave Fayet en 1916 et confiée à Elsa Koeberlé et Genia Lioubov qui restaurent les jardins du bas en 1925-1930 avec parterres de rosiers anciens en éventail, pergola et bassins. Les jardins en terrasses de style « Renaissance toscane » et méditerranéen s'étendent sur la colline avec haie de cyprès, pins et oliviers centenaires. On y jouit d'un panorama exceptionnel.
Le jardin de la Motte à Mauguio (Hérault) est implanté sur la plus grande motte castrale artificielle du sud de la France. La commune l'acquiert en 1820 et en 1890, Alphonse Goutès, architecte-paysagiste dessine le plan du jardin paysager : des allées circulaires bordées de buis et formant labyrinthe permettent d'atteindre le sommet où se trouve un ancien bassin-réservoir surmonté d'un belvédère construit en 1904. Plantations essentiellement d'essences méditerranéennes avec une grotte aménagée au bas de la pente. Les grilles ont aussi été dessinées par Goutès.
Les créations nouvelles
Dans le jardin public de Compans-Caffarelli à Toulouse (Haute-Garonne), le jardin japonais, créé en 1982, en constitue le centre et comprend lui-même un jardin zen. De conception classique orientale, cet espace offre une variété exemplaire de végétaux et de techniques d’Extrême-Orient.
À Cahors (Lot), les jardins secrets, conçus sur l’idée originale d’occuper l’espace public laissé en jachère, constituent une mosaïque de jardins publics, accessibles ou seulement visibles. Ils se découvrent en flânant dans les rues, déjà chargées d’histoire, et cette jolie balade végétale puise son thème dans la période médiévale.
Le jardin antique méditerranéen à Balaruc-les-Bains (Hérault), propriété publique, domine l’Étang de Thau en face du Mont Saint-Clair. Conçu en collaboration avec des scientifiques, 7 jardins thématiques ou cellulae forment un parcours pédagogique avec des panneaux explicatifs ou purement ludique avec pergolas de roses, bassins, végétation locale de chênes verts et pins, plantations vivrières.
À Servian (Hérault), les jardins de Saint-Adrien ont été implantés en 1988 dans d'anciennes carrières : ce site insolite et spectaculaire a permis de créer de nombreux bassins fleuris de lotus qui laissent perceptibles la vue des fronts de taille. Le parcours en pelouses et plantations de pins, amandiers, azéroliers, saules, oliviers, palmiers conduit à travers un beau fleurissement vers un jardin « italien » avec pergola et un théâtre aménagé sur le rocher. Il a été élu « jardin préféré des Français » en 2013.
Au Villaret, sur la commune de Saint-André-de-Majencoules (Gard), le jardin des Sambucs a été créé sur la pente en contrebas d'un mas. C'est un parcours atypique, créé pour flâner (prix coup de cœur des journalistes du jardin 2013), avec bassins, lotus, mare, créations artistiques en galets de la rivière toute proche, installations artistiques liées au site ; un lieu saturé mais avec espaces de repos et manifestations conviviales, le tout géré de manière écoresponsable.
À Monoblet (Gard) les jardins de Mazet ont été créés sur un domaine comprenant un mas du XVIIe siècle, un parc planté de cèdres centenaires, des cultures en terrasse, des champs, des bois et des châtaigniers. Plus de 40 plantes médicinales sont cultivées depuis 1995 en agriculture biologique sur les terrasses restaurées. Ce havre de paix jouit d'une vue exceptionnelle sur les montagnes cévenoles environnantes.
À Concoules (Gard), le jardin du Tomple se développe au pied du Mont Lozère sur des terrasses d'un mas cévenol. Conçu en 1995 dans un esprit « jardin anglais », ce jardin secret offre de riches collections d’hydrangéas, de pivoines, de plantes vivaces et surtout de rosiers, dont beaucoup de variétés anciennes. Des allées engazonnées ménagent de nombreuses surprises, mare, bassins ou sculptures ; ce lieu de rencontre est géré de manière écoresponsable depuis sa création.
Le jardin des Paradis à Cordes (Tarn) créé par deux paysagistes de renom, Eric Ossart et Arnaud Maurière, a la particularité d’occuper un terrain abrupt aménagé en terrasses. Il présente une succession d’enclos où se mêlent des inspirations persanes, andalouses, médiévales et contemporaines. Invitation à la rêverie, il fait beaucoup intervenir l’odorat, ce sens si atrophié et pourtant si ancré dans la mémoire de nos sensations passées.
Eux aussi situés sur les pentes rudes et sèches d’un coteau, les jardins de Quercy à Verfeil-sur-Seye (Tarn-et-Garonne) sont nés de la passion de leur propriétaire.
Comme pour les jardins de la Poterie Hillen à Thermes-Magnoac (Hautes-Pyrénées), le projet s’est construit petit à petit, dans une succession d’espaces juxtaposés et réfléchis, s’éloignant peu à peu de l’habitation, qui s’oublie dans ces écrins de verdure. Ces deux jardins sont une invitation à la déambulation émerveillée d’une telle maîtrise botanique. Si l’on vient dans ces lieux pour l’agencement et la beauté des essences, on y reste pour son plaisir et la sensation d’y avoir été attendu…
Pour ces créations, la riche palette végétale est mise en scène dans une approche esthétique et sollicite dans bien des cas tous les sens.
Autour d’une ancienne ferme quercynoise, le jardin de la Mothe à Salles-Courbatiers (Aveyron), malgré sa dimension, n’a rien à leur envier car l’équilibre entre minéral et végétal y paraît si naturel ! Les points de repos permettent non seulement de poser son regard sur le paysage mais aussi d’apprécier le choix des végétaux particulièrement adaptés au sol et au climat de cette partie de l’Aveyron.
Le même choix de plantes adaptées au sol et au climat difficile du Lauragais a été à l'origine du jardin d'En Galinou à Caraman (Haute-Garonne) dans une démarche écologique remarquée. Les propriétaires veulent désormais témoigner de cette construction à long terme par une transmission pédagogique à l'intention des créateurs de jardins ou des professionnels.
Enfin, le jardin de l’ancien couvent de Meyronne dans le Lot, dont la réalisation a été confiée au paysagiste Jean-Louis Bajolet, est de style paysager et romantique, au bord de la Dordogne. C’est un jardin de sous-bois qui a la particularité de rassembler des plantes de l’ère secondaire et de préserver des espèces menacées.
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