8.Le triptyque dit "du Maître de Moulins", où en est la restauration du triptyque ?
Démarrée en 2023, la restauration du triptyque du Maître de Moulins se poursuit dans les ateliers du Centre de recherche et de restauration des Musées de France (C2RMF)
Le panneau central
La restauration du triptyque est bien avancée. Concernant la couche picturale, les niveaux de réintégration ont été validés fin 2024 pour qu'ils s'accordent parfaitement avec les niveaux d'intensité des parties d'origine. L'un des seuls éléments qui restent à définir est la restauration de la mandorle, ce halo lumineux en arrière de la Vierge. Cette partie a nécessité des investigations complémentaires afin de mieux comprendre la matérialité des effets de dégradé et de transparence qui donne son caractère unique à cet élément du panneau central.
Les panneaux latéraux
Les études préalables et le décadrement des panneaux latéraux avaient montré qu'ils avaient été recoupés en partie haute et basse à une date inconnue, et que les cadres masquaient certaines parties de la couche picturale.
La Direction régionale des affaires culturelles (DRAC), en concertation avec le comité scientifique, s'est positionnée favorablement à rendre à nouveau visible les parties jusqu'alors masquées de la couche picturale.
L'étude de la genèse de l’œuvre
L’étude menée au C2RMF dans le cadre de la restauration du triptyque du Maitre a pour objectif d’appréhender la genèse de l’œuvre, notamment la phase préparatoire qui consiste à mettre en place la composition. Si des traces d’incisions, observées en lumière rasante et sur la radiographie, semblent indiquer que l’artiste a tout d’abord travaillé à partir d’un carton, c’est au stade du dessin, dit dessin sous-jacent car recouvert par la peinture, que sa démarche créative est le plus perceptible. Celui-ci est particulièrement visible sous éclairage en lumière du jour au niveau des grisailles, car la transparence de la couche picturale, qui est très fine, s’est accrue avec le temps du fait de l’augmentation de l’indice de réfraction de l’huile utilisée comme liant.
Mais ce sont surtout les images obtenues en réflectographie IR qui révèlent le dessin réalisé à sec ou au pinceau avec des matériaux riches en carbone. Elles permettent de visualiser des tracés plus ou moins légers ou accentués, le traitement des ombres et des lumières, les repentirs…et de les mettre en perspective avec l’exécution picturale, étape finale du processus créatif.
Dessin sous-jacent réalisé au pinceau. Détail du manteau de la Vierge. Réflectographie infrarouge, volet dextre fermé. © C2RMF Laurence Clivet.
Responsable de l’œuvre :
DRAC Auvergne Rhône-Alpes : Grégoire Chalier, conservateur régional adjoint
Centre de recherche et de restauration des Musées de France
Département Recherche :
Groupe Peinture
• Myriam Eveno, chimiste
Groupe Aglae+
• Eric Laval, ingénieur en charge de l’analyse par fluorescence X
Groupe Imagerie
• Clotilde Boust, responsable du groupe imagerie
• Laurence Clivet, photographe
• Alexis Komenda, photographe
• Philippe Salinson, photographe-radiologue du patrimoine
Groupe Datation
• Catherine Lavier, dendrochronologue
Département Restauration :
Filière Peinture
• Dominique Martos-Levif, ingénieure d’étude et pilote du projet
• Clarisse Delmas, chargée d’étude documentaires et copilote du projet
Département Conservation Préventive :
Régie des oeuvres
• Martina Lange-Brejon, régisseuse
Documentation :
• Véronique Reuter, documentaliste
Partenaires extérieurs
• Arcanes avec Cinzia Pasquali, Diane Marchioni, Gianluca Fratantoni, Nicoletta Rinald et Sébastien David
• restaurateurs support bois : Gilles Tournillon, Patrick Mandron , Gert Van Gerven, Daniel Jaunard.
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