Permettre à des jeunes de l’île de la Désirade, en Guadeloupe, d’accéder aux arts et à la culture : c’est tout l’enjeu du projet de Correspon’danse, association soutenue par la Direction des affaires culturelles.
La Désirade, une île rurale
L’île de la Désirade, en situation de double insularité, est éloignée des lieux de formation et de diffusion de la culture. Coût du transport maritime, contraintes horaires des navettes rendent l’accès des enfants aux pratiques artistiques difficile. L'équipe éducative et pédagogique du collège Maryse-Condé s'engage depuis plusieurs années pour favoriser la rencontre des collégiens avec des œuvres d’art et des artistes (résidences, ateliers artistiques).
Cet engagement est aujourd'hui porté le pôle relais culture, inauguré en octobre 2023. Premier pôle relais culture de Guadeloupe, il a pour vocation d'animer le territoire de l’île par des actions culturelles en temps scolaire mais aussi au-delà, à destination non seulement des élèves, mais encore de l’ensemble de la population désiradienne.
Un projet de création chorégraphique accompagne l'action d'éducation artistique
Cette belle action d'éducation artistique repose sur la création de la nouvelle pièce du collectif HEDO, "Douslèt" (mot créole qui désigne une confiserie de Guadeloupe). Le collectif HEDO explore la notion du départ « contraint » et des dissolutions qu’il provoque. Que reste-t-il quand le départ rime avec séparation, division, déconstruction, dissolution ?
Les raisons de quitter son territoire sont nombreuses, néanmoins elles se rejoignent en finalité : les changements d’États donnent lieu à des changements d’états de corps . Et c’est à cet endroit que se porte le focus : sur ce qui se passe en interne quand on doit changer d’environnement.
Le titre de la création, Douslèt, qui fait référence à une confiserie guadeloupéenne, incarne la dualité entre douceur et dureté, rigidité et friabilité, reflet des témoignages et récits confiés.
Le mot "départ" résonne singulièrement lorsque l’on vit l’insularité, comme il en va pour les élèves de la Désirade et pour les habitants de l’île. Les allers-retours, départs et arrivées rythment le temps. Ce rythme va s’intensifier pour les élèves amenés à quitter leur île dès la fin de la classe de troisième. L’embarcadère-débarcadère est le lieu de cristallisation de ces mouvements et des émotions qu’ils suscitent.
L'éducation artistique et culturelle (EAC), pour quoi faire ?
L’éducation artistique et culturelle est un ensemble d’actions au cœur des politiques du ministère de la Culture, avec pour objet la participation des enfants et des jeunes à la vie artistique et culturelle, notamment par l’accès aux œuvres et à la pratique d'une discipline artistique.
Pour Correspon'danse il s'agit de
- participer au développement de l’éducation artistique et culturelle dans ses trois composantes: pratiquer, rencontrer, connaître
- construire une collaboration entre des professionnels de la danse et des équipes éducatives : une après-midi de formation est proposée aux enseignants
- contribuer à réduire les inégalités d’accès à l’art et à la culture en apportant directement aux élèves et aux habitants des activités culturelles de qualité
- permettre au plus grand nombre d’appréhender le processus de création en lien avec la création contemporaine, et les programmes scolaires
- ouvrir à une autre vision du monde et de développer l’esprit critique de l’élève
- proposer une éducation artistique et culturelle fédératrice concernant aussi bien les enfants et les jeunes que leurs familles
- contribuer au développement artistique et culturel du territoire par la danse en inscrivant le projet dans une dynamique locale et participative (publics, établissements scolaires, structures municipales et associatives), tout en mobilisant la communauté éducative
- contribuer à fédérer les relations entre écoles, collèges, familles et population du territoire
Correspon'danse : la danse en action
Correspon’danse est une association, cofondée par Robert et Christine Top en 2001, au service de l’éducation artistique et culturelle à l’école et hors temps scolaire, pour la formation, la création et la diffusion artistiques. Son objectif est de créer des ponts entre scolaires, amateurs et professionnels de la danse, sur le territoire de la Guadeloupe et au-delà.
Soutenue par la Direction des affaires culturelles (Dac) de Guadeloupe, l’association est aussi agréée par le rectorat de Guadeloupe, la Direction régionale académique à la jeunesse, à l'engagement aux sports (Drajes) et la Caf 971.
Collectif HEDO : quatre jeunes unis par la danse
Le collectif HEDO, pour "hédonisme", c'est l'union de quatre jeunes âgés de 22 à 24 ans, danseurs, interprètes et chorégraphes guadeloupéens : Lisa Ponin, Kenyah Stanislas, Mickaël Top et Naomi Yengadessin.
Valoriser la diversité en unité, favoriser l’expression par la danse et créer en complicité sont quelques unes des missions qui tiennent à cœur ces artistes engagés.
Ils ont fait le choix de s’ancrer sur leur territoire afin de développer et de faire rayonner l'art de la danse. Au fil des ans, ils ont su créer leur propre langage chorégraphique, qu’ils souhaitent aujourd’hui partager en Guadeloupe et au-delà. Différents projets les animent, notamment la diffusion de leurs créations chorégraphiques et l’enseignement de la danse à l’école à travers des projets d’éducation artistique et culturelle.
Formés par l’association Correspon’Danse, ils ont bénéficié d’un parcours éducatif artistique par la danse qui valorise rencontres, échanges et partage. Aujourd'hui ils s'efforcent de transmettre à leur tour leur passion de la danse à travers des actions d'éducation artistique avec les élèves de la Guadeloupe en parallèle de leurs créations chorégraphiques.
Développée par l'association Correspon'danse dans le cadre du pôle relais culture, cette action d'éducation artistique et culturelle a donné lieu à la réalisation d'un documentaire réalisé par Marvin Fauchi, qui est un beau témoignage de ce que l'EAC apporte aux enfants.
Visionnez ce documentaire sur la plateforme youtube
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