Les Hautes-Alpes - Territoire de frontière, carrefour d’influences
› Une terre de constrastes
Le département des Hautes-Alpes est issu, avec l’Isère et la Drôme, du découpage en 1790 de l’ancienne province du Dauphiné. Ce territoire de montagne est traversé par de profondes vallées glaciaires qui séparent de grands massifs alpins (Pelvoux, Ecrins, Thabor, Viso) et pré-alpins (Dévoluy, Baronnies). La rigueur du climat des Grandes Alpes est tempérée au sud par l’influence du climat méditerranéen et, localement au nord, par l’exposition très favorable de certains versants qui a permis de cultiver des terres parfois situées à plus de 2000 mètres d’altitude. Ces contrastes s’expriment dans l’implantation du bâti et dans des formes architecturales parfois très différentes d’une vallée à l’autre. La diversité des paysages et des traditions montagnardes est la première richesse des Hautes-Alpes dont le territoire, monumental en lui-même, forme le réceptacle d’un patrimoine culturel spécifique.
› Entre Dauphiné et Provence
Les vallées qui traversent ce territoire donnent accès aux principaux cols des Alpes du Sud (Lautaret, Montgenèvre, Traversette, Agnel, Vars) et font du Haut-Dauphiné un lieu de passage ancien. La via cottia per alpem qui prolonge, depuis Gap, la via Domitia, traverse tout le département jusqu’au col de Montgenèvre, reliant la Provence au nord de l’Italie. Les principaux centres urbains du département, Tallard, Gap, Chorges, Embrun et Briançon, sont implantés sur son parcours.
Territoire de confins, les Hautes-Alpes sont à l’articulation de la Provence et du Dauphiné. Les vallées voient passer les troupes tout au long des guerres de religions (XVIe siècle), des conflits avec la Savoie (fin XVIIe siècle), puis des guerres de succession d’Espagne et d’Autriche (XVIIIe siècle). En 1713, le Traité d’Utrecht stabilise la frontière sur les crêtes naturelles des Alpes (limite physique entre les bassins de la Durance et du Pô). Les défenses militaires sont toutefois renforcées sans interruption de la fin du XVIIe au milieu du XXe siècle.
Les Hautes-Alpes sont riches d’un important patrimoine militaire, civil et religieux, autant que d’un patrimoine rural et vernaculaire* qui témoigne du dynamisme des communautés montagnardes et des traditions agropastorales. Ce patrimoine culturel, ainsi que les paysages qui en sont l’écrin, fondent l’identité du département.
* vernaculaire : qualifie l’architecture traditionnelle propre à une région
Partager la page