Seul le prononcé fait foi
Monsieur le Préfet de la Moselle, cher Laurent TOUVET,
Monsieur le Maire de Volmunster, cher Jean-Michel HECKEL,
Monsieur le Président de la communauté de communes du Pays de Bitche et Vice-Président du conseil départemental de Moselle, cher David SUCK,
Mesdames et Messieurs les Parlementaires,
Madame la Conseillère régionale en charge de la Culture, chère Martine LIZOLA,
Mesdames et Messieurs les Élus,
Monsieur le Directeur régional des affaires culturelles, cher Alexis NEVIASKI,
Monsieur le Directeur de l’École nationale supérieure des arts décoratifs, cher Emmanuel TIBLOUX,
Mesdames, Messieurs,
Chers amis,
C’est un grand plaisir d’être à vos côtés aujourd’hui pour découvrir tout ce que vous faites ici, au Moulin d’Eschswiller à Volmunster et dans tout le territoire du pays de Bitche.
Et un grand plaisir surtout de partager avec vous ce nouveau lancement de « Design des Territoires ».
En janvier dernier, j’avais choisi de me rendre en Dordogne, à Nontron, pour lancer le premier programme, centré sur les mondes ruraux. Aujourd’hui, c’est le « Design des mondes forestiers » qui se déploie dans les Vosges – j’ai même envie de dire qui se déploie évidemment dans les Vosges, où l’on sait mieux que personne la beauté et l’importance de nos forêts.
Je vois que « Design des Territoires » avance et il y a quelque part le sentiment de voir la boucle se boucler ! Nous avons généralisé et décliné le programme sur cinq typologies de territoires différents, en majorité des territoires ruraux.
Depuis la rentrée, nous avons les « mondes littoraux » en Bretagne, les « mondes montagneux » dans le Massif central, mais aussi les « mondes urbains » en Île-de-France ou les « mondes insulaires » sur l’île de La Réunion.
À chaque fois c’est la même démarche, basée sur l’écoute des besoins des territoires et de leurs habitants. C’est cela qui explique que l’on décline le dispositif, type d’espace par type d’espace, pour mieux reconnaître leur singularité et leurs atouts respectifs.
Et c’est ensuite une action concertée du ministère de la Culture, celle de la DRAC, dont je salue d’ailleurs l’énorme travail dans toute la Région Grand Est, mais aussi celle de l’École nationale des arts décoratifs, et je salue aussi le travail et l’engagement d’Emmanuel Tibloux.
Et surtout, c’est une action qui est menée aux côtés des collectivités territoriales et de leurs élus. Il était hors de question de rejouer les mauvaises habitudes de projets pilotés depuis Paris avec des logiques verticales et descendantes.
Monsieur le président de la communauté de communes du Pays de Bitche, je veux saluer votre travail, votre engagement et je dirais même votre enthousiasme lorsque je vous ai proposé d’accueillir ce programme. Et l’accompagnement financier que vous portez, avec le Conseil départemental et le Conseil régional, c’est la démonstration que ce programme, vous l’avez fait vôtre.
Avec « Design des Territoires », on a chaque fois un vrai partenariat avec beaucoup d’écoute, et je dirais même beaucoup d’humilité, et d’abord de la part de ceux qui ne vivent pas sur le territoire.
Et lorsque j’écoutais le Premier ministre présenter sa feuille de route la semaine dernière et dire toute l’importance qu’il entend donner à l’écoute, au respect, à la construction de vrais partenariats avec les collectivités territoriales, j’avoue que c’est un peu à vous que je pensais !
Cette philosophie, c’est d’ailleurs celle que j’ai voulu donner à mon action depuis le premier jour de ma nomination comme ministre de la Culture, lorsque j’ai lancé le Printemps de la ruralité et le plan d’action qui en est issu.
Le Printemps de la ruralité, c’était d’abord donner la parole aux 22 millions de nos compatriotes qui vivent en ruralité. Et ils ont été au rendez-vous, avec plus de 35 000 connexions et des contributions venues de toute la France.
Ils nous ont dit d’abord la richesse de leur vie culturelle, l’importance de notre réseau de bibliothèques, de salles de cinéma, de structures culturelles labellisées.
Ils nous ont dit aussi l’importance essentielle du patrimoine de proximité, qui est pour beaucoup le tout premier accès à la culture, et la première occasion de se sentir fier, de se sentir appartenir à quelque chose qui est plus grand que nous, qui nous dépasse et qui nous réunit.
Et puis ce patrimoine, notamment notre patrimoine religieux, c’est là aussi où l’on peut aller assister à un concert, chanter dans une chorale, écouter une conférence, comme on peut le faire aussi dans les cafés, dans les salles communales, dans les tiers-lieux.
Parce que c’est un autre message essentiel que nous ont dit nos compatriotes qui vivent en ruralité : il y a dans ces territoires une vraie vie culturelle qui est riche, qui est festive, qui est absolument passionnante et qui passe pourtant bien trop souvent en dessous des radars des pouvoirs publics.
Les territoires ruraux ne manquent pas de vie culturelle, ils manquent de considération, ils manquent d’écoute et ils manquent de soutien. Et le plan Culture et ruralité se veut une réponse à ces demandes.
À côté de son soutien indispensable à toutes les formes de création qui est dans son ADN depuis toujours, le ministère de la Culture doit aussi soutenir en ruralité les pratiques artistiques et culturelles des habitants telles qu’elles existent déjà et telles qu’elles méritent d’être soutenues.
Je pense par exemple à tous ces projets de pratiques culturelles festives et collectives qui sont ancrées dans les territoires, à toutes ces fanfares, tous ces comités des fêtes, tous ces collectifs de danse et de musique qui jouent un rôle crucial dans tous les villages de France.
Je pense aussi aux festivals qui mènent des actions de proximité tout au long de l’année, aux nombreux projets d’accueil d’artistes qui viennent directement dans les territoires.
Je pense aussi à la reconnaissance que nous devons à notre Patrimoine culturel immatériel, qui est tellement riche en ruralité. Je veux donc qu’une cérémonie nationale soit organisée chaque année pour le mettre à l’honneur. La première aura lieu dans quelques semaines.
Je ne vais pas entrer dans le détail des 23 mesures que j’ai annoncées, ni même dire tout ce qui a déjà été fait. Mais je veux tout de même dire qu’aujourd’hui, ce plan d’action est d’ores et déjà lancé, avec 14 millions et demi d’euro fléchés en 2024.
À ma demande, le CNC est venu soutenir 114 circuits associatifs de cinéma itinérant.
Les DRAC se sont mobilisées, par exemple pour mettre en place des résidences d’artistes dans presque tous les départements de France. J’aurai d’ailleurs le plaisir d’en voir une dans quelques heures à Bouxwiller, qui a été lancée dans le cadre de l’été culturel.
Nous avons lancé par ailleurs le volet « Villages en fête », avec plus de 120 initiatives identifiées et soutenues.
Nous avons poursuivi les contrats départementaux lecture, en soutien des bibliothèques, et nous travaillons aussi au déploiement et renforcement de 100 artothèques, en même temps que nous continuons de soutenir les radios associatives, dans l’hexagone comme en outre-mer.
Mesdames et Messieurs, je peux vous assurer que le ministère de la Culture est en ordre de marche. Et je suis déterminée à avancer encore. Vous me connaissez, vous pouvez compter sur moi !
Et je veux d’ailleurs terminer sur un point qui m’est particulièrement cher : c’est la participation de nos établissements publics nationaux à ce plan. J’insiste là-dessus : la culture en ruralité nous concerne tous.
Et dès aujourd’hui, un certain nombre d’actions sont menées en ce sens. J’attends que chacun définisse une vraie stratégie territoriale, qui doit se mettre en œuvre en coopération étroite avec les DRAC en région et avec nos collectivités locales. Je pense par exemple au nouveau programme lancé par le musée d’Orsay, « 100 œuvres qui racontent le climat », qui permettra à des musées territoriaux de bénéficier de prêts d’œuvres exceptionnels dès le printemps prochain.
J’insiste encore sur ce qui est pour moi l’essentiel : les Français qui vivent en ruralité n’ont jamais vécu dans un désert culturel. Dire cela, c’est totalement passer à côté de la réalité des choses, en plus de se montrer méprisant. La culture en ruralité n’a pas attendu le ministère de la Culture. En revanche, elle a besoin d’être reconnue et accompagnée.
Et je serai au rendez-vous, parce que, quelle que soit notre place, nous partageons les mêmes objectifs.
Que l’on soit un élu qui se bat pour restaurer son clocher, un propriétaire privé qui se démène pour ouvrir son monument historique au public, un groupe de jeunes artistes qui a des envies et des idées pour animer des lieux de création et aller à la rencontre des habitants, ou que l’on soit ministre de la Culture, c’est toujours le même idéal.
C’est avoir la conviction que plus de culture, c’est plus de fraternité.
Je vous remercie