Seul le prononcé fait foi
Monsieur le Président du Conseil d’administration de l’Opéra national de Paris, cher Jean-Pierre CLAMADIEU,
Monsieur le Directeur général de l’Opéra national de Paris, cher Alexander NEEF,
Monsieur le Président de l’AROP et Directeur général de BNP-PARIBAS, cher Jean-Laurent BONNAFE,
Monsieur le Président des activités Mode de CHANEL, cher Bruno PAVLOVSKY,
Monsieur le Directeur général de la Création artistique, cher Christopher MILES,
Mesdames et Messieurs les élus,
Mesdames et Messieurs,
Entre la France et l’Opéra, il y a une histoire riche, longue, indissociable. Une histoire que l’Opéra national de Paris écrit depuis 350 ans et, avec elle, c’est une certaine idée de la France qui se déploie et surtout une certaine idée de sa culture.
Chaque saison, plus de 2 millions de spectateurs s’émerveillent devant les 375 représentations ou viennent admirer le Palais Garnier. Indéniablement, l’Opéra de Paris est l’une des plus grandes institutions lyriques, chorégraphiques - mais aussi patrimoniale – du monde.
L’Opéra rayonne par son exigence comme par son excellence. Or l’exigence et l’excellence, aussi immuables soient-elles, riment parfois avec distance. Disons-le clairement : l’Opéra est un art qui parfois intimide, l’Opéra est un lieu qui impressionne.
Dès lors, l’Opéra national de Paris a une mission clé : présenter le meilleur de la création artistique tout en étant un lieu ouvert, populaire et accessible à tous.
Cette idée de démocratiser la Culture, de donner accès à l’art au plus grand nombre, c’est d’ailleurs l’ambition que porte le Président de la République depuis le début de son mandat et pour laquelle je me suis pleinement engagée. Cette idée s’est traduite concrètement : les moyens alloués à la Culture ont augmenté d’1,4 milliard d’euros depuis 2017. Jamais, la Culture n’avait eu une place aussi importante dans notre pays.
Cette idée s’est aussi traduite par de grands projets culturels qui marqueront le siècle à venir.
Après le chantier emblématique de Notre-Dame, après le lancement d’une Nouvelle Renaissance pour le Louvre, c’est au tour de l’Opéra national de Paris de se transformer à l’aune des défis auxquels il fait face.
Tous ces projets structurent une ville autant qu’ils fédèrent notre pays et ils font, plus que jamais, du ministère de la Culture un ministère régalien.
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Avec « Nouvelle ère, nouvel air », c’est un projet de transformation inédit, voulu par le Président, qui nous réunit. Un projet total qui concernera les quatre sites de l’Opéra : le Palais Garnier, Bastille, les Ateliers Berthier et l’Ecole de Danse.
En effet, l’Opéra de Paris est riche d’un patrimoine inestimable : un patrimoine artistique mais aussi un patrimoine bâti. L’Opéra Bastille, en est d’ailleurs un symbole éclatant.
De fait, l’enjeu est désormais de protéger cet écrin, de garantir la pérennité de la création, de la transmission et de l’accueil des publics.
En ce qui concerne Bastille, ce lieu n’a connu aucune rénovation d’ampleur depuis son inauguration, il y a près de 40 ans. Il est donc indispensable de réaliser les travaux nécessaires au bon fonctionnement du site. Les plus urgents ont déjà été engagés, je pense à la rénovation de la toiture, des verrières ou encore des réseaux de sureté.
Ensuite, il s’agit de permettre à l’Opéra Bastille de continuer à offrir des créations d’exception avec toujours la même exigence.
Cela implique de moderniser les équipements scéniques qui sont d’origine et donc vieillissants. Machinerie, son, lumière, vidéo : les équipements de Bastille seront rénovés comme le sera la cage de scène du Palais Garnier. Les Ateliers Berthier et l’Ecole de Danse, eux aussi seront repensés.
Donner les moyens à la création c’est aussi veiller aux espaces de travail des équipes et des artistes, qui seront réhabilités.
Aussi, je le disais, l’ambition de cette modernisation, c’est aussi celle de l’ouverture. Et s’ouvrir à tous les publics, c’est d’abord s’ouvrir sur la ville.
Disons-le sincèrement, l’Opéra Bastille n’est pas un lieu ouvert sur la ville. Le grand escalier extérieur n’est pas utilisé, l’entrée du public est peu lisible. Tout cela, alors même qu’il est situé sur l’une des places les plus emblématiques et les plus vivantes de notre ville.
Faire évoluer le regard que l’on porte sur l’Opéra, c’est donc d’abord, faire évoluer le lieu qui l’accueille.
C’est aussi le sens de cette modernisation, repenser les espaces publics de l’Opéra pour transformer son image et accueillir tous les publics. En faire un lieu accessible et ouvert dans lequel on s’arrête, on vit, on découvre. Ainsi, près de 5 000 m² seront accessibles en journée à partir de 2030. De nouveaux espaces seront aménagés pour des ateliers, des expositions, des évènements et de nouvelles activités culturelles et artistiques.
Au fond, l’Opéra deviendra un lieu ancré dans la ville et dans le quotidien des Parisiens comme des visiteurs. En cela, il est bien question d’ouvrir une nouvelle ère, non seulement pour l’Opéra mais pour le quartier tout entier. En transformant l’Opéra, on retisse le lien entre la Place de la Bastille et l’entrée du lieu et on le connecte davantage avec le Faubourg Saint Antoine, quartier historique des métiers d’art.
Et Bastille – avec ses ateliers de peinture et de sculpture, ses menuisiers, ses couturiers…, c’est aussi les métiers d’art !
Ce lien à la ville s’inscrit également dans l’ambition de rendre ce projet exemplaire en termes de responsabilité environnementale. Végétalisation, panneaux photovoltaïques, sobriété énergétique : Ce sont aussi des chantiers qui s’inscrivent dans leur temps et qui seront fidèles à nos objectifs communs en matière de transition écologique et de performance environnementale.
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En ce qui concerne le Palais Garnier, les travaux de sa mythique façade, qui à elle toute seule incarne l’ADN même de Paris, se poursuivront. Les visites du Palais seront maintenues, de même que les activités culturelles de l’Opéra durant toute la durée des travaux.
Le lien constant avec les publics, même en période de travaux, c’est un point essentiel. Si ce projet inédit nécessitera des fermetures temporaires des salles, j’ai demandé à l’Opéra de faire du temps du chantier un temps de partage par une programmation hors les murs. Représentations, ateliers, rencontres avec les artistes… L’Opéra de Paris doit rester ouvert !
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Evidemment, ces chantiers sont d’une ampleur sans précédent. Ils sont structurant pour l’avenir de l’Opéra de Paris, comme pour l’avenir de ce qui fait la Culture en France. Je n’ignore rien du contexte budgétaire qui est le nôtre. Dans cette période, nous avions un impératif, innover pour financer différemment un projet, qui je le dis, est indispensable.
Un travail conséquent a été réalisé par les équipes de l’Opéra, du ministère de la Culture et de l’AROP pour garantir sa soutenabilité et son financement.
Rendre ce grand projet possible est un impératif que nous nous devons, collectivement : ce projet d’intérêt général est un investissement pour les générations futures grâce à une alliance forte entre l’État, l’Opéra et les partenaires privés.
Je tiens à saluer la mobilisation inédite des mécènes, elle démontre le rôle que peut et que doit jouer la société civile dans le financement et dans le rayonnement de la Culture. Porté par l’AROP ce soutien actif reflète une volonté partagée : préserver un patrimoine d’exception tout en favorisant la création, l’innovation et l’accès de tous à la culture et aux arts.
CHANEL, Mécène d’Exception des Travaux de l’Opéra national de Paris, BNP PARIBAS et la Fondation BNP PARIBAS et Thierry DEAU sont déjà engagés aux côtés de l'Opéra pour ce projet historique. Je veux ici leur rendre un hommage appuyé et sincère.
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Mesdames et Messieurs, nous ouvrons donc une nouvelle ère pour un nouvel air. Cela commence dès aujourd’hui et je suis fière de vous annoncer le lancement, cet automne, d’un concours d’architecture pour repenser les espaces publics de Bastille.
C’est une première et belle étape de l’ambition que nous portons collectivement, avec vous tous, et au service de tous.
Je vous remercie.