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Publié le 3 juin 2014

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Discours

Discours de Franck Riester, ministre de la Culture, prononcé à l’occasion de la cérémonie de remise des insignes de Commandeur de l’Ordre des Arts et des Lettres à Alejandro González Iñárritu, mardi 21 mai 2019

Monsieur le président, cher Pierre Lescure,

Monsieur le délégué général, cher Thierry Frémaux,

Mesdames et messieurs,

Chers amis,                                                                            

Señor presidente, querido Alejandro,

 

Trataré de no ser demasiado largo, porque sé que usted todavía tiene muchas películas para ver[1]…

C’est un immense plaisir, pour nous tous, de vous compter parmi nous, depuis déjà une semaine.

Et c’est un immense plaisir, pour moi, de pouvoir vous décorer ; de pouvoir vous rencontrer. 

Pour être tout à fait honnête, c’est aussi un peu déconcertant : car, lorsqu’on a vu vos films, on ne s’attend pas à ce que leur réalisateur soit aussi enjoué, aussi enthousiaste, et aussi drôle que vous l’êtes !

Plus sérieusement, cher Alejandro…

Nous les aimons, vos films.

Nous les aimons, parce qu’ils nous aident à nous sentir un peu plus vivants.

Ils sont souvent éprouvants, souvent intenses ; hantés par la souffrance, la culpabilité, l’obsession de la perte.

Mais il y a dans vos personnages cet optimisme de ne jamais céder au désespoir.

L’optimisme, même au plus profond de l’abîme, de toujours chercher à remonter ; à transformer cette perte ; de parvenir à vivre avec.

Aujourd’hui, en vous témoignant la reconnaissance de la France, nous célébrons un monument du cinéma.

Nous célébrons votre œuvre. Votre regard. Votre parcours.

Un parcours qui commence à Narvarté.

C’est là-bas que vos grandissez, au sein d’une fratrie de 7 enfants.

Une fratrie dont vous êtes le plus jeune.

Une fratrie dont vous êtes aussi, de vos propres mots, le « mouton noir ».

Vos parents disaient : « l’enfant difficile ».

Nous, nous dirons « l’artiste. »

Épris de liberté, vous partez : par deux fois, adolescent, vous embarquez à bord d’un cargo, et traversez l’Atlantique.

Vous découvrez l’Europe, vous découvrez l’Afrique.

Vous vivez de petits boulots : vous cueillez des raisins en Espagne, et travaillez comme danseur dans une discothèque.

A votre retour, vous tentez de devenir avocat… mais ça ne prend pas.

Ce n’est pas votre voie.

Non : votre voie – au début, en tout cas – c’est la musique.

C’est la musique qui vous a donné envie de raconter des histoires.

C’est la musique qui vous a mené au Septième Art.

C’est la musique de Pink Floyd, de Yes, de Genesis, de Pat Metheny et de la Motown.

C’est la musique que vous passez sur WFM, la première radio de Mexico, où vous travaillez comme DJ et animateur, à partir de 1984, en parallèle de vos études à la Universidad Iberoamericana.

Là-bas, trois heures par jour, vous apprenez à captiver un auditoire.

Vous leur racontez des histoires, vous leur passez des disques : vous les gardez avec vous, par la force de votre imagination, par la force de la musique.

Progressivement, vous gravissez les échelons, jusqu’à diriger la radio. 

A l’époque, dès que vous entendez le mot « musique », vous signez.

En plus de la radio, vous êtes guitariste dans un groupe : Noviembre Uno.

Promoteur de concerts, vous faites venir Rod Stewart à Querétaro.

Et déjà, vous mettez un pied dans le monde du cinéma, en composant des B.O.

Vous en mettez un deuxième en rejoignant Televisa, puis en fondant Zeta Films, en 1991.

Vous produisez des courts-métrages, des publicités : vous les écrivez, vous les filmez, vous les montez, vous les diffusez à la télé.

Vous apprenez une technique.

Vous apprenez des langages : celui de la télévision, et celui des acteurs. Car au même moment, vous étudiez le théâtre, pour savoir comment leur parler.

Il est un autre langage que vous voulez parler. C’est celui du cinéma.

Alors, fort de toutes ces expériences, à la fin des années 90, vous vous lancez.

Après 36 réécritures, vous avez un scénario.

Votre perfectionnisme a payé, car la suite, on la connaît :

-       Vous présentez Amours Chiennes ici, en 2000, à la Semaine de la critique, et vous remportez le Grand Prix ;

-       Gael García Bernal devient une star ;

-       Et vous, vous partez aux Etats-Unis, tourner avec les plus grands acteurs de la planète.

Pendant deux films encore, vous nous montrez des destins entrelacés, des histoires mêlées, des vies inexorablement liées. Comme pour nous rappeler combien notre existence dépend de celle des autres.

Après l’avoir fait dans votre ville de Mexico, avec Amours Chiennes, vous déployez ce dispositif dans un pays étranger : à Los Angeles, avec 21 grammes ; puis à travers le monde : du Mexique au Japon, en passant par le Maroc, dans Babel.

Chaque fois, vous expérimentez :

-       Parce que le temps du deuil et des souvenirs n’est pas linéaire, le montage de 21 grammes ne l’est pas non plus.

-       Parce que les personnages de Babel ne se rencontrent jamais, parce qu’ils ne semblent pas habiter le même monde, chacune des histoires est tournée avec une caméra différente, avec une pellicule différente, pour conférer à chaque segment sa propre esthétique, sa propre texture.

Et, si vos films suivants n’adoptent plus cette structure chorale, vous cherchez toujours de nouvelles manières de raconter, d’émouvoir, de construire votre récit.

Vous voyez le cinéma comme un océan ; un espace d’expression infini.

Mais nous avons encore pied. Nous sommes encore sur la plage. 

Vous, cher Alejandro, vous essayez de vous en éloigner.

Dépeindre la réalité vous intéresse moins qu’explorer nos émotions, nos sensations, la vie telle que nous en faisons l’expérience, dans ce qu’elle a d’intime, de spirituel.

Selon vous, on essaye trop de rationaliser les films, de les comprendre, de les intellectualiser.

Alors qu’il faudrait davantage les vivre.

Vous vous attachez à déconstruire cette attente :

-       Par le montage éclaté de vos trois premiers films, que j’évoquais.

-       Par la réalité virtuelle, que vous expérimentez avec Carne y Arena.

-       Par le rythme effréné de Birdman, que vous pensez comme du jazz. Antonio SANCHEZ en a composé la bande originale avant le tournage, de manière à calquer les répliques sur le rythme de la musique qui les accompagne.

-       Par la rareté des dialogues dans The Revenant.

Si Birdman était du jazz, The Revenant relève plus de la peinture. 

Vous ne le racontez pas avec des mots, mais avec des images et des sons. Vous aimez à dire que la lumière, les silences et les bruits de la nature parlent plus que n’importe quel dialogue.

Alors vous partez le tourner dans les terres reculées de l’Alberta, vierges de toute trace laissée par l’homme.

Seulement, sur place, rien ne se passe comme prévu : le froid s’avère polaire ; la lumière naturelle ne vous laisse que 90 minutes de tournage par jour ; la neige ne tombe pas assez vite, et fond trop vite, et vous oblige à aller filmer en Argentine ; le tournage s’éternise ; et le budget explose.

A la manière de Fitzcarraldo, d’Apocalypse Now, ou de Cléopâtre, on aurait bien pu ne jamais voir le résultat.

Mais, comme Herzog, Coppola et Mankiewicz, vous avez tenu bon.

Vous avez résisté. Vous n’avez pas cédé.

Vous saviez où vous vouliez aller.

Et vous connaissiez le prix à payer, si l’on veut créer ; si l’on veut marquer le temps de son empreinte.

Tout cela, cher Alejandro, ne fait qu’ajouter à votre légende.

Alors merci.

Merci pour votre capacité à tout donner pour la beauté de l’art.

Merci pour tout ce que vous avez donné au cinéma.

Et pour tout ce que ce que vous lui donnerez encore.

 

Cher Alejandro,

Dans The Revenant, le personnage incarné par Leonardo DiCaprio adresse à son fils une phrase à la fois belle et terrible… Il lui dit :

« They don’t hear your voice ; they just see the color of your face ».

Cette incapacité à communiquer, à dépasser nos différences, à voir ce qui nous rassemble : c’est aussi le cœur de Babel.

Et c’est, en un sens, le cœur de votre œuvre.

Nous ne parvenons pas à communiquer, alors même que nos vies sont imbriquées ; alors même que nos émotions sont les mêmes, peu importe la couleur, le pays, la nationalité, peu importe la richesse ou la pauvreté.

Il nous faut, pour en prendre conscience, des situations extrêmes.

C’est autour de ces situations que vous construisez vos films.

En nous les montrant, en nous les faisant vivre, en suscitant en nous des émotions partagées, vous nous rassemblez.

Vous nous donnez ce sentiment d’appartenir à la même communauté.

Je veux vous en remercier.

 

Mesdames et messieurs,

Chers amis,

Cher Alejandro,

Vous n’êtes jamais reparti de Cannes les mains vides.

À chaque fois que vous êtes venu avec un film, vous avez remporté un prix.

Pour Amours Chiennes, c’était le Grand Prix de la Semaine de la Critique ;

Pour Babel, c’était le prix de la mise en scène ;

Et pour Biutiful, celui d’interprétation masculine, pour Javier Bardem.

Cette année, c’est vous qui remettez les prix : il va donc être compliqué de vous en remettre un.

Néanmoins, je ne voulais pas déroger à la tradition…

Alors,

Cher Alejandro González Iñárritu,

Nous vous remettons les insignes de Commandeur de l’Ordre des Arts et des Lettres.

 

[1] Je vais tâcher de ne pas être trop long, car je sais qu’il vous reste encore beaucoup de films à voir…

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