Martin Bethenod constate que la scène artistique française a atteint aujourd’hui un dynamisme, une attractivité et un rayonnement qu’elle n’avait plus connus depuis les années 1960 : Paris a retrouvé un rôle central au sein du marché de l’art mondialisé, des collectionneurs prescripteurs importants ont émergé, l’initiative privée (grandes fondations et collections) s’est considérablement développée, certains artistes français ont acquis une belle présence internationale. Toutefois, la part globale des artistes de la scène française reste encore marginale au niveau mondial, et surtout l’écosystème de l’art contemporain marque des signes de fragilité et de difficulté.
Les acteurs publics et privés interrogés dans le cadre de la mission reconnaissent unanimement que le soutien à la scène française constitue aujourd’hui un enjeu crucial. Cette volonté est facilitée par l’évolution du concept même de « scène française », désormais dissociée de tout soupçon de repli nationaliste et reconnue dans sa diversité : elle rassemble les artistes qui vivent et travaillent en France, quelle que soit leur nationalité, les artistes français ou de culture française, quel que soit leur lieu de résidence, ainsi que l’ensemble des professionnels qui contribuent à leur formation, à la production, la diffusion, l’étude et la valorisation de leurs œuvres.
De la consultation menée, il ne ressort pas un besoin affirmé de créer une nouvelle structure unique. Il apparaît en revanche prioritaire d’agir sur l’existant, en renforçant les opérateurs, les réseaux et les dispositifs actuels, sans ajouter de complexité. Est identifié un fort besoin de cohérence et de meilleure articulation des acteurs existants - le Cnap, le Centre Pompidou, le Palais de Tokyo, l’Institut Français, les grandes collections et fondations privées, les écoles d’art, les galeries, etc.
15 propositions sont énoncées, parmi lesquelles une politique d’acquisition du Cnap recentrée sur la scène française, la réaffirmation du rôle majeur du Centre Pompidou pour la promouvoir (notamment à l’occasion de la célébration de son cinquantenaire en 2027), l’organisation par le Palais de Tokyo d’une grande manifestation dans l’esprit d’une triennale et la relance d’un programme de résidences et de formation de curateurs, ainsi que des initiatives ciblées à destination notamment des écoles d’art, des FRAC et des centres d’art.
Le rapport est consultable en ligne ici.