Ce jeudi 20 mars, Rachida Dati, ministre de la Culture, et Clara Chappaz, ministre déléguée chargée de l'Intelligence Artificielle et du Numérique ont annoncé plusieurs initiatives visant à soutenir l’Alliance pour les Technologies des langues (ALT-EDIC) lors de son inauguration à la Cité internationale de la langue française, au château de Villers-Cotterêts à l’occasion de la première assemblée des membres, en présence des représentants de vingt-cinq Etats-membres, d’organismes de recherche, de développeurs et d’industriels.
Depuis 2024, la France a pris la tête de cette Alliance, dont la mission est de doter l’Europe d’une infrastructure numérique commune pour soutenir le développement de l’intelligence artificielle générative. Notamment, cette organisation œuvrera pour collecter et structurer les données, afin de permettre l'entraînement et l'évaluation de modèles d'intelligence artificielle, pour les rendre performants dans toutes les langues européennes. Elle rassemble dix-huit Etats-membres et sept observateurs, mobilisés pour renforcer la compétitivité de l’Europe tout en soutenant sa diversité culturelle et richesse linguistique, grâce aux technologies des langues.
Des fonds européens pour soutenir les travaux de R&D au service de la préservation de la diversité linguistique européenne
Lors de l’inauguration, Rachida Dati et Clara Chappaz se sont félicitées du succès de l’ALT-EDIC, lauréat de quatre appels à projets du programme Europe Numérique. Grâce à cela, l’ALT-EDIC, entouré de plus d’une soixantaine de partenaires, technologiques, académiques et industriels, parmi lesquels 15 entités françaises[1], disposera de 88M€ pour les projets suivants :
- « ALTEDIC4EU » : Destiné à établir l’infrastructure numérique qui hébergera les technologies développées par le consortium (4M€) ;
- « LLMs4EU » : Destiné à développer les technologies de collecte, de mise en qualité de données et au développement de méthodologies d’évaluation de modèles. Pour faire la démonstration de ces technologies, le projet s’attachera au développement de grands modèles de langue pour cinq domaines applicatifs (énergie, télécom, tourisme, services publics, science), dans une approche ouverte qui permettra à ces technologies d’être utilisées dans différents secteurs (40M€) ;
- « OPENEUROLLM » : vise à construire de grands modèles de langage haute performance, multilingues et en accès libre, qui peuvent être perfectionnés pour les services commerciaux, industriels et publics, en s’appuyant sur les bases de données de l’ALT-EDIC ;
- « LLM-BRIDGE » : a pour objectif d’accompagner l’écosystème et notamment les jeunes pousses dans leur appropriation des grands modèles de langage.
Ces appels à projets permettront à l’Europe de développer et de maitriser les technologies des langues et être en mesure de préserver sa diversité linguistique et culturelle à l’ère de l’intelligence artificielle.
Fédérer un écosystème solide au service de la compétitivité des économies françaises et européennes dans un contexte mondial en pleine mutation
L’inauguration de l’ALT-EDIC intervient quelques jours après l’annonce de la labellisation de l’AI Factory France par le programme EuroHPC. Ce succès confirme l’excellence française en matière d’intelligence artificielle, de calcul haute performance et de données. Dans ce contexte, l’ALT-EDIC et AI Factory France ont annoncé l’ouverture de discussions en vue d’établir un partenariat visant à coordonner leurs efforts dans la collecte de données et l’octroi de puissance de calcul pour les projets d’intelligence artificielle.
Enfin, à l’occasion de cet évènement une lettre d’engagement a été signée suite à la publication d’un appel à manifestation d’intérêt pour fonder le Consortium Industriel de l'ALT-EDIC constitué de 38 entreprises dont 20 entreprises françaises[2]. Ce consortium industriel permettra aux entreprises de participer à la gouvernance de l’ALT-EDIC et de représenter les besoins du tissu économique dans la définition des orientations stratégiques de la structure.
Rachida Dati, ministre de la Culture, déclare : « Avec l’ALT-EDIC, nous œuvrons pour une intelligence artificielle qui représente la diversité et la richesse de nos langues européennes. C’est aussi la démonstration de notre volonté de voir se développer une IA fidèle à nos valeurs en particulier en matière de transparence et de respect des droits d’auteurs. »
Clara Chappaz, ministre déléguée chargée de l’Intelligence artificielle et du Numérique, déclare : « L’ALT-EDIC est une avancée majeure pour l’Europe : nous développons une infrastructure commune pour que l’intelligence artificielle serve toutes nos langues et tous nos secteurs économiques. La France est fière d’être en première ligne de cette initiative stratégique pour la souveraineté numérique européenne. »
ANNEXE 1
LISTE DES ENTITES FRANCAISES PARTENAIRES DE L’ALT-EDIC DANS LE CADRE DE PROJETS EUROPEENS DIGITAL EUROPE
o Assystem
o Centre national de la recherche scientifique (CNRS)
o Commissariat à l'énergie atomique et aux énergies alternatives (CEA)
o EDF
o Evaluations and Language resources distribution agency (ELDA)
o GENCI
o Giskard
o HubFranceIA
o Institut national de recherche en sciences et technologies du numérique (INRIA)
o Laboratoire national de métrologie et d'essais (LNE)
o LightOn
o Orange
o pleias
o Powerling
o Thalès
ANNEXE 2
LISTE DES ENTREPRISES AYANT REJOINT LE CONSORTIUM INDUSTRIEL DE L’ALT-EDIC LE 20 MARS 2025
o Airbus Defence and Space | o LightOn |
o Alpineon d.o.o. | o LINAGORA |
o Artefact | o Lingua Custodia |
o Ask Mona | o MandaNetwork |
o Babelscape Srl | o Nova Solutions Groupe (TALKR.ai) |
o Blits.ai | o ODYSAI |
o ChapsVision | o Orange |
o CiviQs | o pleias |
o EDF | o pyannoteAI |
o EIT Digital | o Qualified.technology |
o Expert.ai (Expert System Iberial Slu) | o RTV Slovenia |
o IA Formation | o TALIA.cloud |
o TILDE | o Tiscali Italia / Villanova |
o intric | o Valira AI d.o.o. |
o Jugaad s.r.l. | o Vocapia Research |
o KOFEIN DIZAJN | o Voxist |
o kpn | o XLAB d.o.o. |
o Kyutai | o Zaion |
o Le Voice Lab |
[1] Annexe 1 : Liste des entités françaises partenaires de l’ALT-EDIC dans le cadre de projets européens Digital Europe
[2] Annexe : Liste des entreprises ayant rejoint le consortium