« Qu’est-ce qui mourra avec moi quand je mourrai ? » Comme Jorge Luis Borges, Florence DELAY s’est posé cette question. Romancière, essayiste, comédienne et académicienne, elle nous a quittés à l’âge de 84 ans.
Née en 1941, Florence DELAY a d’abord étudié la littérature à la Sorbonne, avant de se tourner très tôt vers un autre art. À vingt ans, elle a redonné vie à l’un des personnages les plus illustres de notre histoire : Jeanne d’Arc, dans Le Procès de Jeanne d’Arc de Robert Bresson. À la scène comme à l’écran, elle a ensuite collaboré avec de grands talents tels que Chris Marker, Hugo Santiago, Benoît Jacquot, Michel Deville, et a travaillé sous la direction de Jean Vilar et de Georges Wilson.
Florence DELAY a aussi été traductrice et bien sûr écrivaine. Pour ses romans, elle a été récompensée tout au long de sa carrière par des prix prestigieux : le Femina en 1983 pour Riche et légère, ou encore le prix François Mauriac en 1990 pour Etxemendi, dans lequel elle a rendu hommage à ses racines.
C’était d’ailleurs l’un de ses autres traits de caractère : un attachement inconditionnel au Sud-Ouest, à son enfance passée au carrefour des Landes, de l’Espagne et bien sûr du Pays basque, de ses paysages et de son océan. Dans Un été à Miradour, son dernier roman, elle a donné à lire, par le détour de la fiction, une part de son enfance dans la région.
Élue à l’Académie française en 2010, Florence DELAY a été faite commandeure dans les ordres de la Légion d’honneur, du Mérite et des Arts et des Lettres. À la question intime qu’elle s’est un jour posée, la postérité répond : ses écrits, ses interprétations et ses multiples talents demeurent.
J’adresse mes sincères condoléances à sa famille et à ses proches.
Rachida DATI
Ministre de la Culture