Immense cantatrice dont la voix avait résonné sur les plus grandes scènes et émerveillé les publics du monde entier, Béatrice Uria-Monzon s’est éteinte à l’âge de 61 ans.
Née à Agen en 1963, elle était restée profondément attachée à sa terre natale du Lot-et-Garonne et aux racines espagnoles que lui avait transmises son père et dont elle portait la force et la chaleur jusque dans sa voix.
Formée au conservatoire de Bordeaux, puis à Marseille et enfin à l’École d’art lyrique de l’Opéra de Paris, elle avait fait ses débuts remarqués dans Les Noces de Figaro, dans le rôle de Chérubin, avant d’imposer son timbre unique et sa puissance expressive sur les plus grandes scènes internationales.
Mezzo-soprano d’exception, capable d’habiter la scène avec une intensité rare, Béatrice Uria-Monzon avait conquis les amateurs d’opéra dans des rôles tragiques d’une grande exigence vocale et dramatique, tels Charlotte dans Werther de Massenet ou Didon dans Les Troyens de Berlioz.
Mais c’est sans doute dans le rôle de Carmen, qu’elle incarna plus de deux cents fois à travers le monde, que sa légende s’était écrite. Sa voix unique, son regard ardent, son magnétisme scénique avaient fait d’elle une Carmen inoubliable, à la fois libre et bouleversante. Béatrice Uria-Monzon a marqué à jamais l’histoire de ce rôle, devenant une référence absolue pour des générations d’interprètes.
Avec elle, la France perd une voix et une artiste rare, travailleuse et humble qui laisse un vide immense sur la scène lyrique mondiale.
J’adresse mes sincères condoléances à sa famille et à ses proches.
Rachida DATI
Ministre de la Culture