A une époque où la photographie était encore un art marginal, Agathe GAILLARD avait consacré sa vie à œuvrer pour sa juste reconnaissance. Elle s’est éteinte à l’âge de 83 ans.
Née en 1941, Agathe GAILLARD avait découvert la photographie en travaillant à la librairie La Hune, boulevard Saint-Germain. Dans cette librairie-galerie qui ne comptait que 20 titres dédiés à la photo, elle avait fait la rencontre, comme une évidence, de son futur mari le photographe Jean-Philippe CHARBONNIER.
Convaincue que la photographie est un art à part entière qui doit se partager le plus largement possible, elle avait publié et vendu 600 000 cartes postales représentant les chefs-d’œuvres des grands noms de l’époque : Man-Ray, Robert DOISNEAU ou encore Willy RONIS.
Avec la ferme volonté de donner sa liberté à la photographie, elle avait ouvert en 1975 la première galerie d’art entièrement dédiée à la photographie. Plus qu’une simple galerie, le lieu été rapidement devenu l’épicentre du Tout-Paris de la photo qui s’y retrouvait pour admirer les noirs et blancs de CARTIER-BRESSON, de Jeanloup SIEFF, de Claude BATHO ou encore d’Hervé GUIBERT qui y exposa ses propres œuvres.
Sa détermination pour la reconnaissance de la photographie et des photographes lui avait permis de convaincre les collectionneurs et les institutions de considérer la photographie comme un art et les tirages comme des œuvres.
En faisant de la photo l’engagement de sa vie, Agathe GAILLARD a marqué l’histoire de la photographie en France, défendant avec passion la force des regards et le poids des images.
J’adresse mes sincères condoléances à sa famille et à ses proches.
Rachida DATI
Ministre de la Culture