Réalisateur, producteur, et véritable pionnier du cinéma maghrébin, Mohamed LAKHDAR-HAMINA s’est éteint à l’âge de 95 ans.
Né en 1930 à M’sila, dans les hauts plateaux de l’Aurès, il était le fils de paysans modestes et avait grandi dans une Algérie colonisée.
Appelé en 1958, en pleine guerre d’indépendance, il avait rejoint Tunis et la résistance. Mohamed LAKHDAR-HAMINA avait appris le cinéma sur le tas et après un stage aux actualités tunisiennes, il s’était lancé dans la réalisation de son premier court-métrage.
Dès ses premiers films, il avait imposé une voix singulière et radicalement libre pour raconter son pays. En 1967, avec Le Vent des Aurès, il avait reçu le prix de la première œuvre au Festival de Cannes.
Mais c’est en 1975, avec Chronique des années de braise, qu’il avait marqué le 7ᵉ art. En lui décernant la Palme d’or, le jury cannois avait choisi de récompenser un cinéaste du Sud, un autodidacte. À travers six tableaux puissants, il avait raconté la lente montée vers l’insurrection et la naissance de l’Algérie indépendante.
Nom indissociable du plus grand festival du monde, Cannes lui avait rendu un ultime hommage l’an dernier en projetant la version restaurée de Chronique des années de braise dans le cadre de Cannes Classics.
Mohamed LAKHDAR-HAMINA laisse derrière lui une œuvre rare et un cinéma de mémoire qui avait donné la parole à celles et ceux qui ne l’ont pas toujours eue.
J’adresse à sa famille et à ses proches, mes condoléances les plus sincères.
Rachida DATI
Ministre de la Culture