Architecte, membre correspondant de l’académie des Beaux-Arts, membre de l’académie d’architecture et membre du comité d’histoire du ministère de la Culture, François CHASLIN s’est éteint le 7 août à l’âge de 76 ans. Tout au long de sa carrière, il avait marqué profondément la vie des idées et le paysage de la critique architecturale française.
Architecte de formation, il avait participé entre 1981 et 1994 à l’aventure de la création de l’Institut français d’architecture. Dans ce cadre, il avait réalisé des expositions puissantes exprimant la force d’innovation de la scène architecturale française, comme avec l’exposition trilogique « Ciriani, Gaudin, Portzamparc ».
Plume et journaliste, il avait été rédacteur en chef de la revue L’architecture d’aujourd’hui et des Cahiers de la recherche architecturale. Il avait également offert son regard affûté aux plus grands titres de presse, du Monde à Libération en passant par Le Nouvel observateur et El Pais.
En proposant un portrait renouvelé de l’architecte, son ouvrage Un Corbusier lui avait valu le prix de l’Académie. Avec Une haine monumentale paru en 1997, il avait offert un essai sur l’« urbicide » et sur les guerres contemporaines en Europe ; témoignant ainsi de la place de l’architecture et des villes dans l’espace politique, sujet qu’il n’avait cessé d’explorer depuis son ouvrage sur Les Paris de François Mitterrand paru en 1985.
C’est aussi avec sa voix qu’il avait contribué à démocratiser l’architecture et à la rendre accessible au public avec son émission hebdomadaire « Métropolitains » sur France Culture. Il y avait porté une ambition : celle de croiser les voix, les regards et les déambulations partout dans le monde, autour de l’architecture et de la ville.
Cette voix, c’est aussi celle qu’il a prêtée à son enseignement comme professeur des écoles nationales supérieures d’architecture à Lille et Paris-Malaquais.
L’héritage de François CHASLIN perdurera, tant il avait eu cette capacité de se saisir de tous les outils médiatiques permettant de faire vivre et de promouvoir un débat intellectuel ouvert, exigeant, mais sans élitisme, sur l’architecture, la ville et la société d’après les années 80.
J’adresse mes sincères condoléances à sa famille et à ses proches.
Rachida DATI
Ministre de la Culture