Né en 1943, M. Bernard CHEVALLIER avait étudié l’histoire moderne et l’histoire de l’art à la Sorbonne – Paris IV. Lauréat du concours des conservateurs de musées en 1971, il effectua son premier stage au château de Malmaison, un lieu auquel il devait rester particulièrement fidèle jusqu’à la fin de ses jours. C’est toutefois à Fontainebleau qu’il débuta sa carrière, travaillant sur les collections du château et publiant notamment le catalogue des porcelaines de Sèvres de Fontainebleau entrées entre 1804 et 1904. Parallèlement, il avait entamé une recherche fondamentale sur l’histoire de la Malmaison qui fit l’objet de sa thèse de doctorat soutenue en 1987, sous la direction d’Antoine Schnapper.
C’est armé de cette connaissance exceptionnelle du domaine de l’impératrice Joséphine qu’il arriva à Malmaison en 1989, musée dont il prit la direction en 1997. A ce titre, il était également chargé du château de Bois Préau, des musées napoléoniens d’Ajaccio et de l’île d’Aix, ainsi que d’une partie des collections de Longwood à Sainte-Hélène. Conservateur du domaine de Malmaison, à la restauration et à l’enrichissement duquel il oeuvra pendant près de vingt ans, M. Bernard CHEVALLIER devint le spécialiste incontesté de Joséphine de Beauharnais, à laquelle il consacra une biographie cosignée avec Christophe Pincemaille, L’impératrice Joséphine (1988), et dont il édita la Correspondance (1782-1814) avec Maurice Bernard-Catinat et Christophe Pincemaille (1996).
Sa connaissance encyclopédique de la période napoléonienne, et notamment du domaine des arts décoratifs, l’amena à assurer le commissariat de nombreuses expositions telles que « Napoléon », au Cook Convention Center de Memphis (U.S.A.) en 1993, ou « Napoléon à l’île Sainte-Hélène » au Musée McCord Stewart de Montréal en 1999. En 2021, enfin, il fut avec Arthur Chevallier le commissaire général de l’exposition du bicentenaire consacrée à l’Empereur, à la Grande Halle de la Villette. Sa passion pour les anciennes résidences royales et impériales l’entraîna également à publier avec Marc Walter un somptueux ouvrage, Saint-Cloud, le palais retrouvé, aux éditions Swan, en 2013.
Personnalité chaleureuse, doté d’un humour communicatif, M. Bernard CHEVALLIER avait gardé même après sa retraite un attachement très solide pour le château de Malmaison, en lien avec les équipes de la conservation et la Société des amis. Sa disparition brutale laisse un grand vide auprès de tous ceux qui le connaissaient et qui appréciaient à la fois son érudition et sa bienveillance.
J’adresse mes plus sincères condoléances à sa famille et à ses proches.
Rachida DATI
Ministre de la Culture