C’est avec une profonde tristesse que j’ai appris la disparition d’Angelo RINALDI, membre de l’Académie française. Enfant de bergers corses, fils de résistant, Angelo RINALDI était un grand romancier, un homme de presse autant qu’il était un critique redouté.
Né à Bastia en 1940, il avait fait ses premières armes de journaliste dans la presse locale corse, avant de devenir reporter et chroniqueur judiciaire à Nice-Matin, puis critique littéraire dans les grands hebdomadaires parisiens : L’Express, Le Point, Le Nouvel Observateur. De 2003 à 2005 il avait dirigé Le Figaro littéraire.
Angelo RINALDI avait défendu, avec constance, une certaine idée de la langue et de la littérature, se tenant à distance des modes et de la facilité. Son œuvre romanesque avait été marquée par l’ironie, la mémoire corse et une grande rigueur d’écriture, avec notamment La Loge du gouverneur (1969), La Maison des Atlantes (1971, prix Femina), Les Dames de France (1977), Les Roses de Pline (1987), Torrent (2016). Élu en 2001 au 20ᵉ fauteuil de l’Académie française, il avait rejoint son compagnon Hector BIANCIOTTI sous la Coupole.
Angelo RINALDI incarnait une certaine idée de la littérature : libre et sans complaisance. Avec lui s’éteint un grand écrivain et un esprit farouchement indépendant.
J’adresse toutes mes condoléances à sa famille, à ses proches et à tous les amoureux de littérature.
Rachida DATI
Ministre de la Culture