En s’emparant des causes qui lui tenaient à cœur, Yves Boisset avait marqué le cinéma des années 1970. Il s’est éteint ce 31 mars 2025 à l’âge de 86 ans.
Diplômé de cinéma, Yves Boisset avait débuté sa carrière comme journaliste. En 1968, il avait signé son premier long métrage, Coplan sauve sa peau. Avec Un condé en 1970, il avait changé de registre et mis en images l’institution policière et les dérives d’un de ses agents. Tout au long de sa carrière, il s’était ensuite attelé à exhumer l’histoire enfouie de notre pays, y compris dans sa part la plus sombre. Ce fût le cas avec L’attentat qui remet en cause le pouvoir gaulliste en dépeignant l’assassinat de Mehdi Ben Barka. L’année suivante, il avait été l’un des premiers cinéastes à s’intéresser à la guerre d’Algérie avec R.A.S qui, malgré les controverses, rencontre un important succès public. Des crimes racistes à Marseille avec Dupont Lajoie à l’assassinat d’un magistrat dans Le Juge Fayard dit « le Shériff », Yves Boisset s’était aussi emparé des maux qui traversaient la société, quitte à devoir braver les critiques et parfois la censure.
Avant de se mettre en retrait du cinéma et de se consacrer à la réalisation de téléfilms, Yves Boisset avait sublimé le talent des plus grands. Parmi eux, Jean-Louis Trintignant, Jean Carmet, Michel Piccoli, Michel Bouquet, Jean Seberg et tant d’autres.
À la télévision, Yves Boisset n’avait pas non plus abandonné les sujets de société qui lui étaient chers et qu’il a su mettre en lumière avec engagement et brio jusqu’à la fin de sa carrière.
J’adresse à sa famille et à ses proches, mes plus sincères condoléances.
Rachida Dati
Ministre de la Culture