Sur proposition de Catherine Chevillot, présidente de la Cité de l’architecture et du patrimoine, Rima Abdul Malak, ministre de la Culture, a décidé de nommer Jean-Marc Zuretti, architecte et urbaniste général de l’État, directeur de l’école de Chaillot, chef du département de la formation de la Cité de l’architecture et du patrimoine.
Architecte formé à l’École d’architecture de Paris La Défense et titulaire du diplôme de l’École de Chaillot (1997), Jean-Marc Zuretti a travaillé plusieurs années dans l’agence de Jacques Moulin, architecte en chef des monuments historiques, avant d’intégrer le ministère de la Culture en 1998 comme architecte et urbaniste de l’État dans la spécialité « patrimoine ». Il a assuré les missions d’architecte des Bâtiments de France de la Somme, ainsi que celles de chef du service départemental de l’architecture et du patrimoine. À ce titre, il assurait la responsabilité de conservateur de la cathédrale Notre-Dame d’Amiens. Il a été, de 2004 à 2006, conseiller technique au cabinet de Renaud Donnedieu de Vabres, ministre de la Culture et de la communication, chargé de l’architecture, des espaces patrimoniaux, de la maîtrise d’ouvrage et des projets immobiliers de la Culture. En 2006, il a été nommé directeur de l’École nationale supérieure d’architecture et de paysage de Lille avant de diriger, de 2015 à 2018, l’École nationale supérieure d’architecture de Marseille. En poste à la direction régionale des affaires culturelles d’Île-de-France, il assurait la conduite du service métropolitain de l’architecture et du patrimoine devenu, en 2020, le service régional de l’architecture et des espaces patrimoniaux.
Dans ces différents postes, il a contribué aux réformes de l’enseignement supérieur en architecture (structuration des domaines d’études de master, instauration de l’habilitation à l'exercice de la maîtrise d'œuvre en son nom propre, développement du doctorat en architecture…) comme en paysage (instauration de la formation en paysage, création du diplôme d’État de paysagiste), ainsi qu’à la création de l’Institut méditerranéen de la ville et des territoires (IMVT) inauguré à Marseille en octobre dernier.
Dans ses nouvelles fonctions de directeur de l’école de Chaillot, Jean-Marc Zuretti aura pour missions de poursuivre la réforme du diplôme de spécialisation et d’approfondissement (DSA) en architecture et patrimoine, mise en œuvre à la rentrée de 2022, de mener le processus d’inscription au répertoire national des compétences professionnelles (RNCP), d’affermir la formation post-concours des architectes et urbanistes de l’État et de concevoir et mettre en œuvre l’habilitation à la maîtrise d’œuvre pour la restauration des monuments historiques immeubles classés n’appartenant pas à l’État. Il sera également chargé de développer la recherche au sein du département, en liaison avec les autres institutions du ministère et l’université, de manière à en conforter la référence et le rayonnement aux niveaux national et international. En collaboration avec la directrice adjointe, il aura pour mission de conforter la stratégie de formation continue, en liaison avec l’Institut national du patrimoine et les services compétents du ministère, et de redéfinir une politique internationale en cohérence avec la stratégie internationale du ministère. Il devra pour ce faire consolider l’organisation de l’Ecole.
Prenant ses fonctions à compter du 1er janvier 2024, Jean-Marc Zuretti succèdera à Benoît Melon, architecte et urbaniste général de l’État.
Rima Abdul Malak souhaite, à cette occasion, saluer l’action de Benoît Melon, qui dirigeait le département formation – Ecole de Chaillot depuis 2018, en particulier pour son action de refonte du diplôme de spécialisation et d’approfondissement (DSA) en architecture et patrimoine, formation « historique » de l’École de Chaillot, véritable colonne vertébrale des enseignements. Ce nouveau programme, suivi par 60 élèves français et étrangers chaque année, est le fruit d’une concertation interne et externe et répond au mot d’ordre général « Plus de pratique, moins de théorie ». Cela se traduit notamment par la mise en place de l’atelier sur site tout au long des deux années de la scolarité et par une refonte de la mise en situation professionnelle (MSP). Elle permet aussi la modernisation de l’école, par exemple par l’introduction d’une part de distanciel. Elle marque également l’ouverture de l’école à de nouveaux questionnements situant la restauration des édifices dans un contexte plus large et une démarche de projet. Le nouveau DSA, entré en vigueur en septembre 2022, a été habilité en novembre 2023 pour cinq ans.
La Cité de l’architecture et du patrimoine et l’École de Chaillot
La Cité de l’architecture et du patrimoine est missionnée par le ministère de la Culture pour assurer la diffusion de l’architecture dans sa dimension patrimoniale et contemporaine, en France et à l’international. Ouvrir l’architecture aux publics non-initiés est au cœur de sa politique. L’association des termes patrimoine et architecture fonde le principe et l’originalité de son action. Qu’il s’agisse de contribuer à la protection du bâti ancien ou de soutenir la qualité architecturale, la créativité et l’innovation, l’établissement est un lieu de ressources et d’échanges, à la croisée des époques, des cultures, des regards et des disciplines. Aucune autre institution au monde ne réunit en un seul et même lieu un musée, une école professionnelle, un centre de prospective, une bibliothèque et un centre d’archives dédiés à l’architecture et au patrimoine.
L’École de Chaillot, créée en 1887, est devenue le département formation de la Cité de l'architecture et du patrimoine en 2004. Fidèle à sa mission d’origine, elle délivre des formations post-diplômes dans un domaine qui s’étend des monuments et centres historiques jusqu'au patrimoine du quotidien.
L’École de Chaillot est presque aussi ancienne que le musée des monuments français ; sa création, au sein même de ce dernier, remonte à 1887. Le service des Monuments historiques, encore en cours de constitution, recherche alors des experts pour restaurer les édifices qu'il entend protéger. Depuis, des générations de grands architectes s’y sont succédés, en même temps que la France s’est forgée une réputation d’experte mondiale en matière de restauration. L’école de Chaillot est devenue l’établissement d'enseignement supérieur de référence dont l’excellence technique et pédagogique, dans le domaine du patrimoine et de la ville, est reconnue partout dans le monde.
L’enseignement a porté d’abord sur la restauration des bâtiments classés, puis a évolué avec la volonté d’intégrer ces édifices dans la société contemporaine et d’aborder ainsi les dimensions urbaine, paysagère et territoriale, les thèmes liés à la conservation ou à la réutilisation de l’existant, les questions énergétiques, climatiques, d’accessibilité et de sécurité du bâti ancien.
Devenue le département formation de la Cité de l'architecture et du patrimoine en 2004, l’École assure aujourd’hui la coordination et la mise en œuvre de toutes les formations dispensées par la Cité de l’architecture et du patrimoine : DSA (Diplôme de spécialisation et d'approfondissement, mention architecture et patrimoine), formation post concours des AUE (Architecte et urbaniste de l’État), formation continue des architectes du patrimoine et de tous les acteurs de l’architecture, de la culture et de la gestion patrimoniale, tels les fonctionnaires du ministère de la Culture, les maîtres d’œuvre, les élus et acteurs des collectivités.
L'École de Chaillot développe également plusieurs projets de coopérations internationales qui contribuent à diffuser dans le monde entier une méthodologie de travail qui fait sa renommée depuis des décennies. Outre l’accueil d’étudiants étrangers (environ 15% des effectifs du DSA), elle organise des missions d'expertises dans le monde entier. En Bulgarie, au Maroc ou en Arménie, l’École intervient dans la mise au point de programmes de formation à la restauration architecturale et urbaine ou à la mise en valeur du patrimoine. Elle promeut, par le programme Erasmus+, la mobilité d’étudiants.