Avec Zizi Jeanmaire, c’est une figure de Paris, du music-hall et de la danse qui disparaît.
L’inoubliable interprète de « Mon truc en plume » avait inspiré à Louis Aragon cette phrase incroyable « Sans elle, Paris ne serait pas Paris ». Zizi Jeanmaire était une immense danseuse et une artiste de music-hall infatigable. Elève de l’Ecole de danse de l’Opéra de Paris, elle en avait intégré le corps de ballet avant de rejoindre, avec Roland Petit qui allait devenir son compagnon de route artistique et son mari pour une vie au service de la danse, le Nouveau Ballet de Monte-Carlo puis les Ballets de Paris.
Dès la fin des années 1940 elle triomphe dans le monde entier comme danseuse étoile des Ballets de Paris dans « Carmen », puis dans « La Croqueuse de diamant » de Roland Petit. Cet immense succès lui ouvre les portes d’Hollywood où elle tourne en particulier sous la direction d’Howard Hughes ou de Charles Vidor. En France, elle multiplie les collaborations artistiques dans des films d’Henri Decoin et Jean Delannoy, dans des spectacles de music-hall dirigés par Roland Petit dont le fameux « Mon truc en plume » à l’Alhambra puis au Casino de Paris mais aussi à Londres et Broadway où elle reste 7 mois à l’affiche. Elle interprète avec Rudolf Noureev la chorégraphie « Le jeune homme et la mort » en 1996 pour une version filmée mémorable. Ses années 1990 sont marquées par sa rencontre avec Serge Gainsbourg qui compose et dirige pour elle le spectacle « Zizi au Zénith » et elle donne dans les années 2000 une série de concerts à l’Opéra Bastille talent, sa silhouette reconnaissable entre toutes, son élégance, symbole de la parisienne dans le monde entier, vont manquer à tous les amoureux de la danse.
Roselyne Bachelot-Narquin, ministre de la Culture, adresse ses plus sincères condoléances à sa famille et à ses proches.