Madame la ministre, chère Frédérique,
Madame l’adjointe à la Maire de Paris, chargée de l'enseignement supérieur, de la vie étudiante et de la recherche, (Marie-Christine LEMARDELEY),
Madame la Directrice du Centre de Recherche et de Restauration des Musées de France,
Monsieur la Présidente du CNRS,
Mesdames et messieurs,
Je ne peux que m’associer aux propos qui viennent d’être tenus.
Je crois profondément à la fécondité des liens entre les sciences et les arts, qui viennent d’être parfaitement rappelée par Frédérique VIDAL.
On peut avoir, en effet, tendance à opposer ces mondes alors qu’ils grandissent de leurs interférences. Ce nouvel accélérateur de particules, ce nouvel AGLAÉ en est l’illustration.
Je considère par ailleurs que la culture scientifique fait partie du grand corpus culturel qui fait la France, et dont j’ai la responsabilité.
C’est donc une vraie fierté et une vraie satisfaction de pouvoir inaugurer aujourd’hui ce nouvel AGLAE.
Pour le ministère de la Culture, c’est une triple promesse :
C’est d’abord une promesse pour notre patrimoine.
Une promesse à la fois sur le plan de la connaissance et de la conservation.
Ce nouvel accélérateur va nous permettre d’aller encore plus loin dans l’analyse :
Il va nous permettre d’étudier des œuvres et des matériaux restés jusque-là inaccessibles, parce que trop fragiles.
Il va nous permettre de multiplier les études de tableaux, notamment, qui étaient restés peu traités par AGLAE jusque-là, en raison de l’instabilité de certains vernis, de certains pigments.
Il va nous permettre de percer le mystère de certaines œuvres, en nous offrant de nouvelles informations sur leur composition, leur histoire, leur authenticité ; mais aussi sur le cheminement des artistes, les essais, les tentatives, les demi-tours qui se cachent à travers les couches…
Il va ainsi nous permettre de mieux « connaître », mais aussi de mieux identifier, entretenir et restaurer.
C’est un immense horizon qui s’ouvre à la fois pour l’histoire de l’art et pour la conservation de notre patrimoine.
Cet accélérateur, c’est aussi une promesse pour la France.
Cet équipement est unique au monde : chacun l’a bien rappelé.
C’est une innovation qui montre une nouvelle fois combien notre pays est en pointe sur le plan technologique. Mais également sur le plan de l’investissement culturel.
Ce XXIème siècle sera celui des défis scientifiques : de l’écologie à la santé.
Mais ce sera aussi celui des défis humains et civilisationnels : les événements ne cessent de nous le rappeler.
Un investissement comme celui-ci est le miroir d’un modèle de société : celle qui investit pour l’avenir, pour la postérité, en se préoccupant de son passé ; celle qui croit et qui se préoccupe autant de l’art que de la science.
C’est un investissement emblématique de la France que nous voulons porter.
C’est par ailleurs une promesse pour l’Europe.
Et c’est à ce troisième égard, aussi, que le ministère de la Culture est si fier de la porter.
Là encore, Frédérique VIDAL l’a parfaitement dit : cet accélérateur tiendra une place majeure dans l’infrastructure européenne de recherche sur les matériaux du patrimoine.
Il pourra être mobilisé par une communauté scientifique qui va bien au-delà des frontières françaises, et qui se préoccupe de ces enjeux.
La refondation de l’Europe par la culture est l’un des piliers de ma politique.
Ce sont des projets comme celui-ci qui lui donnent une existence concrète. Il est né bien avant mon arrivée. Mais soyez bien sûr qu’il s’inscrit dans le droit fil de ce que je souhaite porter. Je soutiendrai ses avancées avec la plus grande conviction et la plus grande détermination.
Cette triple promesse – pour le patrimoine, pour la société française, pour l’Europe –, nous nous battons au quotidien pour la porter.
Ici, vous lui donnez une existence concrète. Vous en faites une réalité.
Et vous nous donnez une énergie encore plus forte pour avancer.
Je veux remercier très chaleureusement l’ensemble des équipes qui ont travaillé autour de ce nouvel AGLAE : au CNRS, au Centre de Recherche et de Restauration des Musées de France, au Louvre – tous les professionnels de la science et de la culture qui ont œuvré main dans la main pour faire sortir de terre cette merveille.
Merci et bravo à tous.