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Discours

Discours d'Aurélie Filippetti, ministre de la Culture et de la Communication, prononcé à l’occasion de la remise des insignes de Commandeur des Arts et des Lettres à Emilia et Ilya Kabakov, le lundi 12 mai 2014, à Paris.

Je suis très heureuse d’être parmi vous ici à Monumenta, pour remettre les insignes de Commandeur des Arts et Lettres à Emilia et Ilya Kabakov. Je remercie le Président Jean-Paul Cluzel de nous accueillir dans ce bel écrin pour votre cité. Je tiens aussi à saluer Jean-Hubert Martin et Olga Sviblova, les deux co-commissaires   de l’exposition, ainsi que Mikhaïl Shvydkoy, l’envoyé spécial du gouvernement russe,  Léonid Mikhelson, le mécène de cette exposition, et Thaddaeus Ropac.

Chers Emilia et Ilya Kabakov,

Votre œuvre, entre rêve et réalité, dit l’échec de l’utopie et l’élan qui lui survit, la perte des illusions et l’irrépressible tentation de les inventer à nouveau, comme pour mieux illustrer le constat de Victor Hugo : « l’utopie, la vérité de demain emprunte son procédé au mensonge d’hier ». Vos installations où l’imaginaire est aux prises avec la réalité sont autant de métaphores aux multiples lectures qui laissent au spectateur la liberté de les interpréter et de se les approprier.

C’est au cœur d’une utopie arrêtée en plein vol, d’un régime où vous avez connu la propagande, contourné et détourné la censure, que vous avez l’un et l’autre poursuivi votre passion, fidèles à vos plus hautes convictions artistiques.

Après des études de musique et de littérature, vous poursuivez, chère Emilia, votre carrière de pianiste en Sibérie avant de vous consacrer à l’art contemporain comme galeriste et commissaire d’exposition. Quant à vous, cher Ilya, vous développez parallèlement à votre carrière officielle d’illustrateur d’ouvrages pour enfants, un style narratif et poétique inspiré par la littérature russe. Figure majeure de l’avant-garde moscovite, vous êtes le précurseur et le grand théoricien de l’installation.

Au cœur des dispositifs officiels de création soviétiques, émergent des structures informelles porteuses d’une culture vivante et dont vous êtes l’un des illustres représentants. L’artiste est le miroir de son époque, dites-vous, un miroir qui reflète des images dans lesquels le discours idéologique se fond et disparaît dans sa propre dérision. Pour lutter contre le conformisme et l’oppression de la culture soviétique, vous lui présentez – tel Thésée à la Gorgone - un miroir, déconstruisant les mythes officiels avec leur propre langage.

La réalité que vous dépeignez, ce quotidien confiné à la pesanteur terrible, c’est celle du « petit homme » ; comme Dostoïevski vous pourriez dire « nous sommes tous sortis du Manteau de Gogol ».  Vos personnages, tel son modeste copiste, s’efforcent de surmonter la banalité de leur existence. Ces vies à livre ouvert, comme celle de L’Homme qui ne se séparait jamais de rien, où s’amassent les objets, les textes, reflets de la charge symbolique et poétique du déchet, alimenteront vos projets futurs. Souvent, vos installations s’emboîtent les unes aux autres comme des matriochkas.

A la croisée de toutes les formes artistiques, vous créez des fictions, des édifices imaginaires, où vous plongez le spectateur qui est à la fois acteur volontaire et victime manipulée. Avec Emilia, vous multipliez ces projets qui interpellent le spectateur pour qu’il participe à la construction du sens. Des projections mentales qu’il lui faut parcourir comme une scène de théâtre où le spectateur entrerait pendant l’entracte.

Vous interrogez l’espace-même du musée comme espace de circulation et de confrontation des valeurs, comme lieu qui engage le spectateur, l’interpelle, le choque. Dans L’Etrange Cité que vous nous dévoilez aujourd’hui,  vous n‘hésitez pas à créer un musée sans tableaux où seule la musique qui remplace les toiles favorise le retour sur soi et la réflexion.  

Vous décrivez, non sans ironie, les désirs d’évasion : dans L’homme qui s’est envolé dans l’espace, un trou béant au plafond suggère la fuite d’un homme dont ne subsistent que les chaussures et Le plus heureux des Hommes présenté au Jeu de Paume, nous introduit dans le quotidien d’un homme dont la réalité est devenue fiction et qui même sorti de chez lui est toujours au cinéma.

Les visiteurs du musée des Abattoirs à Toulouse, ont aussi pu s’interroger avec Où sommes-nous ? sur l’existence simultanée de réalités qui s’ignorent, sur le dialogue entre les artistes d’hier et ceux d’aujourd’hui, alors qu’ils déambulent parmi des visiteurs géants du 19ème siècle visibles jusqu’à la taille et dont la haute silhouette se prolonge au-delà des plafonds du musée.

L’Etrange cité que vous avez érigée dans la nef du Grand Palais marque une étape décisive dans votre carrière : jamais vous n’avez créé œuvre si imposante. C’est la somme monumentale de vos idées. Mais c’est aussi pour le public nombreux du Grand Palais, et pour notre pays, une très grande fierté et l’occasion d’une rencontre privilégiée avec votre imaginaire.

Avec l’aide de Jean-Hubert Martin, votre ami et commissaire de cette exposition, vous avez su appréhender toute la singularité du lieu : vous avez créé au cœur de Paris un merveilleux dédale où le public est invité à se perdre pour mieux se laisser surprendre. Une ville dans la ville dédiée à la contemplation, une cité utopique qui s’inscrit dans la lignée des plus grands philosophes, incite à l’introspection et à la réflexion, sur la vie dans sa réalité quotidienne ou rêvée, sur le passé, le présent et l’avenir du monde, sur la politique, parce qu’elle commence par la cité.

Cette cité blanche entourée de hauts murs est toute entière consacrée à créer les conditions de la rencontre avec l’art dont vous êtes convaincus qu’il « peut changer la façon dont nous pensons, rêvons, agissons, réfléchissons. »

 « Aimer la beauté, c’est vouloir la lumière » disait encore Victor Hugo. Encourager et nourrir la poésie et l’imagination de chacun, c’est « donner au genre humain le patron de l’idéal».

Chère Emilia et Ilya, vous incarnez l’art dans toute sa puissance subversive, qui nous pousse à nous interroger, à nous confronter à nos contradictions et à réaliser nos aspirations. Vous entretenez et contribuez à développer sa présence salutaire et nécessaire dans la vie et dans le cœur de chacun. Vous illustrez son influence sur notre manière de nous représenter le monde, de le penser et de le construire : l’art, nous rappelez-vous avec chacune de vos installations, peut changer nos vies.

C’est au nom de cette conviction intime qui scelle votre complicité si précieuse et singulière dans le paysage artistique contemporain que la République des Arts et des Lettres vous distingue aujourd’hui.

Chère Emilia Kabakov, au nom de la République française, nous vous remettons les insignes de Commandeur de l’Ordre des Arts et des Lettres.

Cher Ilya Kabakov, au nom de la République française, nous vous remettons les insignes de Commandeur de l’Ordre des Arts et des Lettres.

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  • Monumenta 2014 / RMN - Grand Palais

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