Le ministère de la Culture et de la Communication annonce les conclusions de l'étude,
réalisée par le Centre de recherche pour l'étude et l'observation des conditions de vie
(CREDOC), à la demande du département des publics de la Direction générale des
patrimoines : le goût de la visite dans les musées, expositions et monuments est désormais
partagé par une très large majorité de nos concitoyens, mais avec une intensité et des
centres d'intérêts variables. L'étude identifie également deux leviers pour le renforcement de
ce goût et sa diversification : la politique tarifaire et les usages du numérique.
Un public plus large pour les lieux patrimoniaux
En 2011, 61% des Français ont visité un musée, une exposition, un monument ou un site
historique. Les destinations les plus fréquentes sont les monuments religieux, les palais et
châteaux, les villes et pays d'art et d'histoire et les musées et expositions dans le domaine
des beaux-arts. Viennent ensuite les musées et lieux d'exposition consacrés à l'art
contemporain, à la photographie ou à l'histoire et l'archéologie, mais aussi les bâtiments
d'architecture contemporaine, les grottes préhistoriques et sites archéologiques, les maisons
d'hommes ou de femmes illustres. Enfin, les musées et expositions consacrés aux sociétés
et aux civilisations, aux sciences et aux techniques, à l'architecture, au design et aux arts
décoratifs ainsi que les sites industriels et les lieux de mémoire (champs de bataille,
mémoriaux) forment un groupe un peu moins visité.
Un profil sociologique élargi
Lorsqu'on agrège l'ensemble du public patrimonial et qu'on s'intéresse à sa sociologie, il
apparaît que 57% des employés, 44% des ouvriers, 44% des bas revenus (moins de 1200€
par mois et par personne) et 42% des non-diplômés se classent dans la catégorie des
visiteurs. Autrement dit, l'accès aux lieux patrimoniaux s'avère beaucoup plus large qu'il ne
l'était dans un passé récent.
L'impact des politiques tarifaires sur le public « occasionnel »
25% des Français déclarent avoir renoncé à visiter une exposition, un musée ou un
monument dans l'année à cause du prix. Leur profil est spécifique : c'est celui d'un public
« occasionnel » ou « peu visiteur » qui hésite encore souvent à franchir les portes d'un
établissement dont il n'est pas familier à moins d'y être encouragé par une grille tarifaire
généreuse.
La visite des lieux patrimoniaux à l'heure du numérique
Internet joue un rôle de plus en plus déterminant dans la préparation ou la réalisation des
visites patrimoniales : 35% de nos concitoyens l'ont utilisé pour trouver des informations
pratiques, réserver leur billet d'entrée, faire une visite virtuelle, télécharger des contenus ou
encore parler de la visite sur un réseau social en ligne.
Modalités de l'étude
L'enquête a été réalisée en « face à face » entre décembre 2011 et janvier 2012, auprès d'un
échantillon de 2 003 personnes, représentatives de la population française âgée de 18 ans et
plus, et sélectionnées selon la méthode des quotas.
L'étude complète est disponible sur le lien ci-dessous :
http://www.credoc.fr/ pdf/Rapp/R281.pdf
Cf.: Régis Bigot, Emilie Daudey, Sandra Hoibian et Jörg Müller, La visite des musées, des expositions et des
monuments, Collection des rapports, CREDOC, n°281, juin 2012.