Au terme d’une carrière à tout point de vue exceptionnelle, et
notamment par sa longévité, Dietrich Fischer-Dieskau avait fait ses
adieux au public, il y a déjà vingt ans.
Baryton de légende, il s’était imposé, par-delà les considérations de
genre, de style ou de répertoire, comme l’un des plus grands artistes
lyriques du XXe siècle, reconnaissable entre tous par la beauté de son
timbre, la qualité de son phrasé, l’étonnante précision de sa diction.
S’il a brillé en interprétant Mahler, Brahms, Wolf, mais aussi le
répertoire du XXe siècle, son nom restera lié avant tout à celui de
Schubert. Son enregistrement de l’intégrale des lieder reste aujourd’hui
encore une référence pour tous les artistes qui veulent à leur tour
aborder cet univers à la poésie si profonde et si nuancée.
Dietrich Fischer-Dieskau était aussi un pédagogue né qui aura su
merveilleusement montrer à ses disciples la voie qui permet de toucher
d’un même mouvement le coeur et l’esprit.